Santé et bien-être

Été 1955 : un cachet moderne

Dans le courant du mois de juin 1955, le Ligueur publie un entrefilet publicitaire vantant les mérites d’une marque d’aspirine...

L'archive du ligueur

 

Dans le courant du mois de juin 1955, le Ligueur publie un entrefilet publicitaire. Celui-ci vante les mérites d’une marque d’aspirine. Au fil de nos recherches dans les archives, nous avons déjà eu l’attention attirée par les pubs pour des produits pharmaceutiques. Elles sont notamment nombreuses durant l’hiver lorsqu’il s’agit de combattre rhumes, toux et autres maux de gorge. Mais en été, comment vendre l’aspirine au plus grand nombre ?

Le 17 juin, une autre question est posée et vient en réponse à la précédente. « Les femmes sont-elles plus nerveuses en été ? ». Fallait y penser. La plume publicitaire s’emporte : « C’est une constatation vieille comme le monde : la nervosité monte avec la température. L’organisme féminin, plus fragile par nature, se montre également plus sensible aux influences de la chaleur ». Bonjour le poncif bancal ! Celui-ci, un brin misogyne, sert à dérouler tout un argumentaire qui présente l’aspirine comme « le calmant le plus doux , mais aussi le plus efficace de la nervosité. Remède familial, il ne fatigue pas l’organisme, n’irrite pas l’estomac ». On est loin des avertissements et effets indésirables qui sont clairement identifiés aujourd’hui, entre effets gastro-intestinaux, risques d'hémorragie digestive et autres ulcères gastriques. À l’époque, on est au paradis de l’acide acétylsalicylique grâce auquel « vous sentirez le calme renaître en vous ».

Être mère de famille dans le vent

Au fil des numéros, cette aspirine se présente comme le couteau-suisse infaillible qui vous permet de passer des vacances tranquillou. « Les mères de familles prévoyantes savent heureusement protéger les leurs contre les multiples rongeurs de vacances : dans un coin de valise, elles glissent un paquet d’aspirine, elles partent confiantes ».

Courbatures, sommeil, névralgie, maux de dents, fatigue et même effets des changements d’habitude, ce remède « moderne » est clairement multiusage. Moderne ? Oui. La production industrielle de l’aspirine date de 1899 et profite de grosses campagnes publicitaires tapageuses tout au long de la première moitié du XXe siècle. Dans un encart publié en juillet, cet avenir médical est encore célébré : « Il est sage de se rappeler que grâce au progrès de la science, l’homme moderne trouve réponse à tout ». De l’utopie à la dystopie, il n’y a qu’un pas. Cette petite phrase n’est pas loin de renvoyer à ce fameux transhumanisme si cher à Elon Musk. Cela vous angoisse ? Vous reprendrez bien un petit comprimé, non ?