Vie pratique

Sécuriser sa maison : les conseils des pros

Pour savoir comment agir en cas d’accident, rien de tel qu’un conseil de professionnel·le

Pour savoir comment agir en cas d’accident, rien de tel qu’un conseil de professionnel·le. Nous vous les livrons en direct.

Agata Bonsignore, responsable du pôle premiers secours de la Croix-Rouge de Belgique

SE FORMER AUX PREMIERS SECOURS POUR ÊTRE EN CAPACITÉ D'AGIR

 « Un vrai enjeu, c’est de renforcer ses capacités d’action. Plus la personne est formée, plus elle sera capable d’agir. Le modèle parental a changé, les parents travaillent davantage et il y a plus de familles monoparentales et de précarité. Dans chaque foyer, il faudrait au moins une personne formée aux premiers soins, capable de faire un massage cardiaque ou de désobstruer les voies respiratoires d’une personne. Les accidents sont angoissants, à plus forte raison quand c’est son propre enfant. Le fait d’être formé va donner de la confiance. On voit trop souvent des gens paralysés qui ne font rien tellement ils ont peur de mal faire. Il existe des mécanismes clairs qui permettent d’aider la victime. Tout le monde peut sauver une vie, à commencer par la sienne. »

► EN CAS DE CHUTE

- Assurez votre sécurité et celle de la victime. C’est l’exemple classique de l’avion et du masque à oxygène, le parent doit d’abord mettre le sien et se sécuriser pour pouvoir venir en aide à son enfant. Quand il y a un accident, l’enjeu premier, c’est d’abord d’éviter le suraccident.
- Faites un bilan pour estimer le degré de gravité. Analysez la situation, parlez à la personne et vérifiez son état de conscience.

Si l’enfant est conscient, passez aux soins

  • Réconfortez l’enfant
  • Couvrez-le, on a vite froid quand on est en état de choc
  • Si la zone traumatisée est rouge ou gonflée, posez une poche de glace pendant 10 minutes maximum
  • Immobilisez la zone et mettre au repos
  • Surveillez l’enfant

Si la situation paraît grave, appelez le 112 : votre interlocuteur vous guidera à distance le temps que les secours arrivent

  • L’enfant est inconscient et respire : placez-le en position latérale de sécurité pour éviter l’obstruction des voies respiratoires.
  • L’enfant est inconscient et ne respire pas : commencez des compressions thoraciques : placez le talon d’une main au centre du thorax et le talon de l’autre au-dessus de la première ; entrelacez les doigts des deux mains ; assurez-vous que la pression n’est pas exercée sur les côtes de l’enfant ; placez-vous verticalement, les bras tendus, et réalisez des compressions au rythme d’une par seconde avec une profondeur de 4 à 5 cm ; continuez jusqu’à l’arrivée des secours. Si c’est possible, relayez-vous avec quelqu’un d’autre car c’est très fatigant.

Attention : la réanimation se fait à une main pour les juniors et à deux doigts pour les bébés.

► EN CAS D'OBSTRUCTION

- Si l’enfant est inconscient, commencez des compressions thoraciques.
- Si l’enfant tousse, encouragez-le à tousser encore.

- S’il est conscient mais ne tousse pas, penchez le vers l’avant, soutenez le thorax d’une main et avec l’autre venez taper cinq fois entre les deux omoplates. Si ça ne fonctionne pas, placez-vous derrière lui, entourez-le et placez votre poing fermé entre la cage thoracique et le nombril et avec l’autre main par-dessous enfoncer le poing fermé vers soi et vers le haut cinq fois, recommencez les tapes dans le dos si cela ne fonctionne pas.

Si la victime tombe inconsciente, appelez le 112 et commencez le massage cardiaque.

Claude Parmentier, présidente de l’asbl Pinocchio pour les enfants brûlés

« En cas de brûlure, le geste à faire qui va avoir beaucoup de conséquences sur l’avenir, c’est le cooling, c’est-à-dire le fait de refroidir la brûlure en faisant couler de l’eau dessus. Agir rapidement et efficacement est d’une importance capitale sur l’étendue et la profondeur de la brûlure. »

  1. La règle des 3x20 : laisser couler de l’eau à une température de 20°C pendant 20 minutes en gardant le jet de la douche à une distance de 20 cm des brûlures. Retirer les vêtements qui ne collent pas à la peau.
  2. Appelez le 112 en cas de brûlure sur une grande surface, sur le visage, aux mains, aux pieds ou aux parties génitales, ou en cas d’inhalation de fumées chaudes ou de gaz, etc.
  3. Recouvrez la blessure, posez un linge humide et propre. Attention, pas de tissus synthétiques car ils collent à la peau.

Ne jamais appliquer quelque chose (concombre, aloe vera, crème) sur la peau, cela pourrait compliquer la prise en charge des blessures.

Régine Pire, pharmacienne au Centre antipoisons

Le Centre reçoit entre 50 et 60 appels par jour, en moyenne, pour des enfants entre 0 et 14 ans. Plus d’un appel sur trois concerne la prise de médicaments, y compris les vitamines et compléments alimentaires. Viennent ensuite les huiles essentielles et les produits ménagers. Ce sont particulièrement l’eau de Javel, les nettoyants multi-usages et les pastilles de lessive ou de lave-vaisselle qui sont en cause. Les piles et recharges de cigarette électronique arrivent en quatrième et cinquième position, suivies des plantes et des champignons.

► LES PREMIERS GESTES

- Rincez la bouche de l’enfant. S’il est petit, rincez-lui la bouche à l’aide d’un gant de toilette humide. Plus grand, faites-lui gargariser un peu d’eau pour qu’il rince et recrache le produit resté dans sa bouche.
- Téléphonez au plus vite au Centre antipoisons (070/245 245 - 7j/7, 24h/24). « Le temps peut souvent jouer contre nous. En fonction de ce que l’enfant a pris, on peut envisager un antidote qui va contrecarrer l’effet du produit ingéré. Dans l’inconscient collectif, le lait est considéré comme un antidote, mais, dans les faits, c’est rarement le cas. Mieux vaut appeler rapidement pour voir quelle est la meilleure chose à faire ou à ne pas faire. »
- Gardez l’emballage du produit à portée de main. Lors de l’appel, voici les informations qui vous seront demandées :

  • L’âge de la victime
  • Le nom du produit ainsi que sa composition
  • La quantité et le moment où elle a été prise
  • L’apparition de symptômes

► LES MÉDICAMENTS

« Récemment, nous avons eu un appel pour une petite fille qui a mangé 200 vitamines sous la forme de gommes nounours. Le pot était à sa portée, facile à dévisser et la vitamine fait penser à un bonbon, autant dire que toutes les conditions étaient réunies… Dans le cas d’une intoxication avec certains médicaments comme les anti-douleurs ou anti-inflammatoires, selon la quantité ingérée, on peut envoyer l’enfant à l’hôpital pour lui donner du charbon actif. »

► LES PLANTES TOXIQUES

Certaines plantes peuvent être toxiques, d’autres peuvent entraîner un risque d’allergie ou de sensibilisation au soleil. Le Centre a édité une brochure qui détaille les différentes plantes. Pour évaluer le risque en cas d’intoxication avec une plante, il est nécessaire de connaître son nom scientifique.
En cas d’accident avec une plante :

  • Donnez le nom de la plante. Si pas possible, décrivez-la.
  • Expliquez comment la victime est entrée en contact avec : mâchonnement, ingestion, contact avec la peau ou les yeux.
  • Expliquez à quelle partie de la plante la victime a été exposée (baie, feuille, fleur, racine, sève).
  • Estimez la quantité ingérée.
  • Estimez le temps écoulé entre l’accident et l’appel.
  • Expliquez les symptômes : éruption cutanée, irritation des yeux, vomissements, démangeaison.

POUR ALLER + LOIN

Les plantes toxiques les plus courantes

Berce géante, bois-joli, cytise faux-ébénier, digitale pourpre, étoile de Noël, euphorbes, glycine, gui, houx, if (taxus), laurier rose, muguet, narcisse, primevères, rhododendron.

Les plantes toxiques les plus courantes

EN SAVOIR +

  • Retrouvez tous les contenus en lien avec les premiers secours sur l’application de la Croix-Rouge « Premiers Soins - FICR ».
  • Jouez et testez vos connaissances avec le serious game sauver.be