Vie pratique

Le podcast pour enfants n’a pas totalement remplacé le livre du soir, mais sa consommation se généralise dans les foyers. Quelles sont ses particularités ? Est-il adapté aux toutes petites oreilles ? Peut-il être un support pour les profs ? Réponses avec ses habitué·es.
« Nos premiers podcasts en famille, je dirais que ça remonte à il y a trois ans, retrace Sophie, maman de deux enfants. On en écoute principalement pendant les longs trajets en voiture. On essaie toujours de trouver des formats que tout le monde aime, même nous, parents. À la maison, ce sont plutôt les enfants qui sont demandeurs. C’est aussi un moyen de les occuper autrement que par l’image. Souvent, ma fille me demande un podcast lorsque je vais prendre ma douche, par exemple. »
Pareil pour Lola, la consommation de podcasts est jusqu’à présent limitée à la voiture. « On tente de favoriser l’écoute à la maison aussi, mais ce n’est pas encore ancré dans nos habitudes. Ma fille en demande parfois lorsqu’elle rentre de l’école, mais les enfants se tournent plus facilement vers un dessin animé en fin de journée. Au moment de l’histoire au lit, je veux vraiment conserver le livre. Même si je sais qu’il existe de très chouettes histoires en podcast et que cela pourrait créer de nouveaux rituels en famille ».
Lorsque la rédaction vous a demandé à vous, lecteurs et lectrices du Ligueur, comment vous aviez découvert ce média, vous êtes nombreux à nous être revenus en racontant que le temps passé en voiture avait été la porte d’entrée vers le podcast. Quelques références de podcasts pour enfants ressortent également dans les habitudes d’écoute : Bestioles, Les Odyssées, Rodolphe et Gala, Encore une histoire, Olma… Uniquement des productions françaises. « La France a toujours une longueur d’avance sur le marché du podcast, et donc aussi sur la production pour enfants », souligne Caroline Prévinaire.
La fondatrice du studio de production de podcasts La voix dans ta tête, basé à Liège, détaille les spécificités qui font d’un podcast un format pour enfants : « Je considère qu’il doit toujours y avoir une dimension pédagogique, d’éveil, de découverte, qu’il s’agisse d’un podcast qui aborde les émotions, les relations humaines, l’histoire, peu importe. Ça n’est pas que de l’ordre du divertissement. Cette particularité provient de l’obligation de devoir d’abord s’adresser aux parents. Parce que, bien que notre public-cible soit les enfants, les parents restent les prescripteurs. Ce sont eux qui choisissent de soumettre ou non un podcast à leurs enfants en finalité. Le podcast pour enfants doit donc toujours être très transparent sur ce qu’il offre et sur le message qui se trouve derrière sa mise en ondes ».