
On les aime ces fêtes de fin d’année mais, à chaque fois, c’est la même rengaine. On se retrouve dans la minuscule maison de Papy et Mamy, tata Nathalie nous sort son infâme pâté de poisson, tonton Nicolas déterre une énième bouteille de son aigre « petit vin déniché chez un producteur biélorusse » et, pire du pire, la télé crachera ses sempiternelles nullités en guise de fond sonore.
Cette fois-ci, on dit stop, on prend les choses en main et on adopte la positive attitude pour trouver les bonnes recettes. Le fil rouge : utiliser à fond les compétences, les passions et même les travers - pourquoi pas ? - de toute la tribu, des aïeuls aux petits derniers.
Parce que Noël et les jours qui suivent se doivent de faire briller les yeux des petits et des grands, toute la famille sera sollicitée pour mettre des paillettes ça et là, souffler un vent de folie et, plus que tout, cultiver ce lien familial à travers les différentes générations. Cette magie de Noël, c’est celle des bonnes recettes, celle de la solidarité et du partage. Et si elle ne remplit pas les estomacs, c’est pour le cœur qu’elle sera roborative.
Un toit pour tous, une place pour tous
Les 50 m² des grands-parents blindés de monde, on oublie. On est serrés, on a chaud et ce n’est pas pratique à l’heure de passer à table. Cette année, on a confié l’organisation logistique au cousin Sylvain, tout simplement parce qu’il travaille dans le tourisme et que c’est son métier de dénicher les meilleurs spots pour ses clients. Pour l’occasion, il nous a choisi un grand gîte du côté de Braives. Pourquoi Braives ? Parce que Sylvain a voulu un certain équilibre entre pratique et sécurité. Le gîte est donc à vingt minutes de Namur, trente de Liège et quarante de Bruxelles. Soit (presque) à égale distance pour toute la famille. Comme ça, ceux qui voudront rentrer chez eux n’auront pas la Belgique à traverser. Et pour les autres, ce sera un dodo sur place : dans un énorme dortoir pour les uns, dans des chambres classiques pour d’autres qui préfèrent garder un peu d’intimité. Bref, une épine de moins dans le pied des parents de jeunes enfants, une aubaine pour les cousins et les cousines particulièrement fêtards.
Un pro de la cuisine aux manettes
La tradition, c’était que chacun amène un plat de son choix. On se retrouvait ainsi avec trois entrées, dix-sept plats et trente desserts : bonjour l’équilibre ! Cette fois, on a confié les rênes à tonton Gamelle. Oui, oui, tonton Gamelle, parce qu’il tient depuis des années un restau sur les bords de la Meuse. S’il a dit oui, c’est parce qu’il sait qu’il trouvera facilement des marmitons parmi ses enfants, ses neveux et nièces. D’ailleurs, ils sont déjà trois parmi eux à suivre un apprentissage dans les métiers de bouche. Quel va être le secret de la réussite de tonton Gamelle ? Il connaît les goûts de presque tout le monde et, surtout, il ne dit rien à personne du menu. Parce que cuisiner pour dix, quinze ou vingt, c’est du sport. Si chacun y va de sa petite requête, ça devient vite ingérable.
En revanche, petite exception : le dessert. Mamy a la main dessus depuis cinquante ans et ce n’est pas demain que ça va changer. Même que c’est une bonne chose, parce que c’est une pâtissière redoutable. Mais cette année, elle a un assistant de choc : Anatole, 11 ans. À eux deux, ils relèvent le défi de mélanger les deux passions de ce préado, la cuisine et les jeux vidéo. Pour les aider, ils ont une petite astuce - un cheat code en langage manette et console -, ils ont dégoté Gourmet Gaming, un site avec plein de recettes de plats tirés des aventures de Mario, de Sonic, de Zelda…
Faire briller la magie de Noël
Sapin de Noël, guirlandes, boules, déco, tout ça, c’est la spécialité de Steph, la grande sœur. Fleuriste de métier, elle a un goût hyper sûr et elle est à l’affut de toutes les dernières tendances. En plus, c’est une dingo du DIY (le do it yourself ou fait maison), de la récup’ et du zéro déchet. On peut donc compter sur elle pour que ce soit à la fois beau, durable et propre pour la planète. Génial, non ?
Et puis, comme elle adore aller au bout des choses, elle a même pris en charge la partie cadeaux. Son idée : le secret Santa. Le principe est d’attribuer à chacun un membre de la famille et de lui faire un cadeau à un prix tout doux, du genre maximum 10 €. Comme ça, chacun reçoit un petit cadeau qui marque l’événement… sans ruiner le budget familial. Pour simplifier l’organisation, il existe même des sites web qui font le tirage au sort pour vous (comme secretsantaorganizer.com, par exemple).
Les écrans au service des traditions
Une bonne fête familiale ne se conçoit pas sans jeux et sans danse. La bonne nouvelle, c’est qu’on a des spécialistes dans la famille. Si tonton Bernard est le spécialiste du bran de la Basse-Meuse - enfin surtout après deux ou trois verres ! -, cette fois, c’est Alice, 7 ans, et Fred, 17 ans, qui feront se lever les bras et les jambes. La première est une pile électrique capable de faire danser n’importe qui grâce à Just Dance (Ubisoft), un jeu pour console dont le but est de suivre les mouvements décrits sur l’écran. Pour l’avoir déjà testé à la maison avec ses parents et son frère pour la Saint-Nicolas, Alice est certaine de faire l’unanimité et de faire monter sur la piste de danse le plus réfractaire des membres de la famille (Papylouis, tu n’y échapperas pas !).
De son côté, Fred prendra le relais pour la fin de soirée. Sur son smartphone, il concocte déjà depuis des semaines une playlist pour ambiancer toutes les catégories d’âge et de goûts de la famille. Son fait d’armes à venir : un set de presque une heure avec des artistes belges… et une grosse dose d’éclectisme puisque Brel, Hooverphonic, Mélanie de Biasio, Roméo Elvis, It It Anita ou encore Arno et Stromae se côtoient.
Romain Brindeau