Développement de l'enfant

Avec la rentrée, nombre de 1re secondaire ont reçu ce qu’ils et elles attendaient depuis des années : leur premier smartphone. Et si on leur livrait le mode d’emploi qui va avec ? On en parle avec Valérie Dubost, psychologue, qui guide les parents dans les usages de cet univers virtuel impitoyable.
Les lecteurs et lectrices les plus fidèles connaissent par cœur Christophe Butstraen, auteur notamment de Internet, mes parents, mes profs et moi (de Boeck), qui insiste sur la nécessité de transmettre une bonne dose de savoir-être à nos enfants en ce qui concerne l’usage du GSM. « Donner un smartphone à un gamin aujourd’hui, ça revient à lui refiler les clés d’un bolide sans permis et lui demander de conduire sur une autoroute ». C’est vous, parents, qui devez apprendre à vos enfants à pianoter correctement sur ces petits bolides. Mais avant cela, essayons de comprendre comment nos pilotes en herbe se servent de leur engin.
Que font nos enfants avec leur smartphone ?
C’est en secondaire que nos enfants accèdent enfin à ce « Précieux ». D’après un sondage effectué par un célèbre opérateur téléphonique, 10% des enfants possèdent un smartphone dans l’enseignement primaire contre 93% dans l’enseignement secondaire. L’Union des fédérations des associations de parents de l’enseignement catholique (ufapec.be) nous apprend que près de 50% des parents considèrent que l’âge idéal pour obtenir son premier smartphone tourne autour de 12 ans. Pour quel usage ? Signaler à papa-maman que l’on rentre bien de l’école et que tout roule sur le chemin école-maison ? Oui, mais pas seulement.

« Si vous dites à votre enfant qu’il ne faut pas être sur son smartphone, mais que, dès que vous avez cinq minutes de libres, vous vous ruez sur le vôtre ou sur une tablette, c’est contreproductif »
C’est évidemment le volet réseaux sociaux qui trouve grâce aux yeux de nos petit·es avides de lumière bleue. C’est une façon d’appartenir à un groupe. De trouver sa place. On y suit les ami·es. On épie. On se compare. On s’essaye. On se valide auprès de sa communauté. On y idolâtre les stars du moment. On y « regarde la musique » aussi, nous disent les gamin·es – oui, elle ne s’écoute plus vraiment -, mais on y fait des vidéos aussi. On monte. On crée. On s’informe.
En un mot, on y passe beaucoup, beaucoup de temps. Pour les besoins de l’article, certain·es d’entre vous nous ont parlé d’une consommation d’écran régulière de huit heures par jour, avec un record annoncé de… treize heures ! Inutile, donc, de préciser que ce premier smartphone ne se délivre pas sans quelques consignes.