Développement de l'enfant

Grande nouveauté avec l’école, vous le pressentez : votre enfant va devoir davantage se débrouiller seul lors des repas de midi (les surveillants sont moins disponibles que les puéricultrices de la crèche), dans une ambiance généralement bruyante. À vous aussi de choisir pour lui entre le repas chaud et les tartines.
Va-t-il manger quelque chose ? Va-t-il assez manger ? Les surveillants vont-ils veiller sur lui ? Ou va-t-il être livré à lui-même ? Va-t-on lui piquer ses tartines, s’il emporte sa lunch-box ? Les questions défilent, surtout si, côté assiette, votre petit chipote. Elles surgissent avec d’autant plus de force que vous savez qu’à 2 ans et demi-3 ans, l’alimentation est un champ de découvertes mais aussi un possible terrain d’opposition. Pour vous rassurer, vous misez sur l’effet « contagion » entre enfants. Voilà ce que vous vous dites avant que votre bambin entre à l’école. Et après ? C’est souvent le mystère, répondent pas mal de parents. Par exemple, quand le loulou revient régulièrement avec une boîte à tartines à moitié pleine, alors qu’il est réputé bon mangeur !
« C’est vrai que, comme parent, on n’a pas un contrôle absolu sur ce que son enfant mange à l’école, confirme Marie-Josée Mozin, diététicienne pédiatrique. Avec un enfant qui mange de tout partout et tout le temps, il n’y a pas de souci à se faire. Avec un enfant difficile en la matière, on doit se dire qu’il peut être difficile à la maison et facile en collectivité : l’imitation joue, l’enfant fait souvent comme les copains ! Si on a l’impression qu’il ne mange pas bien à l’école, il ne faut pas s’inquiéter outre mesure parce qu’il peut se rattraper une fois qu’il est à la maison et qu’on lui propose une alimentation équilibrée. » Tout ne se joue pas en un repas ou en un jour. Si la courbe de croissance de votre petit est correcte, dites-vous que tout va bien. Et si, jusqu’ici, vous veilliez à l’amener vers l’autonomie – il sait ce qu’il aime et ce qu’il n’aime pas, il sait quand il a faim et quand il est rassasié –, il n’y a pas de raison d’arrêter de lui faire confiance.
Le petit déjeuner : à ne pas zapper !
La « journée alimentaire » de votre enfant se compose de quatre repas : le petit déjeuner, le dîner, le goûter et le souper.
Même si le temps presse, ne zappez pas le petit déjeuner. Il est indispensable pour faire le plein d’énergie, « pour que le cerveau dispose des glucides nécessaires à son bon fonctionnement en cours de matinée », insiste la diététicienne. Le pain (blanc, semi-gris…) beurré en est la base, avec un peu de confiture, de compote, de fromage ou de yaourt. Plus du lait, celui que votre enfant prend d’habitude : jusqu’à ses 3 ans, le lait de croissance garde toute sa pertinence par rapport au lait de vache.
Le petit déjeuner couvre les besoins nutritionnels de votre enfant jusqu’à midi. Autrement dit, la collation de 10 heures, devenue une tradition, n’est pas utile. Ou alors, mieux vaut opter pour un fruit ou un potage – sur l’initiative de l’école ou sur la vôtre.
À chaque famille, sa formule !
À midi, repas chaud ou tartines ? À chaque famille, sa « meilleure » façon de faire, répond Marie-Josée Mozin. « Et ce n’est pas parce que l’enfant est inscrit aux repas chauds à l’école qu’il ne faut plus lui servir un repas chaud à la maison. Car, je le répète, on ne sait pas ce qu’il a mangé à midi. Ce qui compte, c’est de s’assurer qu’il évolue correctement en poids et en taille. Et de lui faire confiance. » En fait, le soir, à la maison, servez à votre petit ce que vous avez préparé pour vous, faites au plus simple. Alors, repas chaud ou tartines à midi ? Les deux formules sont intéressantes. La boîte à tartines est sécurisante car, connaissant les préférences de votre petit, vous la composez de manière équilibrée et selon ses goûts. Même si « y penser tous les jours, c’est lourd », avoue une maman. Variez le pain et les garnitures. Et choisissez des aliments qui ne doivent pas se conserver au frigo, vu que les tartines n’y séjourneront pas (à bannir : la viande crue). Un des intérêts des repas chauds pris ensemble : l’enfant (re)découvre avec ses copains des aliments et des plats qu’il n’a jamais mangés ou qu’il refusait de manger jusque-là. Question qualité, des efforts restent à faire, mais des initiatives sont prises sur le plan de la composition des repas et de l’hygiène dans beaucoup d’établissements. « Un repas équilibré comprend un féculent, une source de protéines de qualité (viande, poisson, œuf ou fromage…), un peu de matière grasse, des légumes et un fruit », rappelle encore la diététicienne. Essentielle aussi, l’eau, à boire tout au long de la journée. En cas d’allergie alimentaire, il faut suivre les recommandations de l’équipe médicale en charge de l’enfant. Si vous optez pour un mode alimentaire particulier (végétarien ou autre), l’avis du pédiatre est important. À noter encore à propos du repas de midi à l’école : même si, dans l’absolu, les familles adoptent chacune leur formule, certains parents n’ont en fait pas le choix, vu le prix élevé des repas chauds qui y sont proposés. Aussi, pour combattre les inégalités sociales et assurer une alimentation de qualité à tous les enfants, la Ligue des familles plaide en faveur de la gratuité des repas chauds (variés et équilibrés, cela va sans dire) à l’école.
Le principal composant du goûter, qui est un repas à part entière, est un féculent : idéalement du pain (tartine, sandwich, pistolet…) beurré, avec de la confiture, un fruit ou un morceau de chocolat. Un dessert lacté (riz au lait ou pudding) peut aussi être proposé. Un verre de lait ou un yaourt peut compléter ce repas, sauf si vous avez opté pour le dessert lacté.
Ne pas être forcé de vider son assiette, éviter les grignotages entre les repas, ne pas manger trop salé, trop sucré et trop de protéines… : les bonnes habitudes se prennent tôt. Et à la maison. « Il faut prêcher par l’exemple, conclut Marie-Josée Mozin. Si l’enfant voit que tout le monde mange de tout dans une ambiance agréable, il va s’y mettre petit à petit. » Quant à ce qui se passe à l’école, si le cœur vous en dit, n’hésitez pas à initier une réflexion sur la collation du matin, la qualité des repas chauds ou l’ambiance de la cantine.
EN PRATIQUE
- Pour la boîte à tartines et la gourde d’eau, veillez à ce qu’elles soient faciles à manipuler par des petites mains.
- À consulter : la brochure Des petits plats pour les grands. L’alimentation de l’enfant dès 18 mois, éditée par l’ONE. Un bon rappel des bases d’une alimentation saine et équilibrée.
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