Grossesse

Les femmes elles-mêmes le disent et les professionnel·es qui gravitent autour d’elles l’observent : on n’est pas enceinte à 40 ans ou plus comme on l’est à 25 ou 30 ans…
« À 39 ans, je me sentais une future maman responsable et réfléchie, je ne me lançais pas tête baissée dans la maternité. En même temps, cela me paraissait naturel de m’occuper d’un bébé : je m’étais déjà beaucoup occupée de mes neveux et nièces », raconte Juliette, qui a vécu une grossesse à risque balisée de « piqûres pour éviter de perdre le bébé ». « J’avais en permanence la préoccupation de cet enfant en moi », résume-t-elle.
« J’ai toujours voulu un petit dernier, se souvient pour sa part Isabella. On rêve d’une grande famille, avec les aînés et les petits. Mais, dans la réalité, ce n’est pas comme ça que ça se passe : un nouveau bébé, ça n’intéresse pas des ados ! Mon état général ? Je n’étais pas plus fatiguée à 42 ans qu’à 32 ou à 30. Par contre, j’étais plus sereine parce que je savais ce qui m’attendait. Reste que ce troisième accouchement a été le pire que j’ai vécu… »
« Une grossesse à 24 ans, c’est l’insouciance grave ! Rien à voir avec une grossesse à 42 ans, insiste Diane. J’ai eu des soucis de santé : j’ai dû être hospitalisée les trois premiers mois. J’étais anxieuse, j’avais peur de mettre au monde un enfant handicapé. J’ai fait une amniocentèse, surtout pour rassurer le papa et… la maman du papa. J’ai été terrorisée par cet examen et angoissée pendant tout le temps d’attente des résultats. Et puis, les questions et les peurs se bousculaient dans ma tête : quand il aura 20 ans, j’en aurai 62. Est-ce que je vivrai jusque-là ? Est-ce que je le verrai grandir ? Etc. L’entourage y allait aussi de ses commentaires : "À ton âge, tu aurais dû y réfléchir à deux fois avant de concevoir cet enfant", et pique ! Heureusement, certains proches me disaient de ne pas m’inquiéter et de filtrer les avis. De toute façon, cette grossesse, ma quatrième, je l’ai vécue comme si c’était ma première… Aucune grossesse ne ressemble à une autre. »

Mamans plus âgées, plus comme ci ou plus comme ça ?
Les statistiques de ces dernières années le montrent : en Belgique, comme dans la plupart des pays industrialisés, les femmes font des enfants de plus en plus tard. L’âge moyen des mères à l’accouchement tourne autour des 30 ans. Données complémentaires : la proportion des naissances chez les femmes de 35 ans et plus augmente ; qu’elles l’aient décidé ou pas, de plus en plus de femmes attendent un enfant aux environs de 40 ans.
Les principales raisons de cet état de fait ? Prises par d’autres priorités, beaucoup de femmes mettent en sourdine leur désir d’enfant pour quelques années. Même si cela ne se décide sans doute pas consciemment… En effet, elles font des études plus longues. Elles ont un meilleur accès au marché du travail et se retrouvent accaparées par leur activité professionnelle. Elles se mettent plus tardivement en ménage. Elles recourent à des méthodes contraceptives plus efficaces. Les séparations et les recompositions de couples réactivent aussi le désir d’enfant sur le tard. Autre élément à prendre en considération pour ce tableau global : la fertilité commence à baisser dès le milieu de la trentaine. À rappeler, enfin, même si cela paraît banal ou évident pour certaines personnes… ou un peu ringard, d’une époque passée pour d’autres : c’est drôlement important que la décision de faire un bébé soit prise à deux !
Chaque histoire est unique. Celle de devenir maman à 40 ans ou plus l’est-elle tout particulièrement ? Autour de la quarantaine, on est déjà riche d’une histoire d’adulte, avec ses hauts et ses bas, on est déjà remplie d’expériences de vie intenses ou difficiles qui peuvent amener du stress. De là à se révéler une (future) maman plus anxieuse ? Réfléchissant et intellectualisant davantage ? Fonctionnant moins à l’intuition ? Se laissant moins aller à son feeling ? Le portrait n’est-il pas caricatural ? Certaines femmes le vivent – ou apparaissent – comme cela, d’autres pas…
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Grossesses à risque, grossesses précieuses
Infos objectives : une grossesse tardive comporte des risques, tant pour la maman (fausse couche, hypertension, diabète gestationnel, pré-éclampsie, accouchement avant terme, accouchement par césarienne, etc.) que pour le fœtus (retard de croissance intra-utérin, malformations, prématurité, etc.).
On peut parler de grossesses à risque, c’est-à-dire de grossesses qui comportent un risque de complication et qui nécessitent, dès lors, une surveillance rapprochée. On parle aussi de grossesses précieuses. Des grossesses qui, souvent, résultent d’une fécondation in vitro : pour certaines femmes, c’est là leur seule chance d’avoir un enfant…
Le risque d’anomalies chromosomiques chez l’enfant augmentant avec l’âge de la maman (exemple : la trisomie 21), des examens permettant de dépister d’éventuelles anomalies chromosomiques sont plus souvent prescrits en cas de grossesse tardive. Ils peuvent amener de l’inquiétude chez les parents et leur faire traverser des orages émotionnels. Qu’ils soient proposés par les médecins ou souhaités par les parents, ils méritent une véritable discussion. Insistons aussi sur le fait que l’âge maternel n’est pas le seul paramètre pris en considération pour déterminer le risque d’anomalies chromosomiques chez l’enfant. Il y a d’autres facteurs (comme la mesure de la clarté nucale du fœtus obtenue par une échographie et les dosages sanguins) qui permettent de déjà se rassurer sur la bonne santé du fœtus.
En attendant bébé