Loisirs et culture

Septembre 2002 : précieux livres d’or

L’ARCHIVE DU LIGUEUR

C’est un livre bien particulier dont les pages s’ouvrent en ce mois de septembre 2002 dans le Ligueur. Le livre d’or. Vous savez, celui que l’on trouve à la sortie des expositions où les visiteurs peuvent déposer avis, remarques, félicitations et critiques. C’est Bernard Hennebert, fervent défenseur de l’accessibilité à la culture, qui signe l’article. À l’origine de celui-ci, des commentaires négatifs, lus dans un de ces fameux livres d’or où il était donné l’occasion aux visiteurs de donner leur impression sur une exposition Rubens. Dans les propos consignés, Bernard Hennebert remarque que le prix est souvent mis en cause dans des variantes autour du « belle expo, mais chère ».
Sur base de ce constat, notre plume revendicatrice se tourne vers l’échevin de la Culture de Bruxelles, l’exposition se déroulant dans l’Hôtel de ville de la capitale. Il propose à l’élu de jouer la carte de l’interaction et d’afficher un petit texte dans le hall d’entrée pour expliquer le pourquoi de ce prix jugé trop élevé. Sans surprise, l’échevin de l’époque explique que c’est le coût des mesures de sécurité pour protéger les œuvres de Rubens qui justifie le prix plus élevé et minimise le nombre de critiques liées au prix. L’auteur n’en reste pas là et réplique que même un organe de presse a trouvé le prix excessif et, surtout, qu’il serait bien de répondre aux réactions du public formulées dans le livre d’or de façon claire et transparente.
Ce combat pourrait paraître anecdotique. Et pourtant. C’est vrai qu’en lisant la conclusion de Bernard Hennebert, on se dit qu’il y a là quelque chose qui relève du rapport de la citoyenneté à la culture. « Visiteurs, harangue-t-il, proposez donc l’ouverture de livres d’or, prenez le temps d’y écrire ce qui vous tient à cœur, soyez attentifs aux autres témoignages qu’ils renferment ainsi qu’au suivi qu’ils pourraient recevoir ». Exemple qui tient à cœur au Ligueur ? L’accessibilité aux familles, par exemple, ou les médiations à hauteur d’enfant.
Vain combat perdu d’avance ? Pas vraiment. Bernard Hennebert donne ainsi le cas, en 2002, d’une interview accordée par le conservateur du Musée africain de Tervueren deux mois plus tôt à la RTBF. Dans son intervention, il affirmait qu’il allait tenir compte des remarques qui « regrettaient la vision coloniale présente dans certaines salles ». Depuis, le musée a été revu et corrigé, et si son aménagement ne s’est pas fait sans polémique, les messages ont été entendus sur plusieurs points.
Aujourd’hui, Bernard Hennebert continue à militer pour les livres d’or utiles. Il a ainsi demandé au gouvernement belge de lancer « un seul site internet spécifique uniquement pour y développer tous les livres d’or des musées fédéraux ». Et de citer un autre exemple plus récent qui soutient son propos, celui du Musée d’Orsay qui sous la pression de son livre d’or (notamment) a dû finalement revenir sur sa décision d’interdire toute prise de photo dans son enceinte.

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