Société

Les bienfaits de l’intelligence naturelle

Depuis un peu plus de deux ans, le terme intelligence artificielle est entré avec fracas dans les familles. Avant ça, l’IA s’était déjà incrustée dans nos quotidiens. De façon pernicieuse. Via des applis. Via des robots de discussions. Via des algorithmes, etc., etc. Et puis tout s’est emballé avec l’arrivée tonitruante du fameux chatGPT en 2022 qui a popularisé le concept d’intelligence artificielle. De l’école au boulot, en famille ou entre amis, l’IA s’est érigée en sujet de conversation incontournable, entre craintes et excitations, bons plans échangés et sujets de discorde.

À l’heure où les enfants reprennent le chemin de l’école, il est bon de s’interroger sur cette fameuse intelligence. Quelle place dans l’enseignement ? Comment faire coller la transmission humaine des savoirs et des savoir-faire à cette digitalisation de la « faculté de connaître et de comprendre », alors que le simple volet technique de l’équipement numérique des écoles n’est pas encore complètement vidé (après des décennies de tergiversations) ?

Au demeurant, l’important n’est-il pas de continuer à permettre aux cellules grises de nos enfants de fonctionner, d’abord, en belle autonomie ? Et puis après, seulement, de donner les outils numériques pour cultiver les acquis ? Bon sens ? Oui, peut-être, mais il est bon de le rappeler. Car la vitesse, l’immédiateté, valeurs cardinales de nos sociétés modernes, ne font pas forcément bon ménage avec les lenteurs nécessaires de l’apprentissage, le développement de la réflexion.

Digital time
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L’école est là pour stimuler la pensée et l’intelligence de chacun·e, pas pour conditionner dès le plus jeune âge à une fonction limitée, à un métier prédestiné, à une seule façon de voir, à l’utilisation d’outils qui seront de toute façon périmés dans trois ans… L’école doit ouvrir les horizons plutôt que les restreindre. Il en va du progrès social et de l’égalité des chances. Elle doit privilégier l’intelligence à dimension humaine qui, elle-même, doit dompter une technologie dont les solutions uniformisées, poussées par les grandes marques commerciales, tendent souvent vers l’appauvrissement des contenus et la standardisation extrême de nos vies.

Interrogé, cet été, dans le magazine de l’UNamur, Benoît Frenay, professeur d’informatique, parle d’un nouveau cours sur l’IA qui va être donné sur le campus namurois. Prosélyte acharné ? Non. L’enseignant évoque ainsi la tension entre l’intelligence arificielle et… le développement durable. « Il faut que les étudiants soient sensibilisés : si je peux résoudre mon problème sans IA, c’est mieux d’un point de vue énergétique. Vingt requêtes chatGPT, c’est un litre d’eau consommé. Utiliser l’IA, c’est un peu comme ouvrir un robinet : peut-être faut-il la voir comme un bien commun dont il ne faut pas abuser ». Élément supplémentaire d’un plaidoyer pour vanter les bienfaits de la lenteur d’une intelligence humaine 100% écologique à cultiver sans modération dans les écoles ?

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