Crèche et école

Le temps du matin - En secondaire

Et si on allait voir ailleurs comment les rythmes matinaux et scolaires se mettent en place chez les ados? Petit tour des habitudes et expériences qui sont de mises dans d'autres pays.

EN FINLANDE, ON NE VA PAS À L’ÉCOLE QUE POUR TRAVAILLER

Le facteur de stress chez les ados européens ? La journée de travail qui ne respecte pas leur tempo. Ici, elle est organisée avec le souci de ne pas heurter les rythmes biologiques des ados scandinaves, mais surtout elle évite toute fatigue inutile. Bjorn, Viola et leurs amis se dirigent donc vers l'école en se disant que leurs cours durent 45 minutes au grand maximum. Et qu'ils sont entrecoupés de plages de repos de 15 minutes pendant lesquelles les petits Vikings peuvent vaquer librement à leurs occupations, sortir du cours, taper la discute dans les salles de repos, aller sur le web, etc. L’autre recette du succès dans cette absence de travail acharné ? La sélection des profs. Moins d'un candidat sur dix est admis. Ils sont jugés sur leurs motivations, sur leurs différences et sur leur sens de l'initiative. Ce qui fait qu'il n'est pas rare de voir un ado appeler son prof avant ou après les cours, voire le week-end pour avoir une aide sur un exercice ou un éclaircissement sur un point du programme.
Si nos experts saluent ces bonnes idées et cette approche incomparable de l'enfant aux apprentissages, ils déplorent que tout cela s'arrête aussi brutalement. Après 16 ans, on replonge dans un système inégalitaire, et ce dès le supérieur, qui est hyper-concurrentiel. Dès lors, on peut se demander quel est l'intérêt d'éduquer des enfants avec un suivi individuel, une aussi bonne gestion des rythmes et un sens du collectif hors norme si ce qui les attend par la suite est aussi inégalitaire.

Et chez nous ?

Le facteur stress est intimement lié au redoublement et aux filières que l'on considère comme des filières de relégation. Comme s'il existait un marché de l'établissement. Plus celui-ci a bonne réputation, plus il va accrocher les élèves. Le tout étant hautement corrélé à la condition sociale de l'enfant. L'école belge repose sur un système qui évalue impitoyablement. Comme si les points étaient le salaire de l'élève. Nos experts insistent sur le fait que l'on doit avoir le droit à l'erreur et que l'on doit cesser d'être les champions du redoublement.

EN ALLEMAGNE, ON DISTRIBUE DES FRUITS AUX ADOS

Le Ligueur vous le répète et continuera à vous le seriner : le petit déj est sacré ! Et s’il y a bien un socle commun aux ados de tout le continent, c’est que le matin, toute minute est bonne à prendre au détriment, bien évidemment, du repas. Conscients de cela, nos alliés teutons ont trouvé une idée lumineuse. Si l’ado ne va pas au petit déjeuner, c’est le petit déjeuner qui viendra à lui. Après les « Tchuuuss » marmonnés dans leurs premiers poils, les ados retrouvent à l’école une corbeille de fruits. Pas de trou à l’estomac compensé par une petite crasse, mais de bons fruits de saison ingurgités quotidiennement. Si les nutritionnistes de l’Europe entière s’accorderont à dire que ce n’est pas suffisant, ils reconnaîtront - et vous, parents, avec eux - que c’est déjà mieux que rien.

Et chez nous ?

S’il est vrai que cette initiative n’a, à notre connaissance, jamais vu le jour dans nos écoles secondaires, en revanche, en primaire, il y a la fameuse petite collation qui se fait de plus en plus autour d’un fruit ou d’un légume. Si en secondaire, les filles prennent de leur propre initiative un fruit dans leur sac à dos (attention, gardons la taille de guêpe !), les garçons ne sont pas prêts à les suivre. Les distributeurs de fruits qui fleurissent dans les écoles vont-ils leur faire changer d’avis ? Il ne manque donc plus grand-chose pour qu’un jour, en association avec les producteurs du coin, les chefs d’établissement du pays décident d’un partenariat pour que nos ados croquent dans une pomme avant d’attaquer Pythagore et la Deuxième Guerre mondiale. Pourquoi pas ?
 

AUX PAYS-BAS, ON REMPLACE LES HEURES DE COLLE PAR LA MÉDITATION

Là encore, le principe est loin d'être généralisé à la Hollande, mais nos voisins sont les premiers d'Europe à l'expérimenter. L'idée est née à Baltimore, aux États-Unis, où au lieu de donner des heures de retenue - toujours aux mêmes élèves -, on a tenté autre chose. On les a fait méditer à la fin des cours, dans une salle spécialement conçue pour cela. Même chose en Hollande dans certains établissements où l'on estime que contraindre un ado à faire des heures sup’ ne fait qu’entretenir les griefs qui l’ont mené à se mettre en faute vis-à-vis de l'établissement. Ces séances sont cadrées par des associations ou des profs de relaxation. Résultat dans ces écoles, à Baltimore comme en Hollande : plus aucun renvoi, paraît-il.

Et chez nous ?

L'idée est encore toute neuve et l'on souhaite qu'elle trouve vite sa place dans l'école. Mais il ne faut pas pour autant ne pas tenter d’éliminer les facteurs de stress. Comme changer de local dans une structure gigantesque en quelques minutes entre deux cours, vivre dans des classes agitées, questionner la durée trop longue des cours. Nos experts nous affirment que 50 minutes de cours, c’est trop peu pour être dans le savoir approfondi et trop long pour un cours magistral. À méditer donc.

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