Société

Mars 2000, débat autour des « boîtes à bébés »

L'ARCHIVE DU LIGUEUR

En mars 2000, la « chronique politique » du Ligueur s’empare de l’affaire des « boîtes à bébés ». En Allemagne, à Hambourg, une de ces boîtes a vu le jour. Une première en Europe. De quoi s’agit-il ? D’un endroit sécurisé où des mamans en souffrance peuvent venir déposer anonymement leur nouveau-né.
Face à cette initiative, le Ligueur se montre plus que réticent. « Cette fois, cela dépasse les bornes. (…) Puisque l’on navigue dans l’horreur, pourquoi ne pas pousser plus avant la démarche, en créant, comme pour les animaux abandonnés, une société protectrice des bébés ou une association des bébés en péril, qui organiseraient des journées Portes ouvertes où tous ceux qui désirent adopter un enfant pourrait venir en choisir un et pourquoi pas le rapporter, s’il ne satisfait pas aux attentes ». Voilà qui est bien rock’n roll.
Le ton de l’article provoquera une réaction de lectrice quelques numéros plus tard. Au centre de cette réplique, l’histoire d’une maman qui a confié, à la naissance, sa petite fille à un organisme d’adoption. Un abandon. Pur et simple. Mais qui a permis à l’enfant de grandir au sein d’une famille dans un cadre propice. « La vie est toujours préférable à la mort ». On comprend entre les lignes de ce courrier que la lectrice n’est pas vraiment favorable à l’avortement, s’opposant ainsi à un passage de l’article où il est dit que des « moyens sûrs et efficaces existent et sont à portée de mains (..) pour mettre fin à des grossesses inopportunes ».
Quoiqu’il en soit, l’autrice et la lectrice se rejoignent sur un point (même si, sans doute, elles n’en ont pas la même vision), « il faut éduquer à une sexualité responsable ». Cette éducation indispensable pour la chroniqueuse qui l’exprime ainsi : « Aussi longtemps que nous écarterons cet enseignement majeur pour l’épanouissement des personnes par une vie sexuelle responsable, nous nous satisferons de pis-aller comme l’abandon d’enfant ». Voilà, qui replace, encore, une fois dans nos colonnes le nécessaires développement de l’Évras (éducation à la vie relationnelle, affective et sexuelle) dans les écoles. 
En Belgique, la première boîte à bébé a été créée, à Anvers, peu après la parution de cet article dans les colonnes du Ligueur. Une deuxième était en projet dans une commune bruxelloise. Elle a été annoncée plusieurs fois ces dernières années, il en était encore question en 2021, mais l’idée n’a pas abouti. À Anvers, une vingtaine de nourrissons ont été déposés dans cette fameuse boîte depuis sa création.

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