Grossesse

Vous vous connectez à votre bébé

Votre bébé bouge. Sensations troublantes et savoureuses à la fois. Vous vous surprenez à lui donner des petites caresses, à lui murmurer des mots doux ou à lui raconter les épisodes tragi-comiques de votre vie. Vous aimez vous connecter à lui ? Et lui, se rend-il compte que vous vous attachez à lui ?

Il y a cette présence en vous… Ce petit hôte que vous portez, vous le considérez comme votre tendre interlocuteur. Vous le projetez dans l’avenir : parce que vous croyez en lui et en son devenir. « C’est comme à la naissance, quand une maman parle à son nouveau-né : il ne comprend évidemment pas les mots qu’elle lui destine, il n’a pas encore acquis cette compétence », observe Luc Roegiers, pédopsychiatre périnatal aux Cliniques universitaires UCLouvain-Saint-Luc à Bruxelles. Eh bien, vous faites de même avec votre bébé in utero. « Des futures mamans ont cette intuition, cette conscience qu’il y a une petite personne en elles. Elles se connectent à leur fœtus, et en se connectant à leur fœtus, elles s’entraînent en quelque sorte à devenir mères. »

Un bain d’« expériences » pour le fœtus…

« Le petit d’homme est programmé pour réagir et s’adapter à des sollicitations de l’extérieur, explique le pédopsychiatre. Si vous stimulez un fœtus, vous observez une réaction motrice, un mouvement. Au départ, il s’agit de simples réflexes qu’on appelle sensori-moteurs : c’est le stade le plus archaïque. Plus tard, au troisième trimestre de la grossesse, quand le cerveau supérieur a atteint une certaine maturité, le fœtus va prendre conscience, dans une espèce de brouillard, de ses réponses. Il va dégager une expérience, celle d’un changement par rapport à son "train-train". »

Le fœtus acquiert donc des compétences, surtout au troisième trimestre de la grossesse. Mais prudence : « L’exploration scientifique de l’univers de ses sensations reste, de nos jours, imparfaite. Malgré les connaissances accumulées sur la vie fœtale, on en sait finalement très peu de choses. »

Cinq sens pour se connecter

AVIS D'EXPERT

Se connecter à son fœtus, ce n’est pas obligé !

Pas mal de choses se passent donc déjà entre votre fœtus et vous. « Mais il n’y a pas d’obligation à vous connecter à lui, insiste Luc Roegiers. Si vous ne le faites pas, votre bébé n’en souffrira pas. À chaque femme enceinte son rythme ! Le problème, c’est que nous sommes dans une culture oppressante qui martèle qu’il ne faut pas louper les occasions de rencontre avec le bébé. Et certaines mamans qui ont moins communiqué avec leur enfant au cours de leur grossesse le regrettent par la suite. Cela peut créer du trouble, et c’est dommage. »
D’autres femmes pensent qu’elles doivent absolument sentir la présence de leur bébé in utero, éprouver de la tendresse pour lui et interagir avec lui. « Il ne faudrait pas que cela vire à l’obsession : "Je dois penser à mon bébé, je dois penser à lui en positif." Cette obsession les envahirait inutilement, elle les mettrait sous pression… une pression qui véhicule plus de stress qu’autre chose. À chaque future maman son rythme ! », répète Luc Roegiers.
Certes, entre l’avant et l’après-naissance, il y a une continuité. Une continuité de votre présence maternelle auprès de votre bébé. Si vous le sentez, vous pouvez avoir un « plus » en cultivant la relation à votre bébé in utero : vous vous entraînez à vous préoccuper de lui, à vous attacher à lui, à lui transmettre de la sécurité… C’est qu’il va beaucoup vous solliciter après la naissance !

Votre stress menace-t-il votre bébé in utero ?

« Aujourd’hui, beaucoup de femmes enceintes se culpabilisent parce qu’elles vivent des choses difficiles et qu’elles voudraient accueillir leur enfant dans un climat complètement virginal, remarque le pédopsychiatre Luc Roegiers. Il n’est pas tout à fait faux de dire que le bébé in utero a besoin de sérénité et qu’après la naissance, il sera important de lui offrir le climat le plus serein possible. On sait que des vécus émotionnels chahutés, surtout au troisième trimestre de la grossesse, peuvent amener une augmentation d’hormones de stress (le cortisol, principalement) qui n’est pas idéale pour le bébé. Mais ce n’est pas parce que vous avez des idées noires en tête que c’est mauvais pour votre bébé. Se dire "Bébé, tu arrives à un mauvais moment" ne va pas faire qu’il va se sentir rejeté ! Sauf si, après la naissance, vous restez troublée par de telles idées dont vous ne parvenez pas à vous départir et que vous faites grandir votre enfant avec ces pensées qui se sont figées. Il faudra alors essayer de les apaiser, avec l’aide de professionnel·les qui vous apporteront leur présence, leur disponibilité, leur écoute. »

En attendant bébé

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