Santé et bien-être

Nos adolescents se couchent trop tard

L’ado ne reconnaît pas ses besoins de sommeil et souvent, il les néglige

Mon ado se traîne, n’est jamais en forme… Il manque de sommeil. Mais pourquoi veille-t-il si tard ? Et comment l’aider enfin à retrouver un rythme de vie sain ?

À la rentrée, même si les vacances et le beau temps nous manquent déjà, on se réjouit quand même de retrouver le rythme. Fini de se prendre la tête sur le planning des jours à venir. On file au boulot. Les enfants vont à l’école ou à la crèche. Toute la famille reprend ses habitudes… sauf notre adolescent !
Alors lui (ou elle, bien entendu), c’est la cata. Il ne semble jamais réveillé le matin. La journée, il se traîne, tel un zombie. Il a souvent l’air endormi, à l’école comme à la maison. Il manque de sommeil, tout simplement.

Pourquoi se couche-t-il si tard ?

L’ado ne reconnaît pas ses besoins de sommeil et souvent, il les néglige. Dormir lui semble être une perte de temps. Il a tendance à vouloir vivre le soir, pour s’évader des exigences du rythme scolaire. Dans la mesure où l’école lui impose l’heure du lever, il se rattrape en soirée. Il aime flâner avec ses copains ou seul dans sa chambre, son domaine de liberté. Pour les spécialistes de la santé des adolescents, il y a plusieurs raisons :

  • La transformation physiologique des adolescents concourt à retarder l’heure d’aller au lit (au sortir de l’enfance, l’abaissement de la température corporelle qui favorise la venue du sommeil s’effectue plus tardivement), le décalage du coucher se trouve amplifié par la psychologie et les mœurs des adolescents.
  • À l’âge de la découverte de soi et de l’exploration des limites, veiller tard fait partie des expériences rituelles.
  • Le fait de se coucher tard est un moyen de marquer son opposition aux parents. C’est l'une des premières révoltes contre le dictat parental, celle qui veut prouver que l’on n’est plus un enfant à qui on impose l’heure d’aller au lit.
  • Les jeunes qui se couchent tard apprécient ce moment où ils échappent au regard parental et peuvent s’adonner à leurs occupations personnelles : écouter de la musique, regarder des films sur ordinateur, tchatter, envoyer des SMS, faire des jeux en ligne…
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Tant besoin de sommeil

Mais ces activités – dont l’éventail s’est encore élargi avec l’apparition des nouveaux médias et technologies – se retrouvent en compétition avec leur sommeil. Surtout lorsque les divers outils électroniques et audiovisuels sont à sa disposition dans la chambre.
Or, l’ado a besoin de dormir beaucoup justement, plus qu’un enfant ou qu’un adulte. Durant cette période, la qualité du sommeil dont jouissaient l’enfant diminue. Les changements hormonaux, notamment, modifient la structure du sommeil à la puberté.
Le manque de sommeil chez l’adolescent ont d’innombrables conséquences :

  • fatigue et somnolence diurne ;
  • troubles de l’humeur, irritabilité, fragilité émotionnelle ;
  • apprentissage plus difficile : pertes de concentration, d’attention, d’efficacité, de motivation et troubles de la mémoire ;
  • risque accru d’accidents du travail ou de la circulation : désorientation, moindre capacité à percevoir l’environnement, ralentissement du temps de réaction motrice, voire malaises, vertiges…
  • sur le long terme, risque de dépression accru, inflammation et diminution des défenses immunitaires ;
  • baisse de production d’hormones de croissance, en réduisant l’élimination des toxines, et métabolisme perturbé : risque d’obésité, de diabète, hypertension artérielle, inconfort physique, douleurs).

Nous, parents, on fait comment ?

Pas évident, à cette période, de les contraindre à aller au lit à une heure raisonnable.  Dès 13-14 ans, les ados ont besoin de s’approprier l’heure de leur coucher. On doit accepter de les rendre autonomes sur ce point, quitte à vérifier ensuite qu’ils ont bien éteint la lumière... Pas question non plus de les laisser rattraper ce manque de sommeil le week-end, avec des nuits de 10 à 12 heures, bien souvent décalées. Il faudrait, idéalement, qu’ils se lèvent au plus tard à 10h le dimanche et se couchent tôt pour repartir du bon pied le lundi matin…
Pour convaincre l’adolescent de l’importance du sommeil, pourquoi ne pas questionner son ressenti et lui proposer d’évaluer le nombre d’heures dont il a besoin pour être en forme ? On peut aussi insister sur ses points sensibles : performances scolaires, crainte d’avoir un accident, rester de petite taille ou devenir gros, perdre une compétition sportive… Une fois que notre ado est davantage sensibilisé aux bienfaits d’un bon rythme jour-nuit, on peut alors lui rappeler - et l'aider à appliquer - les bonnes habitudes à adopter.

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EN PRATIQUE

La recette d’une bonne nuit de sommeil

  • bouger suffisamment pendant la journée ;
  • bannir les excitants le soir (café, thé, vitamine C, Coca, alcool, tabac, écrans, musique style hard-rock…) ;
  • éviter les repas du soir trop copieux et tardifs ;
  • éviter les activités sportives « dynamisantes » avant le coucher
  • bannir les écrans avant le coucher : télé, ordi, console, tablette, smartphone… dont la lumière est stimulante ;
  • favoriser un climat propice à l’endormissement : relaxation, méditation, obscurité (sauf si lecture d’un livre papier), silence, musique douce…
  • garder des horaires de lever réguliers.