Société

Bébébus ! Voilà un nom qui sonne bien, laissant augurer une alliance parfaite entre bambins et mobilité. Les bébébus offrent, en effet, des places d’accueil flexibles pour la petite enfance dans les villages. En 2011, ils étaient présentés comme une bonne pratique dans une étude réalisée par l’ULiège dans l’optique de favoriser l’accès aux services en rendant ceux-ci plus mobiles dans le monde rural.
Mais c’est quoi un bébébus ? Magali de Marneffe, fraîchement nommée coordinatrice du bébébus Brabant wallon, en brosse les contours. « Chez nous, tout repose sur quatre puéricultrices et un bus. Celui-ci est en réalité une camionnette qui contient tout le matériel nécessaire pour assurer l’accueil des petits. Une fois par semaine, de façon planifiée, elle s’arrête dans un village de la région. Le lundi, c’est Ramillies. Le mardi, Chaumont-Gistoux. Le jeudi, Glimes. Le vendredi, Beauvechain. Le contenu nomade du bébébus est installé dans une salle, mise à notre disposition, où les parents viennent nous amener leurs enfants âgés de 1 an à plus ou moins 2 ans et demi ».
Ce n’est pas une garde d’urgence. Son fonctionnement ressemble plutôt à celui d’une crèche. À raison de 8€ par journée, les parents s’engagent à déposer leurs enfants tel jour, dans tel village, sur une longue période. « Cette offre peut être utilisée par les parents qui veulent compléter l’agenda de garde de leur enfant entre les jours de congés parentaux et le mercredi chez mamy. Mais aussi par les mamans solos qui peuvent ainsi se dégager un jour pour régler des formalités administratives, faire les courses ou simplement souffler un coup. » La capacité de ce service encadré par l’ONE, mais fonctionnant sur un subside de Viva For Life, est de maximum neuf enfants. Selon Magali, la fréquentation tourne autour de six-sept bambins par halte. « Il y a une vraie demande », dit-elle.
Tout est rose dans le monde des bébébus ? Pas vraiment. Ainsi, celui de Liège s’est arrêté en mars 2024. Manque de subsides. Même chose à Namur. L’ONE vient définitivement refroidir l’enthousiasme né de l’expérience de Magali. «Le bébébus est une formule d'accueil en voie d'extinction, même si le principe de crèche mobile est intégré dans la réglementation, explique Sylvie Anzalone, porte-parole de L’ONE. Le bébébus de Liège, avec une orientation sociale marquée, a opté pour une transformation en crèche subsidiée de quatorze places à Saint-Nicolas depuis mars 2024, notamment pour assurer leur stabilité financière et une fréquentation moyenne plus stable, tout en maintenant leur projet d'accueil ».
Argent, nerf de la guerre. « De notre côté, ça va, rassure Magali. Le budget reste fragile, dépendant essentiellement de ce subside Viva For Life, mais notre structure est de taille réduite et plus facilement finançable ».
Des infos sur le bébébus Brabant wallon ? On peut les demander ici : info@bbbus-bw.be
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