Développement de l'enfant

Peut-on ranger en s’amusant ?

Un intérieur moins encombré, beaucoup de parents en rêvent ! Mais, les jeux prennent souvent de la place. Florilège d’expériences et petits trucs pour nous rendre la vie un peu moins entassée.

Il y a d’abord eu des jouets « cachés » dans la poubelle ou dans le sac de maman. Puis, le bout de galette mâchouillé oublié dans le tiroir à slips. Mais, le pire du pire, c’est ce bloc de Lego, aux coins acérés, qui vient se planter juste sous la voûte plantaire, lorsqu’on se lève en pleine nuit pour apporter un verre d’eau à notre fiston.
Trop, c’est trop. Concrètement, comment fait-on pour inculquer l’art du rangement à nos petits monstres salissants sans jouer au gendarme ni virer maniaque ?
« Ma mère a toujours été une obsessionnelle du rangement et de la propreté, c’était dur à vivre. Aujourd’hui, maman à mon tour, je n’ose pas faire de reproches à mes mômes. Notre intérieur est un vrai capharnaüm. Quand j’en ai marre, je range tout moi-même, c’est plus rapide et sans tension », nous confie cette maman solo de deux petits gars de 3 et 5 ans.
Pour éviter ce genre de solution, simple à court terme mais certainement épuisante à long terme, on commence très tôt à ranger avec nos petiots, dès 1 an (voir encadré « Le rangement âge par âge »). Bien sûr, au début, le rangement est fait en grande partie par les parents, mais veillez à ce qu’ils participent aussi.
« Chez nous, on fait un grand rangement tous les soirs avant d’aller dormir, ça fait partie du rituel de fin de journée. Les filles peuvent ensuite choisir leur histoire du soir », explique Mathieu, papa de deux demoiselles de 3 et 4 ans et demi.
« Notre magnifique coffre à jeux est un véritable flop, confie Samantha, maman de jumeaux de 4 ans, il est bien trop grand et les enfants n’y retrouvent rien. Ils le vident complètement par terre chaque fois qu’ils cherchent un jeu. »

Des photos ou de la transparence

Le choix du meuble de rangement est capital. On privilégie des meubles bien stables ou fixés au mur et avec des tiroirs faciles à ouvrir. L’autonomie dans le rangement passe aussi par un lieu sécurisé et sans danger. Une étagère à hauteur d’enfant permet de ranger les livres et jeux de société. Un coffre en bois pas trop lourd est pratique pour les déguisements ou jeux d’extérieur.
Pour les animaux, petites voitures, crayons ou puzzles, des rangements séparés sont bien plus adéquats. Chaque jouet doit avoir une place. Des dessins ou photos peuvent décorer les différents bacs afin que l’enfant ne mélange pas ses rails de train avec les accessoires de dînette. Autre option intéressante : les bacs en plastique transparents.
Autre arme efficace, le jeu ! Présentez le rangement comme un défi, c’est bien plus motivant qu’une corvée. On peut ranger le temps d’une chanson ou le temps d’un sablier. On peut aussi faire la course pour voir qui rangera le plus vite son coin. On peut essayer de tout ranger comme un chien, à quatre pattes avec les objets entre les dents ou sur le dos comme un cheval. Ou encore sur un pied comme un flamant rose… avec un peu de fun et de rire, ça passe toujours mieux.
Dernière solution de rangement proposée par une maman de famille nombreuse : la raclette. « Quand les jeux des enfants débordent dans le salon et la cuisine, je prends la raclette et je pousse tous ces indésirables dans la salle de jeux, la seule pièce qui peut être totalement en désordre chez nous. Ce n’est pas trié et tout est mélangé, mais le reste de la maison est clean », avoue Sophie, maman de cinq enfants de 2 à 14 ans.
Et si vraiment le rangement s’avère impossible, c’est peut-être que vos enfants ont trop de jeux qui ne les intéressent plus. Un petit tri fait parfois des miracles.



E. W.

En pratique

Et dans une classe ?

« Pour lancer le rangement de la classe, je mets la chanson de Merlin l’enchanteur, Higitus Figitus. À la fin de la chanson, toute la pièce doit être rangée et les enfants sont assis dans le coin, calmes, prêts à commencer une nouvelle activité. »
Hélène, institutrice de 2e maternelle

« Je préviens toujours mes élèves quelques minutes avant la fin d’une activité : ‘Dans trois minutes, on va ranger’. Puis, j’utilise un Time Timer pour le rangement. C’est comme un réveil avec une zone rouge qui diminue le temps du rangement. Quand la période de rangement est finie, ça sonne. L’application existe sur tablette aussi. Et si certains sont distraits, je leur rappelle individuellement qu’il est temps de ranger. »
Céline, institutrice en enseignement spécialisé

Conseils de pros

Le rangement âge par âge

Le rangement de la chambre s’apprend progressivement nous rappelle la psychologue Isabelle Filliozat dans son livre J’ai tout essayé. « Une toute petite ne peut pas encore penser à ce qui est caché dans un tiroir ou une armoire. Dans une chambre trop rangée, elle reste dépendante de vous pour le choix des jeux. Quand les jouets sont visibles, elle est attirée par l’un ou par l’autre. Elle n’aime pas les voir disparaître.
Plutôt que s’énerver et crier, on privilégie un apprentissage progressif âge par âge :

  • À 1 an, je montre à mon enfant comment ranger, en lui expliquant : « Toutes les poupées vont dormir dans ce coffre ».
  • À 2 ans, j’offre des choix : « Tu préfères commencer par ramasser les livres ou les voitures ? ».
  • À 3 ans, je propose mon aide : « Je range les cubes et toi les peluches ou c’est toi qui range les peluches ? ».
  • À 4 ans, donner une consigne à la fois sera bien plus efficace qu’un « Range ta chambre ». « D’abord, les livres sur l’étagère, je reviens pour la suite ». Quelques minutes après, on revient, on félicite pour le rangement des livres et on l’oriente vers le rangement des petites voitures.
Les infos collectées sont anonymes. Autoriser les cookies nous permet de vous offrir la meilleure expérience sur notre site. Merci.
Cookies