Loisirs et culture

Cette chronique évoque un album, pardon une œuvre d’art, qui plonge enfants comme adultes dans une nature fascinante.
Certains livres dits jeunesse s’adressent tout autant aux enfants qu’aux adultes. Leurs exigences esthétiques combinées à leur simplicité narrative font qu’ils « parlent » aux un·es comme aux autres. Ainsi en est-il d’au loin, les lumières, d’Elis Wilk, publié par la maison d’édition bruxelloise Versant sud qui nous avaient déjà fait connaître L’appel de la lune (nommé pour le prix Sorcières) et Maman ?!.
Dans au loin, les lumières, l’autrice se souvient d’un déménagement vécu dans son enfance, à 8 ans. Avec ses parents et ses deux sœurs, elle quitte la ville pour une vallée, au bord d’une rivière, dans le Berry. Elis Wilk a mobilisé ses souvenirs pour écrire un texte sensible aux accents poétiques et sa mémoire hyper sensorielle pour les traduire visuellement dans un mélange de photographies tirées de son album familial, de techniques manuelles et de traitements informatiques. Il en ressort des illustrations à la fois tirées du passé et teintées de modernité.

En plusieurs chapitres traversés par des vols de bernaches, chauve-souris, hérons, papillons de nuit et de jour, elle relate quelques aventures liées à la découverte de ce nouveau monde qu’elle apprivoise peu à peu. Le père occupe une place importante dans ses expériences. Ses rêves de petite fille l’animent également lorsqu’elle s’imagine Indienne dans la jungle, déesse Gaïa ou princesse ukrainienne se lançant au secours de sa petite sœur. Elle nous confie aussi les petits secrets de sa vie avec sa sœur jumelle, pas toujours simple – « C’est un peu comme avoir une meilleure amie qu’on déteste » – et le regard porté par les autres sur elles. Au-delà de la poésie, de l’univers bucolique et d’un graphisme imprégné de douceur, c’est à l’école de la vie que nous invite Elis Wilk. À partir de 5 ans
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