Société
Il y a juste vingt-sept ans, Chantal-Iris Mukeshimana arrivait sur le sol belge alors que se déroulaient les horreurs du génocide des Tutsis dans son Rwanda natal. Elle avait 11 ans et les deux jambes paralysées par les séquelles de la polio. Voici le combat et le chemin d’une gamine d’abord, d’une adolescente ensuite, d’une femme enfin, pour exister dans la Belgique d’aujourd’hui.
Tout commence par un livre, Relève-toi et danse (lire encadré), un récit de vie de Louisa de Groot qui a mis en mots le témoignage de Chantal-Iris Mukeshimana. Après lecture, nous avons eu envie de prolonger la rencontre en sa compagnie. Elle nous a ouvert les portes de l’appartement de plain-pied qu’elle occupe avec Sohan, son fils de 22 mois, à Louvain-la-Neuve. On y accède grâce à une rampe comme pas mal de bâtiments de la ville universitaire. Son cocon, comme dit Chantal-Iris.
« La maison aménagée, la ville où l’esplanade est à quinze minutes, c’est mon cocon. Tout est piétonnier et accessible. Quand on se croise, on se dit bonjour comme si on était une seule famille. Je ne pense pas que je trouverais la même chose ailleurs. Ça devrait être partout ainsi. »