Loisirs et culture

Sous l'eau, les livres frétillent

Ce Ligueur sort la veille du 1er avril, journée annuelle du... poisson. Une occasion à saisir pour plonger sous la surface de l’eau, sans se mouiller, des livres à la main. Trois bijoux pour rire ou… sourire.

Le poisson qui me souriait

Auteur-illustrateur coréen d’une cinquantaine de livres, Jimmy Liao vient de recevoir le prix Sorcières dans la catégorie Carrément beau Maxi pour Nuit étoilée, paru chez HongFei Cultures. Simultanément, sort en français Le poisson qui me souriait, le premier album qu’il publia en 1998.
On retrouve ici les thèmes chers à cette star asiatique du livre jeunesse comme l’ultra moderne solitude, la bienveillance des personnages, l’apprivoisement intime de son environnement par l’homme, la rencontre de l’autre… Le poisson qui me souriait, c’est l’histoire d’un homme seul, qui semble planer dans ses pensées, attendri par l’attention que lui porte un poisson, aussi fidèle qu’un chien, aussi affable qu’un chat, à tel point que leurs destinées en deviendraient interchangeables. Le poisson enfermé dans son bocal comme l’homme seul dans sa bulle.
Une sorte de fraternité se dessine entre les deux, à tel point que leurs univers respectifs, aquatique pour l’un, terrestre et aérien pour l’autre, se confondent peu à peu, s’interpénètrent. Les frontières se diluent tout comme les couleurs des belles aquarelles de Jimmy Liao, simples, mais évocatrices. Les dominantes bleu ciel ponctuées de vert/jaune fluo accentuent la dimension onirique et la douce musicalité du récit. En se décentrant de son individualité, le héros, petit homme banal, va découvrir tout le sens et toute la force que peut revêtir la liberté quand on la conçoit pour les autres avant de la revendiquer pour soi.
Le poisson qui me souriait, de Jimmy Liao (HongFei Cultures). À partir de 6 ans.

Classe sous-marine

Ah, ils en rêvent de classes vertes et d’excursions, nos bouts de chou ! L’Américain John Hare a pensé à eux. Après une Classe de lune, voici une toute aussi inattendue Classe sous-marine. Comme sur la couverture, n’hésitez pas à embarquer avec les élèves de cette aventure et leur instituteur. À vous les merveilles des fonds océaniques, méduses lumineuses, tortues de mer, monstres marins, épave de frégate et poissons de toute sorte. Sans oublier l’incontournable coffre au trésor.
Comme pour Classe de lune, John Hare parie sur un album muet (comme le silence de la mer), sans texte, idéal pour celles et ceux qui ne savent pas encore lire. Cette fois, ce sont eux qui peuvent raconter l’histoire aux autres. Une immersion visuelle d’autant plus intense que l’histoire se construit au gré de surprises, aperçues (ou pas), comme une ombre mystérieuse présente dès les premières pages.
Classe sous-marine, de John Hare (Pastel/L’école des loisirs). Dès 4 ans.

Marcel et Odilon

Trois histoires pour le prix d’une : Les vacances de Marcel, La course d’Odilon et… Le Poisson Rouge. Mais attention, ce poisson rouge pourrait bien ne pas en être un ! Marcel, la coccinelle habitante de Coxis, ne rêve que de vacances avec ses deux amis, amatrice de frites et fière de ses pois comme ses nombreux congénères. Il en grouille. Odilon, c’est l’escargot, inscrit à la course du Circuit de la Grande Laitue. Ces deux mondes vont se croiser et sympathiser par-delà leurs différences pour mener l’opération Poisson Rouge !
Noémie Favart, dans cette histoire simple pleine de trouvailles verbales et graphiques, construite comme une bande dessinée, célèbre la rencontre, l’amitié, la joie de vivre, la fête et les forains, les petits bonheurs du quotidien, le tout à hauteur de rosiers. À propos, savez-vous de quelle couleur sont les petits pois ? Rouge, parce que les petits pois sont rouges ! Parole de coccinelle…
Marcel et Odilon, de Noémie Favart (Versant Sud). Dès 5 ans.



Michel Torrekens

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