Vie pratique

Avec la décennie qui s’ouvre en 2018, c’est une ère de bouleversements qu’ont inaugurée le Ligueur et la société dans laquelle il s’inscrit. Le principal, parce que d’une ampleur planétaire et parce qu’il a surpris la grande majorité de la population belge et mondiale, a été la pandémie de covid-19 et ses diverses mutations.
Quand surgit le covid, personne n’imagine encore quels vont en être les impacts. Médicaux en premier lieu : des centaines de milliers de morts et des proches qui souffrent encore aujourd’hui de n’avoir pu être à leurs côtés, des malades longues durées, des séquelles qui se font encore sentir chez certains malades, des services médicaux sous tension, célébrés un temps, négligés par après, des campagnes de vaccination qui suscitèrent la polémique, un covid safe ticket inédit, etc.
Impacts économiques aussi avec de nombreux secteurs obligés de fermer et de ralentir leurs activités, voire de déclarer faillite avec des souffrances majeures au sein des familles concernées. Impacts relationnels ensuite avec l’instauration du télétravail et des fameuses bulles de confinement avec des conséquences dans le quotidien relationnel de nos jeunes notamment.
Comme pour d’autres secteurs et médias, le Ligueur a expérimenté bon gré mal gré de nouvelles pratiques professionnelles comme le télétravail devenu obligatoire, les comités de rédaction par vidéoconférence ou les interviews par écrans interposés, une pratique qui semble d’ailleurs s’être installée dans les journaux télévisés. Si les autres médias ont multiplié les approches au niveau médical, législatif, économique, le Ligueur s’est concentré sur ses fondamentaux : le vécu au quotidien des familles, notamment par des portraits ou témoignages ; le regard d’expert·es de la relation ; et enfin des pistes pratiques avec, notamment, une rubrique d’entraide « Coude à coude ». Une nouvelle série, Journal de bord de familles confinées, a été l’occasion de s’immerger à plusieurs reprises dans le quotidien chamboulé de quelques parents et de leurs enfants.
Outre certains aspects particuliers comme le confinement et la solitude des nouveaux parents, les grands-parents et l’isolement, la situation des enseignant·es et des directions d’école, la question de l’après-covid s’est vite posée, notamment à travers trois dossiers : Après le confinement, comment (re)démarrer (8/2020), Un printemps de remise en question (13/2020) et début 2021 : Un an plus tard, quel sens à tout ça ?
La réalité des ados qui ont vu une partie de leur jeunesse et de leur scolarité bousculée n’a pas manqué de nous inquiéter avec un dossier Les jeunes en bavent (3/2021). Les dernières informations faisant état d’un jeune sur trois présentant des problèmes de santé mentale confirment le bien-fondé de ces inquiétudes. Car si l’Organisation Mondiale de la Santé indique que l’urgence pandémique est derrière nous, peut-on vraiment dire que la page Covid soit définitivement tournée pour la suite de cette décennie, en particulier dans ses aspects psycho-sociaux ?