Développement de l'enfant

1. Des pourquoi à tire-larigot
La progression du langage est impressionnante chez les 2 ans-2 ans et demi, même s’il y a de grandes variations entre enfants. Certains se mettent à enchaîner les questions : « C’est quoi ça ? », « Ça, c’est quoi ? », « Pourquoi… ? », « Et pourquoi… ? ». La phase dite des pourquoi se situe aux alentours de 3 ans. Mais elle peut débuter plus tôt ou plus tard. Elle est aussi plus ou moins intense, selon les enfants. Votre bambin vous lance ses pourquoi ? Ceux-ci vous semblent répétitifs, dictés par un automatisme ? Ils sont, avant tout, le reflet de sa curiosité, de sa soif d’apprendre, de son envie de comprendre. Une voie royale de découvertes. Assurément, ils méritent que vous vous y intéressiez.
2. Les 2 ans de votre enfant : une belle occasion de poser un regard sur vous, parent
Qu’avez-vous appris de votre enfant sur vous-même ? Comment avez-vous évolué ? Quelles ressources personnelles avez-vous découvertes dans votre « métier » de parent ? Comment les avez-vous développées ? Oui, votre enfant vous fait grandir…
3. Faire plusieurs choses à la fois ?
Vous l’observez de plus en plus : votre loulou peut faire plusieurs choses à la fois. Ainsi, il se déplace tout en déménageant ses jouets et papotant avec vous. Une capacité qui se déploie de plus en plus.
4. Le plaisir de gribouiller
Votre enfant gribouille avec énergie. Il prend du plaisir à manipuler un matériel adapté (pastels gras, craies de trottoir, cônes ou œufs de couleur à agripper à pleine main…), à déployer des gestes (amples) sur des grandes feuilles de papier un peu épaisses, à s’adonner à l’expression libre. Il gribouille vraiment pour le plaisir de gribouiller.
Il utilise encore sa main droite et sa main gauche de façon plus ou moins égale. Peut-être qu’une préférence se dessine : observez-la, sans intervenir. Vous avez parfois l’impression qu’il utilise plus une main que l’autre, mais cela peut être l’inverse le lendemain. Le maître-mot est liberté ! La latéralité se fixe entre 2 et 5 ans. Généralement, elle se marque clairement aux alentours de 3 ans, avec des changements éventuels encore après.
5. Pas d'écran pour les moins de 3 ans !
2 ans-2 ans et demi, ce n’est pas l’âge de la télévision, ni d’autres écrans, d’ailleurs. Avant 3 ans, ils n’ont aucun avantage et ils sont même dangereux. Ils empêchent de jouer, de bouger, d’explorer, d’être en relation… Ils entraînent des troubles du développement : retards de langage, troubles de la concentration, troubles du sommeil… Toutes les explications sur www.yapaka.be.
6. Courir, sauter, danser, shooter dans un ballon…
L’enfant âgé d’environ 2 ans court, saute (d’un trottoir, par exemple), danse (avec ses deux pieds bien au sol), frappe le ballon du pied, le lance avec les mains, l’attrape (ou essaie de l’attraper), le lâche intentionnellement… Dans les escaliers, il se « verticalise » : il se tient à la rampe pour monter et descendre les marches. Lui qui a amélioré sa coordination, son équilibre et sa force musculaire n’a plus besoin d’être à quatre pattes pour les affronter à l’aise.
7. À quoi ressemble une promenade avec votre petit ?
C’est une promenade à son rythme et selon ses envies, imprévisibles. Il fait quelques pas, s’arrête, refait quelques pas. Il court jusqu’à une flaque d’eau. Il s’accroupit pour ramasser une branche d’arbre ou des cailloux, puis repart. Il fait des allers et retours entre un banc tout proche et vous. Il grimpe sur un petit monticule de terre. Attiré par un chien, il s’en approche (mais pas trop quand même). Il s’assied un peu sur le rebord d’un trottoir. C’est sûr, c’est lui qui trace l’itinéraire et son tempo. Les longues marches dans la forêt, ce n’est pas pour tout de suite.
8. L’enfant apprend essentiellement en imitant
Et il a un grand plaisir à le faire. Les gros mots comme les comportements inadéquats (par exemple, traverser une route quand le feu de signalisation est rouge), il les met dans son « bagage ». Alors, autant réfléchir à ce qu’on fait et à ce qu’on dit devant lui !
9. L’école à l’horizon…
Comment préparer votre enfant à l’école si, à ses 2 ans et demi, il entre en classe d’accueil ? Lire avec lui des histoires sur l’école va l’aider à mieux appréhender cette nouveauté, si proche et si lointaine à la fois. Parmi les nombreux chouettes titres, un coup de cœur : Calinours va à l’école d’Alain Broutin et Frédéric Stehr (L’école des loisirs) – Calinours arrive en retard à l’école parce que, sur le chemin pour s’y rendre, il s’est amusé à faire de la peinture avec monsieur Sanglier et à jouer avec de la pâte à modeler en compagnie de monsieur Renard… des activités qu’on fait justement à l’école !
10. Éloge de la sieste
À 2 ans-2 ans et demi, les siestes (à la maison et à la crèche) gardent toute leur pertinence. Certains petits n’en veulent plus : cela vaut alors la peine de leur donner au moins l’occasion d’en faire. Si votre enfant entre bientôt à l’école, n’oubliez pas qu’être confronté à de nouveaux rythmes et vivre des nouveautés, ça fatigue énormément.
11. Un lit de grand ?
Quand passer du lit à barreaux au lit de grand ? Il n’y a pas de réponse unique ! Cela dépend du sommeil de votre enfant : a-t-il un sommeil tranquille ou agité ? Est-il sujet à des terreurs nocturnes, à du somnambulisme ?... De votre tempérament à vous, les parents : plutôt serein ou plutôt inquiet. Et sans doute aussi de votre plaisir ou déplaisir à le voir sortir de son lit tout seul…
12. Si votre enfant fait des terreurs nocturnes ou des cauchemars…
Il est important que vous puissiez différencier les terreurs nocturnes des cauchemars, dans la mesure où vous devez y réagir très différemment. La terreur nocturne survient plutôt en début de nuit. L’enfant se comporte comme s’il était éveillé (assis dans son lit, les yeux grand ouverts, il est très agité, hurle…), mais, en fait, il dort profondément. Le lendemain, il n’a pas de souvenir de ce qui s’est passé. Même si la terreur nocturne impressionne, il faut intervenir le moins possible. La prévention compte : « papoter » avec l’enfant de ses expériences de la journée avant de le mettre au lit et respecter une bonne heure de coucher pour qu’il ne soit pas en déficit de sommeil. Le cauchemar, pour sa part, se produit plutôt en fin de nuit et est une manière d’exprimer ses peurs et ses angoisses. Lorsque l’enfant se réveille après un cauchemar, il se souvient bien souvent de son contenu, il reste effrayé. Il a besoin, dès lors, d’être rassuré, en étant pris dans les bras, réconforté… Pour plus de détails, replongez dans le précédent Ligueur et mon bébé.
13. Quel lait pour votre enfant ?
Continuer avec le lait de croissance (apportant une réponse adaptée aux besoins de l’enfant, notamment parce qu’il a une faible teneur en protéines, est riche en fer, en minéraux, en vitamines et ne contient pas de saccharose ni d’arômes) ? Le remplacer, à un moment donné (mais quand ?), par le lait de vache entier ? Passer directement du lait de suite (jusque-là proposé à l’enfant) au lait de vache entier ? Les avis des professionnels sont variés. Un conseil : discutez de cette question avec le pédiatre de votre enfant ou l’équipe de la consultation ONE.
14. Une visite chez le dentiste vers 2 ans et demi
Normalement, les vingt dents de lait sont apparues chez l’enfant de 2 ans-2 ans et demi. À bien brosser avec une brosse adaptée à son âge, deux fois par jour – après le petit déjeuner et avant le coucher du soir. Notez-le déjà : une visite chez le dentiste est à programmer aux alentours des 2 ans et demi de votre petit. Les soins dentaires de base ne vous coûteront rien si le dentiste est conventionné, et ce, jusqu’aux 19 ans de votre enfant.
15. Si votre enfant est né prématurément…
Après ses 2 ans, il n’est plus nécessaire de corriger son âge. Son âge réel et son âge corrigé se rejoignent, pour tout ce qui concerne sa croissance et son développement psychomoteur. Autrement dit, qu’il ait 2 ans et 6 mois ou 2 ans et 4 mois, cela ne change pas grandement !
Avec Catherine Ghion, infirmière, Bénédicte Guislain, kinésithérapeute pédiatrique, Marguerite Landsberg, pédiatre, et Reine Vander Linden, psychologue clinicienne
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