Vie pratique

Début février, 420 groupes parmi les mouvements de jeunesse francophones cherchent encore un lieu de camp pour cet été, soit 18% toutes unités confondues et 17 300 enfants concernés. Une pénurie à facteurs multiples clairement aggravée par la modification des rythmes scolaires, mais également liée à une explosion du nombre de membres et une raréfaction progressive des lieux de camp.
Pendant la préparation de cet article, nous retombons sur un article du Ligueur daté du 17 janvier 2007. Il parle de l’enracinement du scoutisme sur la terre belge. Du fait que le Plat pays représente un des plus hauts pourcentages de jeunes inscrit·es dans un mouvement de jeunesse, ce qui est encore le cas aujourd’hui. La Belgique présente un des plus forts taux de pénétration du scoutisme dans le monde, le plus haut d’Europe.
En 2007 toujours, un économiste de l’Université de Liège (ULG), Jacques Defourny, estimait le poids des mouvements de jeunesse belges à 200 millions d’euros, tandis qu’un sondage rappelait qu’un·e Belge sur deux a été impliqué·e personnellement ou par l'intermédiaire de ses enfants dans un mouvement scout, guide ou patro.
Depuis, suivant les pas de Baden Powell (le fondateur du scoutisme), des centaines d’unités scouts ont avalé des kilomètres, accompagnées de leurs animateurs et animatrices. Et chaque été, véritable point d’orgue estival d’une année complète d’animations, des milliers de scouts plantent leurs tentes dans une prairie ou s’installent à proximité de la nature à l’occasion de leur camp.
Mais, le 9 février dernier, les cinq fédérations de mouvements de jeunesse en Belgique francophone tirent la sonnette d’alarme sur leurs réseaux sociaux. « Plus de 17 000 enfants sans endroits de camp cet été ! Aidez-nous à trouver des solutions », peut-on lire en introduction à un long post Instagram publié par Les Scouts. « Même si ce n’est pas nouveau, c’est la première fois que l’inadéquation entre l’offre et la demande pour des lieux de camp est aussi forte, regrette Gilles Beckers, porte-parole de l’asbl Les Scouts. Les autres années, les groupes s’arrangeaient toujours pour trouver. La masse à redispatcher sur le territoire était moins importante ».
Pour l’été 2023, c’est le grand écart. Une différence entre offre et demande qui n’est pas uniquement liée à l’actualité du calendrier scolaire comme on a pu le lire dans l’actualité.