Vie pratique

Un enfant de plus… et la maison se réinvente

Logement, organisation logistique, la place de chacun bouge à l'arrivée d'un nouvel enfant

Toute nouvelle famille est une invention en soi. Et à chaque nouvel enfant dans la famille, ce sont de nouveaux aménagements à penser, de nouveaux repères à installer. Surtout quand les enfants y deviennent majoritaires et que les adultes se retrouvent minoritaires.

Dans quelques semaines, la famille de Ludo et de Cloé va s'agrandir : un petit frère est annoncé. Leurs parents ont beaucoup réfléchi. La maman, qui a trois frères et sœur, n'imaginait pas se limiter à deux enfants. Le papa, qui n’a qu’une sœur, hésitait beaucoup, car entre sa sœur et lui, il y a depuis toujours énormément de tensions. Mais Ludo et Cloé grandissant sans problème majeur : alors pourquoi pas un petit troisième ? Les enfants, quant à eux, étaient tout à fait partants, l’un rêvant d'un petit frère, l'autre d'une petite sœur.
Le troisième enfant en route, des questions cruciales ont surgi. La maison : il va falloir un peu pousser les murs pour arranger une chambre de bébé. Mais est-ce bien nécessaire - voire même possible ? Plusieurs options peuvent être envisagées, comme reconvertir un bureau en chambre ou scinder une grande chambre en deux petites, mais il faut encore que le changement convienne à tout le monde. Il ne faut pas oublier non plus que la maison doit garder ses fonctions pratiques, ce qui oblige parfois à des choix cornéliens.

Des raisons pratiques et l'histoire familiale

Et puis, il y a également la propre histoire des parents qui entre en compte. La mère a longtemps partagé sa chambre avec sa propre sœur, et sa fille Cloé, petite, ne s'endormait que dans celle de son frère. Encore maintenant, elle demande de temps en temps à aller dormir avec lui. Pour le père, c'est autre chose : depuis qu’il est tout petit, sa sœur et lui ont eu des chambres séparées, pas question de partager ce lieu hyper-personnel ! Il est toujours surpris quand ses enfants veulent dormir dans la même chambre.
Il y a aussi la voiture : il va falloir envisager une familiale à la place de l’auto sport du père et de la citadine de la mère qui se faufile partout ! Les week-ends en amoureux et les baby-sittings vont aussi poser problème : jusqu’ici, un enfant allait chez Mamili et l'autre chez Mamilou ! Maison, voiture, hébergement des enfants: autant de contingences matérielles qui se régleront petit à petit.
Pour les enfants aussi, beaucoup de choses vont changer. Les parents n’ont que deux mains. Il n’y a que deux paires de grands-parents. Il n’y a que vingt-quatre heures dans une journée et sept jours dans une semaine. Et, surtout, il faudra partager l'amour de papa et de maman !

Autant d'amour qu'avant

Lorsque Cloé est née, on avait expliqué à Ludo qu'il allait avoir une petite sœur, que ce serait chouette, que lui on l'aimerait tout autant... Quelle ne fut pas sa surprise à l'arrivée de cette petite chose qui pleurait et accaparait tous les regards et toutes les attentions des grandes personnes ! On lui a alors répété qu'elle était petite, qu'il fallait faire attention, qu'il devait comprendre, partager, ne pas faire de bruit… Il lui a fallu du temps pour l’apprécier.
Maintenant, Ludo et Cloé s’entendent comme larrons en foire. Ils se chamaillent à longueur de journée, mais se réclament l’un l’autre dès qu'ils sont séparés. Avec l’arrivée du troisième enfant, c'est Cloé qui va être détrônée : elle ne sera plus la plus petite, le chouchou des grands.
On l’oublie parfois : il faut du temps à un enfant pour saisir que l'amour des parents n'est pas comme une tarte que l'on coupe en morceaux de plus en plus petits en fonction du nombre d'enfants. Mais que cet amour des parents a, au contraire, le pouvoir de grossir à chaque nouvelle naissance.