Santé et bien-être

Mars 1955 : vous reprendrez bien un peu d’huile de foie de morue ?

Dans les années 50, il n’est pas rare de trouver dans le Ligueur des publicités qui vantent les méritent d’aliments et médicaments qui luttent contre le rachitisme

L’ARCHIVE DU LIGUEUR

Dans les années 50, il n’est pas rare de trouver dans le Ligueur des publicités qui vantent les méritent d’aliments et médicaments qui luttent contre le rachitisme. Parmi les remèdes miracles vedettes, il y en a un qui nous vient de la mer : l’huile de foie de morue. Ce sont les Vikings qui en auraient débuté la promotion. Il faut croire que dans les pays nordiques, cette huile riche notamment en vitamine D avait été rapidement repérée pour ses « pouvoirs » luttant contre le manque de soleil.
C’est à la fin du XVIIIᵉ siècle et au début du XIXᵉ que l’huile de foie de morue se répand dans les pharmacies, en témoignent les nombreuses bouteilles commercialisées dans les officines. Elle est présentée comme huile médicinale et est souvent prescrite pour combattre les douleurs articulaires. Au XXᵉ siècle, pour le grand malheur de nombreux enfants, les chercheurs découvrent que le remède est plein de potentiel pour la lutte contre le rachitisme et qu’il favorise la croissance des bambins. Sur les étiquettes, la liste de vertus ne s’arrête pas là. L’huile de foie de morue serait pleine de ressources face à la débilité, l’anémie, la bronchite, les affections des poumons, le lymphatisme, l’eczéma… N’en jetez plus, quel parent oserait se passer de cette potion magique pour ses enfants ?
Petit problème, cette huile souffre d’une mauvaise réputation olfactive. Elle rebute les petit·es par son odeur. D’où l’argument commercial « sans odeur ni saveur désagréable » qui sera revendiqué sur certains flacons ou, comme dans la publicité ci-dessus, la transformation en cachets « enrobés de sucre et agréables au goût comme des bonbons ».
Au-delà de la récupération commerciale, il faut reconnaître que cette huile est riche en vitamines A et D. Aujourd’hui, elle aussi reconnue pour son apport en Omega 3. N’empêche, il fut une époque où l’huile de foie de morue a été survendue non sans danger. Aujourd’hui, on estime que la consommation d’une cuillère à soupe de cette huile correspond à plus de 130% de l’apport quotidien recommandé en vitamine A (Rétinol). Dans certaines posologies du tout début du XXᵉ, on préconisait jusqu’à six cuillères à soupe avant chaque repas. Ce qui était évidemment excessif avec, à la clé, de potentiels effets secondaires (anomalies du foie, problèmes osseux…) liés à l’hypervitaminose A, un abus de vitamine A.