Société

Conclaves budgétaires : du bon et du moins bon pour les familles

Il y a quelques bonnes nouvelles qui ont été mises en avant en conclusion du bouclage du conclave budgétaire de la fédération Wallonie Bruxelles. Parmi les mesures positives, la gratuité scolaire en première et deuxième primaire. Elle est inscrite au budget. Du côté du budget fédéral, ce sont plutôt des inquiétudes qui surgissent.

On attendait le gouvernement de la FWB au tournant. Cette gratuité scolaire, on l’espérait déjà pour la rentrée 2022. C’était la suite logique d’un chantier qui avait débuté au sein des maternelles. Mais dès la fin de l’année dernière, cette priorité avait été mise au frigo. La voilà donc sortie de sa torpeur. 

Concrètement, ça donne quoi? « Un budget de 8 millions d’euros a été consacré pour élargir la gratuité des frais scolaires à la 1ère et à la 2e primaire dès la rentrée 2023, détaille-t-on à la Fédération Wallonie-Bruxelles. Une subvention forfaitaire par élève de première et deuxième année sera accordée à chaque école primaire en compensation de la gratuité des frais scolaires ».

Il est aussi question de dégager 7,5 millions d’euros complémentaires pour étendre la gratuité des cantines scolaires pour toutes les années primaires de l’encadrement différencié.

« Une décision historique »

Même s’il faut encore examiner ce budget dans les détails (le diable s’y niche parfois), ces deux annonces sont des bonnes nouvelles pour les parents. Hier, la Ligue des familles n’a pas manqué de réagir. Elle salue une « décision historique » ainsi qu’un « important aboutissement » pour « un combat de longue date ». L’organisation parentale rappelle qu’avant le conclave, elle avait encore, aux côtés de 14 autres organisations « appelé le gouvernement à faire progresser la gratuité en primaire ».

D’un point de vue très concret, la Ligue des familles rappelle que selon ses calculs, les frais scolaires se montent en moyenne à 255€ par enfant en primaire. Des frais que les parents de petites et petits scolarisés en 1ère et 2e primaire ne devront plus payer.   

Au fédéral, des inquiétudes sur les congés familiaux

Un conclave se termine, un autre débute. Cap sur le fédéral, où le gouvernement planche aussi sur son budget. Pour les familles, le point d’attention, ce sont les congés parentaux. Cette semaine, des notes de travail ont circulé. Sur celles-ci, une idée, celle de réduire la durée et les allocations liées à certains congés familiaux.

Pour faire face, à cela, la Ligue appelle les parents à se mobiliser notamment sur les réseaux sociaux. Un appel déjà fort bien relayé sur Facebook notamment.

« la situation budgétaire est critique et des économies doivent être faites. Plusieurs pistes sont envisagées et certaines devront être appliquées. Mais je veille à ce que les mesures qui seront décidées soient les moins douloureuses possibles. »
Pierre-Yves Dermagne

Ministre fédéral de l'économie et du travail

Cette menace est bien réelle, voilà ce que le ministre de l’économie et du travail, Pierre-Yves Dermagne répond à la Ligue lorsqu’il questionné sur le sujet : « Plusieurs pistes sont envisagées et certaines devront être appliquées. Mais je veille à ce que les mesures qui seront décidées soient les moins douloureuses possibles. C’est la raison pour laquelle l’abaissement de l’âge de 8 à 5 ans pour le crédit-temps soins à son enfant est sur la table. Mais j’ai veillé à ce que la mesure vise uniquement le crédit-temps à temps plein. En effet, afin de ne pas trop impacter les parents, je souhaite garder la possibilité, entre 5 et 8 ans, de prendre un crédit-temps à temps partiel. Ma proposition est guidée par le fait que, avant 5 ans, les enfants ne sont pas encore tous à l’école et que les parents ont donc parfois besoin d’un crédit-temps à temps plein s’ils n’ont pas, malheureusement, de solutions de garde. Au-delà de 5 ans, les enfants étant à l’école, le crédit-temps à temps plein est sans doute moins justifié mais j’ai voulu absolument préserver les autres formes de crédits-temps pour soins à son enfant. La mesure visant à abaisser de 51 à 48 mois le crédit-temps pour soins à un enfant est en effet également sur la table. Le rehaussement de cette durée avait été décidée par le précédent gouvernement et j’aurais vivement souhaité conserver cette amélioration mais la situation budgétaire ne le permettra sans doute pas ».

La Ligue des familles s’inquiète car si la réponse du ministre n’évoque que la durée des congés, l’organisation parentale précise qu’en coulisses, il serait aussi question de diminuer les allocations liées aux congés (on parle d’une baisse de 5 à 10%) « des congés parentaux est pourtant déjà extrêmement faible : 516,63€/mois pour le crédit-temps, 845€/mois pour le congé parental. A l’heure où le coût de la vie augmente et où les familles peinent à payer leurs factures d’énergie, cette diminution des allocations serait le coup de massue qui empêcherait de plus nombreuses familles encore de recourir à ces dispositifs et qui mettraient encore davantage en difficulté financière celles qui recourent à ces dispositifs de conciliation entre travail et vie de famille ».

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