Crèche et école

Glossaire de l'enseignement belge francophone : au-delà des mots, de vrais changements

Glossaire de l'enseignement belge francophone : au-delà des mots, de vrais changements

Vous les entendez tous les jours, comme des barbarismes un peu en arrière-plan, un peu vagues, tous ces termes qui définissent les projets mis en place dès cette rentrée 2022-2023. On vous explique de la façon la plus simple possible tous ces mots qui font l’école.

Réseaux

On commence par quelque chose qui paraît simple, mais encore beaucoup de parents ne font pas toujours la distinction entre le réseau libre (privé) et le réseau officiel (public). En plus, on corse l’affaire dans ce dossier en parlant de réseau ordinaire et de réseau spécialisé vers lequel les élèves en situation de handicap, avec un trouble ou une spécificité, sont orientés. Pour info, ce terme « réseau » est totalement arbitraire et ne correspond à aucune réalité juridique.

Le Pacte d’excellence

S’il est une évidence pour certains, nous nous sommes rendus compte plusieurs en fois en discutant avec différents parents que beaucoup n’ont peu, voire pas entendu parler du fameux Pacte pour un enseignement d’excellence. Pourtant, il est question d’une réforme titanesque qui - quoi qu’on en pense - transforme progressivement l’école sur la durée.
Les premières pierres ont été posées en 2014 sous l’ère Joëlle Milquet. Le travail de fond a été prolongé par Marie-Martine Schyns, puis mis en application aujourd’hui par Caroline Désir. Ce chantier de grande ampleur se fait en concertation avec différents acteurs de l’enseignement : syndicats, observateurs/observatrices, professionnel·les de la santé, association (dont la Ligue des familles), parents, enseignant·es et même comités d’élèves.
Comme vous allez le voir tout au long de ce dossier, il repose sur cinq piliers :

  • Renforcer les compétences de base
  • Rendre le métier d'enseignant plus collectif
  • Valoriser le parcours qualifiant
  • Tendre à une inclusion totale
  • Favoriser le plus possible le bien-être à l’école.

Le tronc commun

Comme on l’indique dans le titre du chapitre qui lui est consacré, on peut considérer le tronc commun comme la nouvelle colonne vertébrale de l’école. Il cimente et homogénéise les contenus d’apprentissages dans toute la Fédération Wallonie-Bruxelles. Il est au cœur de la dynamique du Pacte et tend à rendre les référentiels plus clairs pour les enseignant·es, à favoriser un suivi individualisé des élèves ou encore à repenser les équipes éducatives et leurs dispositifs, avec une attention particulière aux élèves en difficulté.

Référentiel

Un cours, une matière. Jusqu’ici simple à comprendre. La pédagogie exercée en salle de classe en serait le « comment » et les référentiels en seraient le « quoi ». C’est-à-dire qu’ils explicitent clairement et précisément les contenus et les attentes des apprentissages à travailler en classe.

Le PO

Le pouvoir organisateur d'un établissement est une forme de conseil des sages, d’autorité supérieure dans la constellation scolaire. Ils existent tant dans l’enseignement officiel que privé. Ils sont constitués d’enseignant·es, de représentant·es des communes, de membres de la Cocof (commission communautaire française). Dans le libre, ils sont aussi parfois composés de membres d’associations ou de représentant·es du monde religieux.

Pôles territoriaux

Les pôles territoriaux sont des structures attachées à l’enseignement spécialisé dans l’enseignement ordinaire. Ils sont répartis sur l’ensemble du territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles  sous la responsabilité du PO. Ils sont constitués d’une personne chargée de coordonner le pôle et d’une équipe pluridisciplinaire.

Les aménagements raisonnables

Il s’agit de mesures concrètes qui permettent de réduire autant que possible les effets négatifs d’un environnement inadapté sur la participation d’une personne à la vie en classe ou en société. Une balle de tennis pour éviter que la chaise se déplace, des claviers adaptés, des horloges aux aiguilles de différentes couleurs… tout ce qui va permettre à l’élève présentant un trouble d’apprentissage de participer pleinement aux mêmes activités que les autres potes. En réalité, il s’agit juste de mettre toute la classe sur un pied d’égalité.
Cet aménagement peut être aussi immatériel, pédagogique, organisationnel. Contrairement à ce qui est avancé parfois, il ne s’agit pas d’avantager un type d’élève, mais bien de lui garantir une certaine forme d’équité, dans un environnement qui lui est inadapté.

L’accompagnement personnalisé

Il porte plusieurs noms, puisqu’on parle également de co-enseignement. Vous lirez parfois dans les documents plus officiels que l’on parle de dispositif de différenciation et d’accompagnement personnalisé de l’élève. Le principe est on ne peut plus simple : organiser la classe en duo, soit entre profs, soit avec un·e logopède, au sein de groupes restreints pour suivre au mieux les élèves et changer la dynamique de classe.

Le DaCCE

Cet acronyme correspond au dossier d’accompagnement de l’élève. Nous aurions pu l’évoquer dans la partie qui concerne le co-enseignement, mais sa mise en application est repoussée. Elle fait débat auprès des enseignant·es qui appellent à la plus grande prudence sur la protection des données.
Le principe ? Il s’agit d’un outil numérique, évolutif et confidentiel qui consigne toutes les informations relatives au parcours scolaire de l'élève, dont ses éventuelles difficultés d’apprentissage. Il permet aux différent·es profs de constater ce qui a été mis en place pour pallier les problématiques rencontrées au cours du cursus. Sa mise en œuvre est prévue pour 2023, mais, vu la tournure des débats, on vous professe qu’il n’est pas tout à fait prêt à voir le jour !

Crédits

Le crédit est l’unité de mesure exprimant la charge totale de travail que l’étudiant·e dans le supérieur doit accomplir pour atteindre les objectifs d’une matière. Un crédit équivaut à trente heures de travail, en ce compris le cours en auditoire, les travaux pratiques, les recherches et autres labos, ainsi que le temps d’études. En un an, l’étudiant·e a pour objectif d’acquérir soixante crédits, ce qui équivaut à une charge de travail de 1 800 heures. En moyenne, donc, une situation d’études à temps plein.

Bloc ou bac

Dans la bouche des jeunes, il n’est pas rare d’entendre des phrases du style « Je rentre en bloc 1 de psychologie » ou bien « Je commence ma bac 3 en biologie ». Des termes qui font référence à l’année dans laquelle les étudiant·es se trouvent. En effet, dans l’enseignement supérieur, les années d’études sont divisées en blocs annuels de soixante crédits. Pour achever un bachelier, aussi dit enseignement supérieur de « type court », un cycle comprend trois blocs. En « type long », on cumule trois blocs suivis de deux blocs, le master.

Finançabilité d’un·e étudiant·e

En Belgique, le coût des études d’un·e étudiant·e est en petite partie assumé par les droits d'inscription qu'il ou elle verse à son université ou à sa haute école, et en majeure partie par un subside versé par la Communauté française à l'établissement. Ce subside n'est versé que pour les étudiant·es qui sont considéré·es comme « finançables ». C’est notamment ces conditions de finançabilité que la réforme du décret Paysage vient bousculer dès septembre 2022.

Unité d’enseignement

Une unité d’enseignement correspond à une matière spécifique et est découpée en activités d’apprentissage. Prenons un exemple : une unité d’enseignement de cinq crédits peut inclure un cours magistral qui vaut deux crédits, des travaux pratiques à un crédit ainsi qu’un stage à deux crédits.

ZOOM

Pour aller plus loin

Il existe un manuel des partenaires qui apporte une vision panoramique et synthétique des différents axes de la réforme du Pacte. C'est la meilleure porte d’entrée pour comprendre tous ces changements.

Découvrir le manuel