Société

« L’imagination rend tout agréable. Utilise ton imagination et sors-toi des lieux les plus mornes en t’accrochant à ton imagination pour qu’elle devienne réalité ». Cette phrase du musicien et compositeur Sun Ra est rapportée par David Toop dans son livre Ocean of Sound. Si le bouquin s’éloigne des préoccupations parentales (son sujet central, c’est la musique), cette sentence peut par contre franchement illuminer notre quotidien de parents. Tant elle est forte d’espoir et de potentiel.
Avant de prononcer ces mots, Sun Ra fait le constat que la « réalité est dure », d’où ce besoin du recours à l’imagination. Les enfants connaissent cela mieux que quiconque. Jusqu’à l’âge de 7-8 ans, l’imaginaire leur permet d’affronter le monde qui les entoure. Cette imagination débordante leur offre la possibilité d’enchanter leur quotidien avec des histoires sans fin, mais aussi d’affronter des situations plus difficiles. Elle est également le moteur d’une curiosité nécessaire. Car l’imagination a le chic pour faire reculer les frontières de la connaissance.
Pour un monde meilleur, plus lumineux
Bref, cette imagination, cultivée dans un esprit positif et volontaire, est un vrai cadeau qu’on ne peut qu’inviter à déballer en ce début d’année. Alors qu’il n’est question que d’éco-anxiété, de charge mentale exacerbée, de défiance vis-à-vis de celles et ceux qui nous gouvernent, l’imagination peut devenir une clé susceptible d’ouvrir les portes d’un monde meilleur, plus lumineux.
Pour peu que l’imaginaire nourrisse notre envie de changement constructif et notre recherche de sens, il y a là toute l’énergie pour poser un nouveau projet de société. Au niveau des familles, l’imagination vient toujours à la rescousse lorsqu’il s’agit d’affronter les tracas du quotidien. Reste que parfois cette ressource doit dépasser le côté individuel et s’inscrire dans une dynamique globale. Sans imagination, pas d’intelligence collective ou de solutions pour tou·tes. Et donc pas de réalité où il fait bon vivre ensemble.
Dans les slogans de Mai 68, l’imagination était appelée à prendre le pouvoir. Cinquante-cinq ans plus tard, ce mot d’ordre conserve une belle pertinence qu’il est bon de cultiver en tribu, histoire de repousser, dans le bon sens, les frontières du réel.
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