Vie pratique

Mai 1953 : une coquille géographique

L’ARCHIVE DU LIGUEUR

L’événement promet ! En 1953, la Ligue des familles prépare l’organisation d’un grand congrès. Il aura lieu les 30 et 31 mai à Namur. « Cette immense machine que constitue un congrès de la Ligue, assemble ses pièces. Le plan est tracé ; chacun est à son poste ». Bref, la tension monte.

On bat le rappel et on aligne les raisons pour lesquelles il faut se déplacer en bord de Meuse. Il s’agira de manifester en masse pour le doublement immédiat des allocations familiales pour les indépendants. Le tout dans une ambiance revendicative, mais festive. Avec hommage rendu aux 150 mamans namuroises de dix enfants et plus. Avec une chorale qui entamera « Qu’il est bon d’être unis… », nouveau chant familial de la Ligue des familles. Mais aussi avec une représentation du Jeu des Vivants, œuvre d’un certain… Jacques Biebuyck, par ailleurs rédacteur en chef du Ligueur (on n’est jamais mieux servi que par soi-même).
Pour Namur, l’événement revêt une certaine importance. Les hôtels font le plein. Les Jardins d’Annevoie, tout proches, se préparent à recevoir des visiteurs et visiteuses nocturnes pour assister à des illuminations. Les petits plats dans les grands. Dans l’enthousiasme général, les metteurs en page du Ligueur n’en commettent pas moins une petite bourde qui a dû générer quelques petites crispations régionales.
En effet, pour illustrer la première annonce du congrès, le magazine imprime un clocher surmonté d’une citadelle. Petit problème, s’il y a bien une citadelle représentée, ce n’est pas celle de Namur. S’il y a un clocher qui s’élève, il n’a rien de namurois. En fait, c’est un dessin de Dinant qui illustre l’annonce, collégiale et fortification formant cette image classique qui renvoie à la ville natale d’Adolphe Sax.
Bon, il n’y a pas mort d’homme, mais quelques susceptibilités namuroises ont dû s’en trouver titillées à l’époque. D’autant qu’une autre erreur vient se glisser systématiquement dans les annonces de l’événement. La cathédrale Saint-Aubain se voit chaque fois amputée d’un « a » qui la transforme en Saint-Aubin. Le sort s’acharne.
Qu’on se rassure, ces coquilles n’ont pas entaché la bonne tenue du congrès. Les Namurois·es sont du genre accommodant. Le rassemblement a même été un succès si on s’en tient à l’article du Ligueur qui relate l’événement. Malgré la pluie, trois mille « chefs de famille » se sont rassemblés ce jour-là discutant des allocations familiales, des rapports entre les parents et l’école, mais aussi de l’exode rural qui dépeuple les campagnes. Le tout assorti de revendications claires et détaillées. Le Ligueur l’affirme, les chevilles ouvrières du congrès ont « inscrit Namur en lettres d’or sur le drapeau de la Ligue ». Et cette fois, sans coquille.

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