Loisirs et culture

Dans le bestiaire de la littérature jeunesse, le cochon est un morceau de choix. Honneur ici à ce charmant personnage qui va souvent par trois et est régulièrement associé au loup, déjà abordé dans cette rubrique.

Cet ouvrage est une manière de saluer Mario Ramos, un de nos tout grands auteurs-illustrateurs, hélas disparu trop tôt. Ce bouquin en forme d’hommage reprend deux de ses histoires phares, Un monde de cochons et L’école est en feu, ainsi qu’un récit inédit, Le trésor de Louis, pour le plus grand plaisir de ses lecteurs et lectrices qui attendaient ce genre de pépite.
Un de ses personnages fétiches, Louis le petit loup, qui ne sait pas encore lire, intègre un univers de cochons et en particulier la classe de Fanfan. Ils deviennent rapidement des amis inséparables. Cette amitié inattendue leur permet de traverser bien des adversités comme les conflits dans une cour de récréation, le harcèlement à l’école, les inégalités sociales (Louis a été confié à sa grand-mère car ses parents ont été obligés de partir à la ville pour trouver du travail), les difficultés liées à la lecture, les injustices de divers acabits, etc.
Le texte inédit se double d’une aventure rocambolesque sous terre comme les aiment les enfants. Il est accompagné de crayonnés en noir et blanc, des esquisses qui révèlent déjà tout le soin apporté par Ramos aux expressions de ses personnages. Ceux et celles qui ne connaissaient pas encore cet univers auront la chance de le découvrir pour la première fois. Les fidèles seront ravi·e·s de découvrir le processus créatif à la source de cette œuvre à ranger déjà parmi nos grands classiques. Émouvant.
- Un monde de cochons, de Mario Ramos (Pastel). Dès 6 ans.

Autre grande plume de la littérature jeunesse : l’Américain Arnold Lobel. Porculus est un cochon heureux, qui se roule de bonheur dans la boue de sa ferme jusqu’au jour où la fermière est prise d’une frénésie de propreté. Porculus est le premier à en faire les frais et fugue. Effaré, il découvre l’urbanisation galopante et la société de consommation. En quelques vignettes vintage et de courtes phrases efficaces, Arnold Lobel confronte le monde animal et l’univers humain en une jolie fable.
- Porculus, d’Arnold Lobel (l’école des loisirs). Dès 6 ans.
L’auteure suisse Meryl Schmalz a vécu un événement peu commun dans sa jeunesse : gagner une petite truie rousse à la loterie d’une fête villageoise ! Elle en a tiré ce roman graphique aux phrases simples proches d’un storyboard et aux dessins réalistes très originaux. Ceux-ci s’appuient sur des techniques mixtes, tablette graphique, originaux imprimés en sérigraphie, le tout en trois couleurs.
Plongés dans un univers campagnard, voire montagnard, nous découvrons les relations particulières, empreintes de respect, qui s’y nouent avec le monde animal grâce à la jeune narratrice. Jusqu’au jour où ses parents décident de déménager à la ville... Les pauses narratives, le jeu sur les ombres et les lumières soulignent le temps qui passe, cette étape de la vie où l’enfance s’éloigne et laisse place à l’âge adulte.
- Tu ne finiras jamais dans une assiette, ma chère, de Meryl Schmalz (La Joie de Lire/coll. Encrage). Dès 12 ans.
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