Vie pratique

C’est un communiqué de la Ligue des familles qui a lancé l’alerte, hier. Une alerte en forme de scoop : la SNCB s’apprêterait à supprimer le tarif « familles nombreuses ». Si le conditionnel est de mise, la volonté politique est bien là, comme l’a confirmé le ministre de tutelle dans la foulée.
« La suppression du tarif familles nombreuses est prévue par le nouveau contrat de services publics de la SNCB, actuellement en négociation. À la veille de la Semaine de la Mobilité, cette suppression serait un terriblement mauvais signal pour le budget des ménages, qui peinent déjà à joindre les deux bouts en cette période de crise, et pour le recours aux transports en commun, rendus moins attractifs ». Voilà le communiqué envoyé par la Ligue des familles, hier.
Explication. Aujourd’hui, la SNCB applique, en effet, un tarif « famille nombreuse ». Il permet aux familles d’obtenir, à partir de trois enfants, des tarifs à moitié prix sur les voyages en train. Cette grille tarifaire est appliquée dès que le client produit sa carte famille nombreuse délivrée par la Ligue des familles côté francophone et par son pendant néerlandophone, le Gezinsbond, côté flamand.
Ce que dénonce la Ligue, c’est que 75 000 parents déjà gravement affectés par les hausses du prix de l’énergie « devraient payer leurs trajets en train plus cher ». Elle souligne aussi une croissance des demandes de la carte famille nombreuse : 34 000 cette année contre 28 000 l’année dernière, et cela rien que pour la partie francophone du pays. Preuve que cette solution semble remporter l’adhésion de nombreuses familles.
Le nouveau cadre reste flou
Face à cette sortie, le ministre de tutelle, Georges Gilkinet, s’est positionné et, quelque part, a renforcé les craintes de la Ligue des familles. Oui, les réductions accordées aux détenteurs de la fameuse carte seraient sur le point de passer à la trappe. Dans plusieurs journaux, ce matin, il détaille ainsi ce qui est qualifié d’une « réforme fondamentale de la politique tarifaire des chemins de fer ».
Ainsi, dans L’Avenir et La Libre, il défend cette politique qui devrait « être plus simple, plus en phase avec l’évolution sociologique des familles. Plus attractive, aussi, avec l’objectif d’attirer toujours davantage de personnes dans le train ». Pierre angulaire du dispositif : « automatiser le tarif réduit pour le million et demi de jeunes âgés de 26 ans ou moins ».
Le ministre affirme aussi que des « réductions au moins équivalentes à celles existant aujourd’hui pour les familles nombreuses seront proposées ». Du côté de la Ligue, on attend de voir. Son directeur général, Christophe Cocu, insiste sur le fait qu’à ce jour, « il n’y a pas de politique de remplacement chiffrée, ni de garantie politique ». Bref, cela manquerait encore de concret pour s’assurer que les familles nombreuses n’y perdent pas au change.
Le nouveau cadre devrait être fixé d’ici décembre, quant à la mise en place de la nouvelle politique tarifaire, elle devrait s’organiser dans le courant de l’année prochaine. En attendant, la Ligue des familles a rencontré le ministre de tutelle. Elle a plaidé pour « le maintien du tarif réduit pour les familles nombreuses à la SNCB ». Un courrier, reprenant la même demande, est aussi parti du côté des vice-premiers ministres et des présidents de parti. Pour la Ligue des familles, il serait « tout à fait possible de cumuler, comme c’est le cas pour les TEC, la réduction jeunes et la réduction familles nombreuses ».
EN PRATIQUE
Du côté du TEC, tout roule pour la carte famille nombreuse
Dans son communiqué d’hier, la Ligue des familles insistait sur un point. Il s’agit de bien faire la différence entre le tarif « familles nombreuses » de la SNCB et la carte famille nombreuse, disponible à la Ligue des familles. Si le premier est menacé, ce n’est pas le cas de la deuxième qui, elle, continuera de donner accès à plusieurs avantages.
Parmi ces avantages, en termes de mobilité, on trouve des réductions au TEC. La carte offre 20% de réduction sur les titres de transports en commun wallons. Et cela ne va pas changer, du moins d’ici la fin de la législature. L’information a été confirmée à la fois du côté du TEC et du gouvernement wallon.