Crèche et école

9-11 ans : les premières obligations

Passé le cap de la 3e primaire, les choses deviennent plus sérieuses. La période des examens est désormais synonyme de pages à relire, d’exercices à refaire, de fiches à apprendre. Tout cela souvent accompagné d'une certaine dose d'anxiété, tant du côté des parents que de celui des enfants. Les préados accordent parfois une importance démesurée aux examens. Aux parents de les aider à relativiser.

Anna, deux préados et un beau-fils dans le supérieur : « La politique des petits pas »

Faire des programmes, des plannings, c’est la méthode préférée de mes enfants. Ils copient leur quasi-frère qui est à l’unif. Mais, parfois, j’ai l’impression qu’ils passent plus de temps à faire et refaire leur planning qu’à étudier. Ils voient à trop long terme. Je les encourage donc à se fixer de petits objectifs, du type : « Aujourd’hui, j’ai tel créneau pour travailler, je vais faire ça ». Je les aide à aborder les examens, étape par étape, les uns après les autres. C’est moins effrayant pour eux - et pour moi ! - que de regarder l’ensemble.

► Son fils, Victor, 9 ans 

Sur le moment, j’aimerais plutôt que ma mère me laisse gérer seul. Mais sa méthode est quand même pas mal. Au moins, le soir, je peux me dire : « Ça, je connais » au lieu de penser à tout ce qu’il reste à faire.

Philippe, une fille de 11 ans : « L’aider à prendre du recul »

À l’approche des humanités, ma fille se met de plus en plus de pression. Malgré ses bons points, elle a peur de doubler. De mon côté, je ne stresse pas trop, car je sais qu’elle est sérieuse. J’essaye donc de l’aider à prendre du recul par rapport à la situation. Je la rassure en lui rappelant ses réussites de l’année. J’essaye aussi de l’aider à relativiser : dans le pire des cas, perdre une année scolaire, ce n’est pas la fin du monde ! Mais quand je lui dis ça, elle a les cheveux qui se hérissent et déclare que je ne comprends rien ! Moi qui pensais être cool…

Solange, quatre enfants dont deux préados : « Mère et prof… stressée »

Étant moi-même prof, j’accorde une grande attention à la réussite scolaire. En période d’examens, je crois que je suis plus stressée que les enfants. Je les houspille pour qu’ils étudient et, au final, ça se termine en engueulades. Deux d’entre eux ont des difficultés en maths, les deux autres en néerlandais. Je n’ai qu’une seule envie : les aider. Mais ils me repoussent en me disant : « Fais pas ta prof à la maison ». Du coup, j’ai engagé un prof particulier pour les aider à revoir certaines matières. Ça se passe beaucoup mieux qu’avec moi.

► Lucie, une de ses filles de 11 ans

C’est vrai que ça nous saoule quand maman fait la prof avec nous. On n’est pas ses élèves. D’accord pour le prof particulier, car, au moins, quand il est parti, le cours est fini. Sinon, avec elle, c’est du non-stop. Mais on t’aime quand même, hein, maman !

L’avis des profs

Geneviève N., professeur de maths à Uccle 

Certains parents communiquent sans le vouloir leur stress à leurs enfants. Mis sous pression, les enfants risquent d’échouer, car ils craignent de décevoir leurs parents, de ne pas être à la hauteur. Le mieux est de rester positif et de montrer à l'enfant qu'il peut y arriver. D’accord, c’est plus facile à dire qu’à faire. Pour y réussir, parlez-lui de ses réussites, des efforts fournis à la maison… Ça l’aidera et vous aidera aussi.

À cet âge, un enfant a encore souvent besoin qu’on l’aide à réviser. N’hésitez donc pas à le faire répéter et à lui proposer des exercices pour lui montrer qu’il connaît bien sa matière. S’il revient de l’examen en pensant avoir échoué, ravalez votre déception et dites-lui qu'il a fait tout son possible (enfin, si c’est le cas !), que cet examen est désormais derrière lui et que ce n’est pas pour autant qu’il va rater les autres.

Julie S., institutrice primaire à Braine-l’Alleud

En classe, j’ai déjà été confrontée à des élèves qui pleurent devant leur feuille. Il y a, c’est vrai, la peur de décevoir les parents, mais aussi un besoin de reconnaissance par rapport à la classe. Un enfant qui a des difficultés alors qu’il voit les autres réussir peut vite complexer. Une première étape pour vivre cette période sereinement et accompagner ses enfants est de gérer son propre stress. Il appartient aux parents de prendre du recul… surtout quand les enfants sont encore petits. 

L’avis du psy 

Olivia Surquin, psychologue 

Si votre enfant stresse, aidez-le à en identifier les raisons et posez-lui une série de questions pour vous éclairer (et l’éclairer lui par la même occasion). Les questions à lui poser : « Penses-tu avoir le temps de revoir toute la matière ? », « Est-ce que tu appréhendes plus particulièrement certains examens ? », « Comment puis-je t’apporter mon aide ? », « Qu’est-ce qui te ferait du bien pour te détendre ? », etc.

L’idée est de cerner les points forts et les points à améliorer, sans jugement. Selon la cause du stress, vous pouvez essayer de trouver comment soutenir votre enfant de la manière la plus appropriée. Par exemple, l’aider à structurer son temps d’étude (pour les plus jeunes), l’aider à organiser un planning (pour les plus grands), l’aider à relativiser, lui expliquer (si vous vous y connaissez) certains points qu’il n’a pas bien compris, l’inscrire à une école de devoirs ou de préparation aux examens… Si le stress est excessif et accompagné de manifestations somatiques, n’hésitez pas à l’orienter vers un psychologue ou vers le centre PMS de l’école.

Nous, on invite…

… à être au mieux de sa forme !

Pour aider vos enfants à aborder les examens sans stress et à mettre toutes les chances de leur côté pour qu’ils réussissent, il faut avant tout qu’ils soient en forme. Veillez donc à ce qu’ils se couchent à l’heure habituelle, avec un petit temps de détente avant le coucher pour assurer un sommeil réparateur. Le matin, réveillez-les bien à temps pour éviter toute tension de peur d’être en retard. Et vous, ça vous évitera de courir.

Même s’ils disent ne pas avoir faim, un bon petit déjeuner les aidera à se concentrer toute la matinée. La veille, vérifiez ensemble qu’ils ont toutes leurs affaires (stylos, calculette, dictionnaire…), mais aussi de l’eau, des mouchoirs, un en-cas… et pourquoi pas un T-shirt porte-bonheur si ça les aide à se sentir mieux.

À propos, combien de temps d’affilée un enfant âgé de 10 à 12 ans est-il capable de se concentrer sur une seule activité sans s’interrompre ? Trente minutes.

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