Grossesse

Maman après 40 ans, pourquoi pas ?

Elles ont 40 ans, parfois même 50, et sont de plus en plus nombreuses à mettre un enfant au monde. Pourquoi « si tard » ? Et est-ce trop tard ? Quels sont les risques d’une grossesse tardive ? On fait le tour de la question.

Monica Bellucci et Margarita Louis-Dreyfus portent le phénomène sur le devant de la scène : les grossesses ultra tardives sont en augmentation. Plus courantes encore, les grossesses tardives (après 40 ans) sont 5 fois plus nombreuses qu'il y a quinze ans en Europe. La proportion a augmenté de 20% en Wallonie et à Bruxelles depuis 2008, d’après une étude de l’Office de la Naissance de l’Enfance (ONE).

Pourquoi tant attendre ?

Ce constat s’explique par différents facteurs sociétaux, démographiques et techniques, comme l’allongement des études, l’évolution du marché de l’emploi, les progrès médicaux ou encore les changements des structures familiales, indique-t-on à l’ONE. Aujourd’hui, les femmes étudient plus longtemps et travaillent plus. L’espérance de vie augmente et la ménopause les touche de plus en plus tard. À 40 ans, il arrive aussi qu’une femme soit engagée dans un nouveau couple, après une séparation, un divorce, et souhaite avoir un enfant avec son nouveau compagnon. Ce sont parfois des femmes qui ont eu des difficultés à avoir un enfant et qui tombent enceinte plus tard, par fécondation in vitro...

Quels risques après 40 ans ?

Mais en période de crise, ce sont bien souvent des femmes qui privilégient pendant quelques années leur vie professionnelle et postposent le projet d’enfant. Aline travaille à Bruxelles et vit dans le Brabant wallon, où l’on enregistre le plus de mamans quadragénaires. Durant la trentaine, elle se donnait à 100% dans son boulot, qui a envahi toute sa vie. « Je n’avais pas de temps pour autre chose. Je n’avais pas de vie sociale et affective. » Ce n’est qu’à l’âge de 40 ans qu’elle rencontre celui qui sera le père de sa petite Caroline.

Une grossesse entamée à la quarantaine reste plus difficile qu’entre 25 et 35 ans. Les progrès médicaux (échographies 3D, ponction amniotique, monitoring...) offrent un meilleur suivi et permettent de déceler, voire de  traiter, certaines pathologies. Mais les risques d’anomalie génétique et de naissance avant 32 semaines (grande prématurité) par exemple, existent et sont plus importants lors d’une grossesse « tardive ». « L’âge étant là, il faut tout faire pour que ça se passe bien. C’est un peu la dernière chance. »

« Une cure de jouvence obligatoire »

Physiquement, une femme de 40 ans n’a plus la forme olympique d’un corps de trentenaire. La grossesse, l’accouchement et la maternité sont beaucoup plus fatigants que pour une jeune adulte de 25 à 35 ans. Il faut s’adapter aux impondérables liés à son âge, et suivre le rythme énergique - et énergivore - d’un jeune enfant qui découvre la vie, tout en profitant pleinement des moments passés avec lui. « C’est une cure de jouvence obligatoire, je dois rester dans le coup », confie la désormais quinquagénaire.

Certaines mamans de 35, 40 ans et plus sont aussi plus sereines que celles de 25 ans et ont une autre approche de la maternité. « Je ne cours pas chez le médecin dès qu’il y a un rhume. J’ai bénéficié de l’expérience de mes sœurs et de mes copines. J’avais déjà joué à la maman donc je n’ai pas dû apprendre pour ma fille. »

Une belle aventure

« A deux ans près, j’ai l’âge de certaines grand-mères de ses petits copains. Mais quand je lui dis que je suis une vielle maman, elle ne comprend pas, c’est rigolo. » Quand on est en bonne santé, et qu’on a de l’énergie à revendre, le projet d’enfant, reste une belle aventure. Mais il ne faut plus traîner.



S. G.

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