Loisirs et culture

Juin 1963 : connaissez-vous Marcel Mortier ?

L’ARCHIVE DU LIGUEUR

Tiens, ça, c’est bien le Ligueur ! En 1963, votre magazine publie une série consacrée aux « jeunes et à la chanson ». Il est question de juke-box, de vedettes, de twist et de madison (genre musical très à la mode à l’époque). Dans ce contexte showbiz et paillettes, le Ligueur choisit de faire l’interview d’une vraie anti-vedette. Son nom ? Marcel Mortier. Voilà un nom qui détonne parmi les Richard Anthony, Johnny Hallyday et autre Petula Clark évoqué·es dans cette enquête qui court sur plusieurs numéros.

On s’est interrogé sur ce Marcel Mortier. En lisant, on apprend que l’homme est peintre et guitariste. Qu’il enregistre avec des stars, toujours dans l’ombre. Qu’il est talentueux. Qu’il est un artiste, un vrai. Pas comme ces vedettes lancées « comme un chewing-gum ou une poudre à lessiver » et qui parviennent à grand renfort de publicité à voir leurs « disques commandés par milliers avant qu’on en ait entendu un seul ». Un peu d’amertume revendicative, donc, que le Ligueur n’hésite pas à faire sienne.
Qu’est-il devenu ce guitariste mal aimé ? Né en 1919, il est décédé en 2005. Sur ce laps de temps, l’artiste s’est épanoui entre peinture et musique. Guitariste de jazz, on le retrouve sur quelque 78 tours dans les années 40. Au milieu des années 50, il joue sur les premiers enregistrements de Jacques Brel. Il compose aussi. Certains de ses morceaux sont ainsi repris par différents interprètes (Los Mayas, Nico Gomez, Aimé Barelli). On le repère aussi chez Caravelli pour un solo de guitare, en 1967, sur le célèbre Concerto d’Aranjuez. Sous son nom, il ne sortira que trois singles et deux albums sous le pseudonyme de Sergio Palito sur le label CBS au début des années 70.
Un des ses hauts faits d’armes oubliés sera l’écriture de la chanson Thyl de Flandre qui, interprétée par Lily Vincent, décrochera le grand prix de « Chansons sur mesure » en 1961. L’épreuve, uniquement francophone, voyait s’affronter, par la voix des chanteurs et chanteuses, des auteurs et autrices français·es, suisses, belges ou canadien·nes. Si le nom de Michel Mortier n’est pas passé à la postérité, il laisse néanmoins des traces. On retrouve son patronyme au détour d’une pochette de disque, mais aussi parfois dans des galeries d’arts qui vendent ses peintures (on en a ainsi repéré une aux États-Unis).
Dans l’article du Ligueur, la question était posée : « Artiste ou vedette ? ». L’histoire a penché pour la première proposition. Le talent, il était là, c’est sûr. Disons que le musicien répugnait sans doute un peu trop à succomber aux feux des projecteurs et à la célébrité. Le mérite du Ligueur est de lui avoir donné une visibilité qui nous permet de vous en (re)parler soixante ans plus tard.

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