Société

2023 : une année de défis politiques

En 2024 auront lieu des élections régionales et fédérales. Si l’échéance est dans un peu moins d’un an et demi, c’est maintenant que les gouvernements et parlements doivent agir s’ils veulent voir les projets et textes législatifs adoptés dans les temps.

À l’aube de ces élections, le moment est idéal pour faire le point sur les engagements qui ont été pris précédemment par les gouvernements. Il ne s’agit pas, ici, de faire le bilan de ces législatures, mais plutôt de se concentrer sur les défis encore à relever.

► Petite enfance

Au niveau des crèches, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) avait pris la décision de diminuer le prix payé par les parents aux revenus faibles et moyens. Un premier accord a permis d’améliorer l’accessibilité des crèches aux familles les plus précaires et aux familles monoparentales, mais l’essentiel de la réforme reste à venir pour les bas et moyens revenus.
Par ailleurs, le gouvernement de la FWB s’était aussi engagé à assurer une information claire et transparente pour les parents quant aux disponibilités dans les milieux d’accueil. On ne peut pas dire que ce soit le cas aujourd’hui, pourtant cela faciliterait grandement la vie des (futurs) parents qui passent souvent des mois à rappeler des crèches dans l’espoir qu’une place se libère.

► Équilibre vie familiale/vie professionnelle

Le gouvernement wallon s’était engagé à soutenir les entreprises qui s’investissent dans la mise en œuvre d’une politique RH « parent friendly », c’est-à-dire des politiques RH qui allient un travail épanouissant et une vie de famille de qualité. Ici, tout reste à faire.
Au niveau de la FWB, le gouvernement ambitionnait d’étendre progressivement la gratuité de l’accueil avant et après le temps scolaire à l’ensemble des écoles, et ceci avec des horaires adaptés aux parents. Nous attendons toujours les indices de la mise en place de cette future gratuité.
Le gouvernement fédéral, lui, devait revaloriser les congés parentaux. Là aussi, rien n’a été fait. Par ailleurs, il envisageait une réforme large des différents régimes de congés pour les parents afin de permettre une répartition plus équilibrée entre les hommes et les femmes de l’accueil et des soins aux enfants. Le gouvernement a lancé la consultation avec les partenaires sociaux à ce sujet, mais elle est actuellement bloquée à ce stade.
Mais, en matière de conciliation des temps, il y a pire que l’inaction, il y a la prise de mesures qui réduisent les droits des parents. Le seul congé qui a été réformé, c’est le crédit-temps pour garde d’enfant de moins de 8 ans, rendant ce congé plus court et plus complexe à prendre.

Les parents vivent au jour le jour des défis spécifiques et sont en attente que les gouvernements aillent au bout de leurs engagements, et relèvent les défis précités en cette fin de législature

► Enseignement

Le gouvernement de la FWB s’était engagé à fixer un échéancier progressif de mise en œuvre de la gratuité scolaire. Une gratuité partielle des fournitures sera effective pour la rentrée 2023 en 1re et 2e années primaires. Nous attendons encore un échéancier pour la suite, tout comme le plafonnement du coût des sorties et voyages scolaires, en discussion mais pas encore concrétisé.
Concernant le transport scolaire des enfants en situation de handicap, le Gouvernement wallon s’était engagé à améliorer les temps de parcours vers les écoles spécialisées et à former des accompagnateurs et accompagnatrices. Or, la situation reste catastrophique (pénurie de chauffeurs, trajets annulés, durée des trajets, etc.). À Bruxelles, fin août 2022, on comptait plus de 440 enfants sans solution de transport et il manquait encore une trentaine de bus.

► Mesures en faveur des droits des familles

Le Gouvernement fédéral voulait une large réforme fiscale afin de moderniser, simplifier et rendre le système fiscal plus équitable et plus neutre y compris sur les enjeux des familles. L’actualité des derniers mois nous a montré à quel point il s’agit d’un dossier qui n’aboutit pas. Pour la Ligue des familles, la réforme fiscale doit, a minima, impliquer que l’abattement fiscal par enfant à charge soit le même quel que soit le rang de l’enfant.
Ce gouvernement voulait aussi investir considérablement dans la justice afin que la loi soit correctement appliquée dans un délai raisonnable. L’objectif étant même d’éliminer l’arriéré judiciaire. Aujourd’hui, il n’est pas rare que certains divorces, révisions de garde ou de créances alimentaires prennent deux à trois ans avant de passer devant le juge. La Ligue des familles, avec d’autres plaignant·es, a donc attaqué l’État belge pour qu’il engage le nombre de juges de la famille prévus, et réduise par là même le temps d'attente. Il y a encore beaucoup à faire sur ce dossier.

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