Grossesse

Échographie morphologique : un deuxième regard

L’échographie du deuxième trimestre est aussi appelée échographie morphologique. Souvent, les futurs parents la surnomment la grande échographie. Elle est très spécialisée. Explications avec Catherine Donner, gynécologue-obstétricienne et échographiste au Chirec (site Delta), à Bruxelles.

Quand est réalisée l’échographie morphologique ? Qu’a-t-elle de spécifique ?
Catherine Donner : « Elle se pratique entre 20 et 22 semaines d’aménorrhée. Le fœtus a grandi rapidement depuis l’échographie du premier trimestre et cela peut être déconcertant de ne plus le voir en entier sur l’écran. En même temps, les détails sont mieux visualisés : les mains, les pieds, le visage, etc.
Cette échographie consiste en une étude approfondie de la morphologie du fœtus, organe par organe. C’est pour cela qu’on l’appelle échographie morphologique. L’échographiste va ainsi s’assurer que les organes sont normaux, il va apprécier la croissance du fœtus, observer les mouvements, vérifier la quantité de liquide amniotique, la position du placenta, etc. Il va aussi identifier le sexe de l’enfant si les parents le souhaitent, ce qui est le plus souvent le cas.
Si la future maman fait suivre sa grossesse dans un hôpital, l’échographie morphologique, comme celle du premier trimestre et celle du troisième trimestre, est prise en charge par le service ad hoc de l’hôpital. Par contre, si elle est suivie par un gynécologue en privé, celui-ci va l’orienter, pour cette échographie morphologique, vers un centre de référence ou un échographiste spécialisé, alors qu’il s’occupe des autres échographies.
L’immense majorité des échographies morphologiques sont rassurantes : elles offrent aux futurs parents l’occasion de voir un fœtus en bonne santé. »

Une grande concentration et des silences

L’échographiste se tait durant l’examen. Les futurs parents peuvent alors s’inquiéter et imaginer tout et son contraire…
C. D. : « L’échographie nécessite une grande concentration et les silences de l’échographiste ne doivent pas être assimilés d’emblée à la présence d’une anomalie : ils sont le témoin de cette concentration nécessaire. Celle-ci est tout particulièrement palpable lors de la deuxième échographie car il va falloir examiner correctement chaque organe.
L’échographie reste un acte médical qui exige de bonnes conditions pour qu’il soit réalisé. En même temps, elle est l’occasion d’une rencontre importante entre les parents et leur futur enfant et est, dans la majorité des cas, un moment de joie et d’émotion. »

Pour que l’examen se passe au mieux, il faut penser aux accompagnants…
C. D. : « Les questions à se poser : qui doit être là et pourquoi ? Quand les accompagnants sont trop nombreux ou quand les frères et sœurs présents sont trop petits, l’examen se passe souvent dans de moins bonnes conditions, et cela peut empêcher le papa d’y participer pleinement. Par exemple, si le grand frère ou la grande sœur n’est pas calme et montre peu de réceptivité, le père va alors devoir l’emmener à l’extérieur. C’est un peu comme si on lui volait ce chouette moment. Si une inquiétude surgit, il est évidemment plus compliqué d’en parler devant un enfant qui court dans tous les sens. »

Le fœtus organe par organe… et dans sa globalité

Quelle place cet examen aux enjeux si importants laisse-t-il aux émotions des parents ?
C. D. : « Le fœtus, ce n’est pas un ensemble d’organes, même si, de fait, dans l’échographie du deuxième trimestre, on le regarde organe par organe. Il est important que l’échographiste soit suffisamment à l’aise avec ses compétences pour laisser une place aux émotions des parents. Pour leur faire observer des choses qui ne sont pas dans sa check-list : comment le fœtus avale, comment il prend son pied avec sa main, etc. Une façon de lui redonner une globalité. »

FOCUS

L’échographie n’est pas infaillible

Malgré les énormes progrès réalisés en matière d’imagerie médicale, il ne faut pas croire que toutes les anomalies sont dépistables. L’échographie n’est pas infaillible, ce n’est pas un test magique. « Les études montrent que cet examen repère en moyenne 65 % des anomalies possibles chez le fœtus, explique Catherine Donner. Certaines images sont difficiles à obtenir, les conditions d’examen ne sont pas toujours idéales. Ainsi, la paroi du ventre maternel ne laisse pas toujours suffisamment passer les ultrasons ; en cause, bien souvent, le surpoids de la maman. La position du fœtus peut cacher certaines structures. En jeu aussi, la quantité de liquide amniotique. »
« 65 %, c’est un chiffre global, poursuit l’échographiste. Certaines malformations, on les détecte avec certitude à 95 %, d’autres sont beaucoup plus difficiles à repérer. Parmi les malformations qui ne sont pas visualisées en anténatal, certaines sont très peu graves et n’auront pas d’impact sur la vie de l’enfant. La plupart des anomalies graves, on les voit à l’échographie. »
L’immense majorité des échographies offre aux futurs parents l’occasion de voir un fœtus en bonne santé. « 90 % sont normales, rappelle Catherine Donner. 10 % posent question : cela ne signifie pas qu’elles montrent une anomalie du fœtus, mais elles entraînent des investigations supplémentaires. »

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TÉMOIGNAGES

Chaque maman a son ressenti

« C’est fou comme le bébé grandit vite dans ton ventre ! Tu t’en rends compte d’une échographie à l’autre : tu ne vois plus que des détails de ton enfant… »
Gaëlle

« J’étais stressée à l’écho : le gynéco trouvait que le fœtus bougeait trop. Il a lancé : "C’est un petit sauvage." Je déteste ces étiquettes qu’on vous colle à la peau… »
Louise

« Le suivi médical a un côté intrusif dans la vie d’une femme enceinte. À la limite, je préfère que le gynéco ne fasse pas une écho à chaque consultation : cela laisse de la marge pour l’imagination. »
Aïda

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