Grossesse

Quels professionnels pour suivre votre grossesse ?

Certains symptômes vous font penser que vous êtes enceinte. Vous filez à la pharmacie acheter un test de grossesse. Positif ! Rendez-vous est alors pris avec le gynécologue, le vôtre depuis toujours ou un nouveau suggéré par une amie ou une cousine. Il vous assure que oui, oui, vous attendez bien un bébé. Pour preuves, le taux de bêta-HCG dans le sang, puis ce petit point, là, sur l’écran d’échographie. Voilà comment les choses se sont passées pour vous ? Ça, c’est le scénario de début de grossesse le plus courant…

Faire suivre médicalement votre grossesse, c’est, pour votre bébé et pour vous, une sécurité précieuse. Vous vous en remettez à votre gynécologue. Au fil des mois, il va vous proposer – jamais vous imposer ! – une série d’examens : certains sont habituels, d’autres sont plus spécifiques et ont des enjeux assez complexes. La toute première échographie, qu’il réalise généralement vers 8-10 semaines d’aménorrhée, permet de dater le début de votre grossesse et d’établir une date présumée d’accouchement.

Un gynécologue ou une sage-femme… O.K. pour vous

Les pratiques évoluent vite dans le champ de la naissance. Aujourd’hui, des femmes (dont vous, peut-être ?) ont envie d’une grossesse et d’un accouchement moins médicalisés… et, selon leurs mots, moins anonymes. Alors ? Vous êtes bien avec votre gynécologue, en sécurité ? Sa façon de vous suivre, de vous informer, sa disponibilité vous conviennent ? Vous avez toutes les raisons de poursuivre le parcours avec lui. Bon à savoir dans ce cas : ce sont les sages-femmes de l’hôpital qui accompagneront tout le travail d’accouchement ; le gynécologue, lui, sera souvent appelé à la fin, pour l’accouchement en tant que tel.

Chaque femme souhaite une prise en charge globale, pas que médicale donc. Ou, dit autrement, à côté de la sécurité médicale, chacune ressent le besoin d’une sécurité affective, l’une n’allant pas sans l’autre. Mais peut-être voulez-vous qu’on vous aide spécialement à avoir confiance en vous et à vous connecter à vos ressources, en prévision du jour de l’accouchement ? Dans ce cas, vous êtes peut-être de celles (de plus en plus nombreuses) qui envisagent une approche sage-femme. C’est-à-dire ? Si vous êtes en bonne santé, si votre grossesse se déroule normalement, si elle n’est pas à risque (et donc si vous n’êtes, par exemple, pas diabétique, hypertendue ou n’attendez pas des jumeaux), vous pouvez aujourd’hui vous faire suivre dès le début par une sage-femme. Celle-ci travaille en réseau avec des gynécologues en privé ou des hôpitaux qui possèdent une unité de gynécologie-obstétrique. Dans le choix d’une sage-femme, c’est souvent le bouche à oreille qui fonctionne. Comme pour le gynécologue, assurez-vous que son style et son tempérament vous plaisent. Votre sage-femme va pratiquer les examens médicaux habituels. Pour les examens plus spécifiques (comme les échographies), elle vous enverra vers un gynécologue ou un hôpital avec lequel elle collabore. Idem dès que surgit quelque chose qui dépasse sa compétence de suivi de grossesses normales ou qu’une inquiétude apparaît. Car, oui, en cas de problème, merci la médicalisation ! Votre sage-femme sera à vos côtés à l’accouchement, lequel se passera au plateau technique d’un hôpital auquel elle a accès, dans une maison de naissance ou, plus rarement, à votre domicile, selon votre décision. Elle vous accompagnera aussi juste après la naissance. De toute façon, que vous privilégiez l’approche gynécologue ou l’approche sage-femme, sachez qu’il y a des chances que vous rencontriez une sage-femme à un moment de votre grossesse. En effet, si, dans quelque temps, vous entamez une préparation à la naissance, elle sera le plus souvent animée soit par un·e kiné, soit par une sage-femme.

Faire suivre votre grossesse par votre gynécologue ou par une sage-femme ? Pour choisir la voie la plus juste pour vous et pour votre couple, demandez-vous, même si cela vous paraît loin, comment vous voulez mettre au monde votre enfant. Autres questions à vous poser pour y voir plus clair : quelle place le futur papa souhaite-t-il prendre ? Quelle place lui laissez-vous ? Quelle place lui réserve le ou la professionnel·le ? Il faut aussi se rappeler que, selon la région où vous habitez, le choix est plus ou moins ouvert…

Gynécologue et sage-femme : complémentaires

Si vous êtes suivie par un gynécologue, il va peut-être vous proposer, dès maintenant ou un peu plus tard, notamment en fonction de ce que vous exprimez, de rencontrer une sage-femme. Et ça, une ou deux fois sur toute la durée de votre grossesse ou plus régulièrement. En effet, de plus en plus de gynécologues sont aujourd’hui habitués à travailler avec des sages-femmes, dans les hôpitaux et en privé. Peut-être allez-vous vous-même prendre l’initiative d’une telle démarche. Parce que vous avez des questions, beaucoup de questions. Parce que vous voulez aller davantage dans le détail. Parce que vous êtes particulièrement stressée. Parce que vous vivez une grossesse compliquée et avez doublement besoin d’être sécurisée. Parce que votre gynéco (surtout s’il consulte à l’hôpital et même s’il est le plus humain au monde) est pris par le temps. Parce qu’une sage-femme a une disponibilité en temps autre qu’un gynécologue – tous les gynécologues doivent le reconnaître, dixit l’un d’eux. Il vous est donc possible de bénéficier d’un suivi parallèle gynécologue/sage-femme. Avec une première visite chez le gynécologue pour les premiers examens cliniques et la datation de votre grossesse. Avec une première rencontre avec la sage-femme pour bien vous resituer dans votre cadre de vie (familial, social, professionnel, etc.) et parler avec vous alimentation, pratique sportive et bonnes habitudes à prendre. Le gynécologue a sa spécificité, la sage-femme également. Ils sont complémentaires. Cette formule est une parmi d’autres. À chaque femme enceinte, à chaque couple de futurs parents la sienne.

À remarquer : certains hôpitaux ont mis en place un système où la femme enceinte voit en alternance le gynécologue et la sage-femme, fonctionnant véritablement en binôme. Cela a ses avantages, vu tout ce qu’on vient de souligner. C’est votre cas ? Informez-vous pour savoir si c’est toujours la même sage-femme que vous verrez, car la connaissance mutuelle se construit petit à petit. Si vous êtes dans cette situation, vous n’avez pas d’autre choix que de l’accepter. Sauf celui de changer de gynécologue et d’hôpital si ce système ne vous convient pas…

Bref, vous le constatez, les réalités sont multiples. Quel que soit le parcours que vous choisissez ou qu’on vous propose, ce qui compte, c’est que vous vous y retrouviez, que vous vous sentiez bien et en confiance pour vivre au mieux votre grossesse et votre accouchement.

Une dernière info : depuis la crise sanitaire, les règles concernant les consultations prénatales, les examens (comme les échos) ou la présence ou non du partenaire de la femme enceinte aux rendez-vous médicaux ont évolué et peuvent être très différentes d’un lieu à l’autre, et selon les professionnel·les et les équipes médicales. Un conseil : pour connaître les consignes en vigueur lors de vos rendez-vous, renseignez-vous au préalable auprès du secrétariat de votre consultation.

Retrouvez tous nos articles sur les 1er et 2e mois de grossesse

Qui fait quoi ?

EN PRATIQUE

Demandez la transparence financière

Le système de remboursement des soins de santé avantage la filière « sage-femme ». Dit abruptement, une consultation chez une sage-femme est mieux remboursée qu’une visite chez un gynécologue. Une raison qui explique le développement actuel de la profession chez nous, comme en Scandinavie, en Grande-Bretagne ou en Allemagne ? Sans doute, mais elle n’est pas la seule. Le remboursement d’une consultation chez une sage-femme par la mutuelle dépend du fait qu’elle est conventionnée ou pas : remboursement intégral ou partiel. (Les préparations à l’accouchement sont partiellement remboursées.) Face à un gynécologue ou à une sage-femme, demandez la transparence financière : coût de la consultation, remboursement de combien.

ZOOM

Comment rêvez-vous votre accouchement ?

Où (et donc aussi comment) rêvez-vous d’accoucher ? En répondant à cette question, vous allez mieux déterminer le suivi qui vous convient. Alors, vous désirez accoucher dans le cadre médicalisé de l’hôpital, qui est aussi un espace où l’humanité des soignants est appréciée des parents ? Ou, si votre grossesse est normale, dans une maison de naissance, gérée par des sages-femmes et située près d’un hôpital, un lieu qui offre une bonne sécurité médicale et qui se veut convivial et à dimension humaine ? (Plus d’infos sur les maisons de naissance sur www.sage-femme.be.) Ou encore à domicile ? Ce mode d’accouchement est encore peu répandu chez nous, où les conditions de sécurité (présence d’une ambulance prête à démarrer à proximité du domicile, par exemple) ne sont pas aussi poussées que celles proposées dans des pays comme les Pays-Bas.
Signalons aussi l’expérience du Cocon, premier gîte de naissance intra-hospitalier en Belgique. Un cadre à la fois sécurisé et démédicalisé au sein même de l’hôpital Érasme (à Bruxelles) : si, pour une raison, un transfert est nécessaire, le temps du transfert est réduit au maximum. Une ambiance intime où accoucher naturellement. Une formule idéale, qui séduit pas mal de professionnel·les et de futurs parents. Depuis la création du Cocon, d’autres gîtes de naissance intra-hospitaliers ont vu le jour (infos notamment sur www.sage-femme.be).
Plein d’infos sur le site de la Plateforme citoyenne pour une naissance respectée, collectif qui défend « le droit des femmes à choisir les circonstances de leur accouchement dans l’intérêt des nouveau-nés, des mères et de leur partenaire ». Elle regroupe des citoyen·nes, usagères, professionnel·les de la santé, associations (dont la Ligue des familles), etc. Elle informe, sensibilise, fait du plaidoyer…

En attendant bébé

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