Développement de l'enfant

Paroles d'ados 7

Mais qu’est-ce qui se passe dans la tête de l’ado ? Renfrogné, agacé, reclus dans sa chambre… il est souvent peu enclin à vous adresser le moindre regard, la moindre parole. Comment réagir face à ces comportements quand on est parent ? Pour vous soutenir dans ces moments plus difficiles, nous avons cherché des réponses qui pourraient soit vous tranquilliser, soit vous aider à répondre à votre adolescent ou adolescente. Pour cela, il nous fallait des professionnels. D’où cette collaboration avec parolesdados.be
Chaque jour, ce site accueille des questions, des témoignages anonymes de filles et garçons adolescents. Chaque jour, son équipe interdisciplinaire, composée de médecins, psychologues, logopèdes, nutritionnistes, etc., y répond. Désormais, avec eux, le Ligueur  vous rapporte chaque mois les réponses aux questions les plus posées par ces jeunes.

À 15 ans, je ne suis jamais tombée amoureuse d'un garçon mais je crains d’être amoureuse d'une amie. Ça m'a torturé l'esprit au point que je me scarifie les bras. Mon problème, c'est que je n'arriverais pas à m'accepter comme homo, si je l’étais. Je ne sais pas quoi faire…

Qu'est-ce que veut dire "tomber amoureuse" pour toi? Te sens-tu attirée par elle physiquement? Ou as-tu une profonde admiration, affection pour elle? C'est très différent. Parfois, et surtout à l'adolescence, les sentiments s'embrouillent. L'orientation sexuelle n'est pas quelque chose de figé. Elle se construit au fur et à mesure des expériences. Tu ne peux pas encore te définir en tant qu'hétérosexuelle ou homosexuelle. Tu n'as pas encore eu de réelles expériences amoureuses. Laisse les choses se faire naturellement sans essayer de les contrôler. Les sentiments, l'attirance, ça ne se commande pas. À ton âge, on se cherche, on teste, on essaie. On peut très bien avoir des expériences homosexuelles sans pour autant être homosexuelle. L'inverse est vrai aussi. Qu'en penses-tu, toi? Quelle est ton image de l'homosexualité, de l'hétérosexualité?

Mon frère a abusé de moi. Il a foutu ma vie en l'air ! J’ai 18 ans et je ne suis pas encore sortie avec un garçon, j'ai trop peur. Je n’ose pas me balader dans une grande ville, je ne sais pas faire facilement confiance. J’ai l’impression que mon psychiatre ne me croit pas. Que faire ? Mes parents ne sont pas au courant, est-ce que je dois leur en parler ?

Tu fais cette démarche courageuse de parler d'un tabou qui t'a minée pendant sept ans. Que s'est-il passé avec ton psychiatre ? Tu penses qu'il ne t’a pas crue? Ou bien il attend que tu reviennes vers lui, il respecte ton rythme pour en parler?
Tu peux lui dire ce sentiment de ne pas être entendue et crue. Et selon sa réaction tu aviseras. Tu as eu le courage de commencer cette  démarche, tu auras besoin de soutien pour la suite. Quand on est restée seule si longtemps à vivre une histoire aussi perturbante, on a besoin d’un témoin solide à qui on peut tout dire.
Faut-il en parler à tes parents : tu crois qu'ils ne sont pas au courant ? Les parents savent parfois sans vouloir l'admettre, ça peut rester inconscient, le tabou est trop puissant. Si tu poses la question, c'est que tu as envie de leur en parler.
Alors comment le faire, et quand, quels mots choisir? Quelles seront les conséquences pour toi, ta famille? Prends le temps d'en parler avec ton psy, vous choisirez la meilleure solution. Il pourrait y avoir des séances familiales, tes parents auront besoin d’aide pour pouvoir digérer tout cela et te donner la compréhension dont tu as besoin… C’est important que cela se passe le mieux possible pour toi, pour ton avenir.

Je suis une ado de presque 18 ans. J'ai peur de grandir. Je suis dans une situation particulière, en famille d'accueil depuis l’âge de 1 an et, à 18 ans, ce sera terminé officiellement. Mes parents me poussent à l’autonomie. Ils me disent que c'est dur pour tout le monde de rentrer dans la vie "d'adulte". Je n’ose pas leur en parler.

Tu n’es pas la seule, pas mal de jeunes se sentent un peu perdus et démunis face à cette fameuse majorité. Et quand les adultes insistent sur la responsabilité, le fait de devoir se débrouiller, être autonome, etc., cela rajoute souvent une pression bien inutile ! Tes parents veulent sans doute te soutenir, t’aider à prendre ton envol. Ils sous-estiment peut-être l’effet stressant que cela provoque chez toi ? Tu es en famille d’accueil chez eux depuis ta toute petite enfance. Et tu es suivie par un service de placement familial ? Tu sais, à ta demande, le dossier peut rester ouvert, que ce soit au SAJ ou au SPJ. N’hésite pas à en parler à ton assistante sociale ou à la déléguée.
Et toi, tu trouves que tu te débrouilles comment, au niveau de l’autonomie ? Tes déplacements, les repas, … c’est peut-être ça qui rend les choses un peu compliquées : la confusion entre autonomie et indépendance. Car, oui, on peut raisonnablement attendre d’un jeune de 17 ou 18 ans qu’il ait une certaine autonomie, mais pas une totale indépendance ! Déjà, financièrement, c’est impossible (ou quasi). Où en es-tu dans tes études ? Avance une année à la fois si cela te sécurise, tes parents pourront comprendre ça, non ?

En pratique

Vous aussi, vous avez une question, une réflexion qui vous tarabuste au sujet de votre ado ? N’oubliez pas de nous en parler sur ados@leligueur.be. L’équipe de parolesdados.be y répondra.

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