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Statut étudiant : un flou à dissiper

Premier boulot. Vocation en germe. Pour de nombreux grands ados, le statut étudiant permet de tester le monde du travail en profitant de certains avantages. Cela dit, prudence, ce statut n’est pas clairement défini et entretient parfois de fausses attentes.

Mégane, 21 ans, n’a pas l’organisation dans le sang. Elle est même un peu franchement bordélique. Elle devait s’inscrire en master. Elle n’avait pas noté la date butoir. Enfin, si, sur un bout de papier, mais qu’elle a perdu lorsqu’elle a rangé sa chambre après cinq mois de procrastination. Hors délai, donc. Elle veut faire de cette tuile, une opportunité. Reporter son master à l’année suivante. Et vivre une année sabbatique en expérimentant le monde du travail. Elle se considère toujours comme étudiante et se dit qu’elle va profiter du statut qui y est accolé. Un statut qui permet de décrocher des jobs très prisés par certains employeurs qui trouvent là une main-d’œuvre à moindre coût.
Notre tête en l’air a dû déchanter. Son cas est clair et s’oppose en tous points aux règles de base pour revendiquer le statut étudiant : il faut qu’étudier soit l’occupation principale de l’ado, que celui-ci ou celle-ci soit inscrit·e dans une école secondaire ou supérieure à temps plein et que la fréquentation de l’établissement scolaire soit assidue. Mégane ne coche aucune des cases. Son projet d’année sabbatique laborieuse a du plomb dans l’aile.

Au cas par cas

Lorsqu’on évoque le sujet du statut étudiant auprès des spécialistes d’Infor-Jeunes, la mise en garde est de rigueur. Les cas ne sont pas toujours aussi limpides que celui que l’on vient d’évoquer. Alexandra Merguerian, juriste au sein de l’association, évoque un flou juridique, « la question du statut étudiant, n’étant pas encadré par la loi, elle fait souvent naître un point d’interrogation dans l’esprit des jeunes ». C’est particulièrement vrai, par exemple pour celles et ceux qui suivent des enseignements à temps partiel.
Ces questionnements, on les retrouve au fil des forums ouverts sur les sites d’Infor-Jeunes. Exemple, ce témoignage d’une jeune fille qui doit recommencer son deuxième master, mais qui n’a plus que treize crédits à valider. Bref, elle est inscrite, mais suivra vraiment peu de cours. En première analyse, Infor-Jeunes répond : « Pour pouvoir prester un job étudiant, la règle est qu’étudier doit être ton activité principale. Par exemple, si tu es inscrite à quinze heures de cours par semaine et que ton travail étudiant est de vingt heures par semaine, alors ton job étudiant devient ton activité principale. On estime alors que tu peux travailler comme salarié. Tu dois trouver un juste milieu ». Cet avis en précède un autre : « Nous te conseillons d’appeler le contrôle des lois sociales, qui est le service compétent en la matière : 02/235 55 60 ».
Avant de se lancer dans un job étudiant, il faut donc s’informer. Sur le cadre général, mais aussi sur les possibilités qu’offre son profil personnel. Plusieurs ressources existent. Comme on l’a vu, Infor-Jeunes est évidemment de bon conseil. Utile également, le site studentatwork.be. C’est une mine de renseignements qui donne aussi accès à une application très pratique (Student@work) qui permet au jeune de vérifier s’il est toujours dans le quota des heures autorisées.
Enfin, on ne le redira à jamais assez, qui dit travail, dit contrat. Il est essentiel d’en signer un dans le cadre d’un job étudiant. Il permet d’être protégé par la législation du travail. On doit y retrouver les missions autorisées, les horaires de boulot, le nombre de jours de repos accordés, etc.

EN PRATIQUE

À partir de quel âge peut-on exercer un job étudiant ?

  • Dès 16 ans, si on rencontre les conditions
  • Dès 15 ans, si, en plus, on a déjà suivi les deux premières années d'étude de secondaire.

Quel est le nombre d’heures maximum permis en job étudiant ?

Depuis le 1er janvier 2023, un·e étudiant·e peut travailler 600 h/an en profitant de cotisations sociales réduites. Avant c’était 475 heures.

Quel impact sur les impôts des parents ?

S’il faut vérifier le nombre d’heures prestées, le montant de la rémunération est aussi à surveiller. Si certains seuils sont dépassés (7 965 €* si les parents sont imposés conjointement – 10 090 €* si les parents sont imposés séparément), le jeune n’est plus à charge des parents et ceux-ci devront donc payer plus d’impôts.
*brut annuel

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