Loisirs et culture
On a tout lu sur le film d’Artus et de toute sa clique en situation de handicap. On l’a regardé en tribu, dans une salle avec d’autres familles, le tout formaté avec une vision Ligueur, donc très parentale, et nous n’avons qu’un conseil à vous donner : allez voir cette grande comédie populaire qui propose une vision dynamique et héroïque du monde du handicap.
Il n’est généralement pas de bon ton d’aimer les comédies populaires, surtout quand elles sont teintées d’une vision « pur bonheur », comme disent nos cousin·es québécois·es. Le bonheur de rire aux larmes et de sangloter d’émotion dans les salles obscures, s’il est mené avec brio, ne devrait jamais être considéré comme honteux. D’autant que Un p’tit truc en plus ne cède jamais à la facilité.
Un film guidé par son humanité
Vous connaissez peut-être le pitch. Deux voleurs, l’un au cœur pur, l’autre au cœur dur, fuient la police et se camouflent au sein d’un groupe de personnes en situation de handicap qui partent pour leurs vacances d’été annuelles dans un gîte au cœur des montagnes auvergnates. Notre voleur au cœur pur se fait passer pour un handic et notre voleur au cœur dur pour son éducateur spécialisé personnel. On le sent très vite venir, les relations entre ces deux briscards et le groupe vont devenir de plus en plus fortes et sincères.
Ce n’est pas dans le scénario que la force du film réside, mais bien dans le rapprochement de tous les personnages. L’inclusivité est de mise. Elle n’est pas guidée par un ensemble de clichés, mais bien par une grosse dose d’humanité. Exactement comme ça peut se produire quand des mondes se mélangent : les a priori, puis la connaissance de l’autre. Et enfin cette vision à 360° à laquelle on goûte une fois familiarisé·es, et dont on ne peut plus se passer.
À voir en famille, pour faire tomber les palissades
La grande force d’Artus et de sa clique, c’est ça : forcer le spectateur, la spectatrice, à regarder le handicap, les handicaps, bien dans les yeux et de faire en sorte qu’on en redemande. Handicap moteur, handicap mental, un gros ensemble représentatif y est dépeint, à chaque fois en montrant ses forces. Ce qui ne manque jamais de nous faire penser au philosophe Albert Jacquard qui plutôt que de parler des « handicapés » proposait de parler plutôt de personnes « autrement capables ».
Nos ami·es ici sont drôles, inattendu·es, ils n’en font qu’à leur tête. Ils et elles ont le pouvoir. Mieux encore, ils et elles sont irrévérencieuses, irrévérencieux. Multiplient les gros mots qui provoquent l’hilarité à chaque fois. Dansent, chantent, s’aiment, se charrient, se soutiennent. C’est un film à aller voir en famille, pour faire tomber les palissades. Pour regarder la différence bien droit dans les yeux, sans en avoir peur.
C’est un film qui propose un pas vers l’autre. Rien que pour cela, dans un monde de plus en plus cloisonné, où chacun·e reste campé·e dans son entre-soi, on ne peut que vous inciter à assister à ce beau spectacle et à ressortir de la salle avec… un p’tit truc en plus.
À LIRE AUSSI