Société

Six cents enfants sont en attente d’une famille d’accueil. L’accueil, c’est faire un bout de chemin avec un enfant. Comme Hakim*, 5 ans, qui ne savait pas compter jusqu’à 3 quand il a rejoint la famille d’Anne-France et Michaël.
« Hakim n’avait aucune norme, ni repère, il fallait se battre pour tout : mettre la ceinture dans l’auto, marcher sur le trottoir, demander pour se servir dans l’armoire... On a dû être très strict avec lui au début. Heureusement, il y avait aussi des moments plus doux faits de jeux, de câlins et de complicité pour contrebalancer », raconte Anne-France.
« Accueillir un enfant, ce n’est pas être un papa gâteau, c’est mettre un cadre, parfois même plus sévère que celui qu’on a avec ses propres enfants avec qui on construit au fur et à mesure, ajoute Michaël. Ce cadre a été très confrontant pour Hakim puisqu’il n’en avait jamais connu. En tant que famille d’accueil, on prend l’enfant avec son sac à dos et on découvre petit à petit ce qu’il y a dedans. »
Aujourd’hui, six cents enfants sont en attente d’une famille d’accueil. La durée de l’accueil varie selon qu’il soit d’urgence, court ou moyen-long terme. Dans tous les cas, le manque de famille est criant.
« Chaque type d’accueil remplit des missions bien spécifiques, explique Jessica Cocquyt, porte-parole de Familles d’accueil, la fédération des services d'accompagnement en accueil familial. Les candidats à l’accueil d’urgence fournissent une aide ponctuelle d’un mois environ, alors que les familles qui s’engagent dans le long terme sont dans une démarche d’agrandir la famille potentiellement jusqu’aux 18 ans de l’enfant. Le rôle de nos services est d’orienter vers un type d’accueil qui correspond au profil et au projet de chaque candidat qu’il soit famille, couple ou personne seule. »