Loisirs et culture

Septembre 1982 : Mad Max dans le Ligueur

L’ARCHIVE DU LIGUEUR

En ce début des années 80, le chroniqueur Henri Sonet déboule dans le Ligueur avec un papier consacré au deuxième volet des aventures de Mad Max. Face au justicier des temps futurs, on pourrait s’attendre à ce que le journaliste sorte la sulfateuse et dézingue à tout va cette saga post-apocalyptique souvent critiquée pour sa violence. Henri Sonet le concède, Mad Max ne fait pas dans la dentelle, il rappelle ainsi le scénario du premier volet « la sanglante vengeance d’un policier dont la femme et la fille avaient été assassinées par une bande de motard ». Le film était tellement dur que la diffusion en Belgique est passée par des coupures « tant on était au bord de la sauvagerie ».
Pour Mad Max II, Henri Sonet se pose et explique. Le point de départ est intéressant. C’est la transposition d’un fait divers survenu en Australie, patrie du réalisateur, Georges Miller. En l’occurrence, une bagarre violente entre automobilistes autour d’une pompe à essence un jour de rationnement lié à la crise du pétrole.
L’univers lui est angoissant. « Tout est en ruines. À travers le désert, les hommes retournés à la barbarie se déplacent au volant de bolides. Le monde est revenu à la violence la plus absolue. De véritables sauvages, coiffés et vêtus comme nos punks d’aujourd’hui, assiègent une petite communauté rassemblée autour d’un puit de pétrole ».
En gros, le critique voit dans ce film « un western où les bolides auraient remplacé les chevaux ». Il épingle la présence de l’animal de compagnie fidèle, du sympathique faire-valoir farfelu ainsi que la trajectoire habituelle du héros-justicier qui « passe, triomphe et s’en va ».
Mais, et la violence, dans tout ça ? Henri Sonet estime que « pas plus qu’on ne s’effrayait hier de la violence des westerns, on ne doit s’émouvoir de celle de Mad Max. La violence du film est un jeu, elle est donnée comme un spectacle ». Henri Sonet ajoute que cette violence est aussi plus suggérée que montrée grâce à un montage très nerveux et efficace. Bref, le pouce est levé pour Mad Max II dans les pages du Ligueur.
Mention aussi pour l’acteur Mel Gibson. « Il est excellent et a vraiment la tête de l’emploi. Parions qu’on le reverra bientôt dans Mad Max III ». Pari tenu, en 1985, Au-delà du dôme du tonnerre viendra clore la trilogie. Avec toujours Mel Gibson dans les oripeaux du rôle-titre. Notons qu’avant Mad Max, Gibson était un parfait inconnu. À un point tel qu’aux États-Unis, les bandes-annonces ne donnaient pas vraiment à voir l’acteur, elles étaient davantage centrées sur les scènes d'action et les poursuites. Ce qui ne sera plus du tout le cas pour L’Arme Fatale, l’autre saga lancée à la fin des années 80 et qui a conforté la popularité du comédien australien.

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