Santé et bien-être

Il n’y a pas d’usage d’alcool sans risque

Les jeunes face à l’alcool… Sans stigmatiser, ce sujet mérite une attention spéciale. D’abord parce que l’alcool abîme leur cerveau pas encore mature. Entretien avec Thomas Orban, médecin généraliste et alcoologue. À la clé, des messages forts. Dont celui-ci : connaître l’alcool et ses effets est l’un des meilleurs moyens de s’en protéger.

Le docteur Thomas Orban est l’auteur avec Vincent Liévin, journaliste spécialisé dans le champ médical, de L’alcool sans tabous. Spécial 12-35 ans, paru aux Éditions Mardaga. Pourquoi « sans tabous » ? Parce qu’il reste difficile de parler d’alcool, en particulier au sein des familles. « Dans combien de familles le jeune ne sait pas que le grand-père était ‘alcoolique’ (mot qui ne veut d’ailleurs rien dire puisqu’on en a tous une définition propre) ? C’est tabou. Dans combien de familles on ignore que la maman a été victime de violences sexuelles sous l’emprise de l’alcool ? C’est tabou ».
C’est quoi, pour un·e jeune, boire avec prudence ? Que faire pour que l’alcool reste, pour lui ou elle, un plaisir et ne se transforme pas en problème ? Ces questions, beaucoup de parents d’ados se les posent. « Et là, il ne s’agit pas juste de l’aider à avoir un esprit critique face à ce produit toxique, plaide Thomas Orban. Les messages doivent être extrêmement clairs : l’alcool est une drogue dure qui cause des dégâts multiples et souvent irréversibles. Il détruit le cerveau du jeune, son ‘ordinateur central’ qui est en pleine maturation jusqu’à ses 25 ans. Pour en avoir un usage qui soit le moins à risque possible, il est important d’en connaître assez à son sujet ».

Constat inquiétant : on boit de plus en plus jeune, de façon plus fréquente, de façon plus intense aussi.
Thomas Orban :
« Une première remarque : la consommation totale d’alcool semble diminuer chez les jeunes. Mais, en effet, on observe actuellement un début de consommation vers 12-14 ans. Les jeunes boivent le plus souvent avec leurs pairs, et à ces âges-là, les pairs sont plutôt du même sexe. Concernant leur mode de consommation, ils s’adonnent davantage au binge drinking. Il s’agit de boire plus de quatre ou cinq unités d’alcool (selon le sexe, fille ou garçon) en moins de deux heures dans le but d’atteindre l’ivresse. L’objectif est, donc, clairement une recherche d’effet psychotrope, d’un état différé de conscience.
Pour éviter toute stigmatisation de la jeunesse, deux précisions encore : les 45-65 ans sont les plus gros binge drinkers après les jeunes ; les personnes qui consomment le plus régulièrement de l’alcool et en quantités plus importantes sont les retraités. »

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