Crèche et école

Quand l’université veut dégenrer la physique

C’est une initiative intéressante que vient de lancer l’UCLouvain. La semaine prochaine vont se dérouler les physics days, un stage consacré à la physique. Particularité, il s’adressera à cinquante jeunes étudiantes du secondaire (16 à 18 ans). Objectif  : inciter les filles à investir des études encore trop étiquetées masculines.

« Notre objectif, c’est de travailler la confiance », explique d’emblée Jérôme de Favereau, coordinateur du stage avec Anna Benecke. C’est qu’à l’entame de la démarche, il y a le résultat de sondages effectués par le Forem et l’université. Ceux-ci montrent qu’il y a un vrai déficit de confiance chez les filles quant à leur capacité à aborder des études en physique. Résultat, au moment de choisir leur voie, les filles ne sont pas forcément attirées par ce type de sciences dures où elles jugent ne pas avoir les compétences requises. Elles sont donc très peu dans les auditoires composés de futur·es diplômé·es en physique. À tout casser, elles représentent seulement un quart de la population étudiante dans ces spécialisations-là.
« L’idée avec ces physics days, c’est d’éviter de perdre des jeunes femmes talentueuses qui pourraient s’engager dans cette voie, poursuit Jérôme de Favereau. On veut leur montrer qu’elles ont les capacités, comme les garçons, de briller dans ces matières. En leur donnant la possibilité de gérer un projet de A à Z, on veut leur apporter ce petit supplément de confiance qui pourrait peser dans la balance au moment du choix des études. »

Présenter un métier scientifique en mettant en avant la dimension du travail collectif et d’entraide influe positivement sur la perception qu’en ont les femmes

Les origines de la discrimination

Cette confiance elle devra se construire sur quatre jours, du 6 au 9 septembre. Et il y a du travail pour déconstruire tous les préjugés qui circulent et genrent de façon systémique les études de physique. L’université étaie ainsi son propos en relayant le contenu d’une récente étude du Forem qui souligne « divers facteurs de discrimination à l’égard des jeunes filles : attitudes décourageantes de la part des enseignant·es, de la famille ou des conseils en orientation ; sous-estimation des performances ; plus forte résignation ; et absence de modèles professionnels dans l’entourage familial, à qui s’identifier ».
Particularité de ce stage, il va mettre en avant l’importance du travail collectif. Il s’agira de « développer la capacité à travailler en groupe autour d’un projet, de s’entraider et d’avancer autour d’objectifs ». Pourquoi cette précision? Tout simplement parce qu’une étude expérimentale a « montré que le fait de présenter un métier scientifique en mettant en avant la dimension du travail collectif et d’entraide influait positivement sur la perception qu’en avaient les femmes, sans diminuer l’intérêt que leur portait les hommes ». Bref, une excellente façon de rendre la physique attractive au plus grand nombre sans biais de genre.
Ces physics days ont déjà connu quatre éditions en Allemagne au sein de deux universités. En Belgique, l’initiative à l’UCLouvain est présentée comme une première. Preuve de l'intérêt de ces stages, toutes les places disponibles (et gratuites!) sont parties en quelques semaines entre mai et juillet.

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