Société

À l’est, du nouveau

En Communauté germanophone, une participation citoyenne inventive toute récente est examinée de près par les politologues. Un conseil et une assemblée participent à un renouveau démocratique dont les parents ne sont pas absents. Exemple avec Louis Latour, 51 ans, papa de Niloufar, 13 ans, et Anousha, 10 ans.

« M’impliquer dans cette dynamique citoyenne, ça m’aide à réfléchir. Cela me fait aussi découvrir des choses. Je ne me considère pas comme un meneur. En revanche, ça m’intéresse de donner mon avis. Et là, c’est un endroit constructif pour le faire ». Louis Latour fait partie du Conseil citoyen depuis octobre dernier. Avant ça, il s’était impliqué dans une Assemblée citoyenne qui lui a donné envie de poursuivre cette expérience démocratique mise en place, il y a cinq ans, dans l’est du pays.
« Conseil » et « Assemblée » sont les deux mamelles d’une participation citoyenne implémentée en Communauté germanophone. L’ensemble étant soutenu par un secrétariat permanent. En gros, le Conseil citoyen est dans l’organisationnel. Il choisit les thèmes que les Assemblées citoyennes doivent aborder, il fixe les agendas, assure le suivi des recommandations formulées par ces mêmes Assemblées aux élu·es.
Depuis 2020, cinq assemblées différentes se sont ainsi réunies sur des thématiques aussi diverses que le logement, les soins de santé, l’éducation inclusive. Avec, à la clé, des recommandations rédigées et envoyées aux élu·es qui doivent apporter des réponses concrètes. Et si ces demandes ne sont pas suivies, les décisions politiques doivent être justifiées et défendues devant le panel de citoyen·nes.

Un cadre solide

Lorsque Louis a reçu sa convocation pour l’Assemblée citoyenne, il n’a pas dit oui tout de suite. C’est que l’engagement reste volontaire, lorsqu’on est tiré·e au sort, il n’y a pas d’obligation de participer. « Là, en l’occurrence, le thème, c’était l’intégration des migrants, j’étais plus proche de l’objet de la précédente qui était les compétences numériques. Il y avait aussi l’organisation pratique, les séances se déroulaient le samedi, le jour où travaillait ma femme. Que faire des enfants ? ». Sur cette dernière question, Louis a été rassuré : des gardes d’enfants pouvaient être organisées.
Sur le fond, l’histoire personnelle de Louis a penché en faveur de l’engagement. « Il faut savoir que je suis francophone à la base. Que ma femme est iranienne. Dans notre famille, on se parle dans les trois langues en fonction des circonstances. Avant de vivre ici, nous vivions en Allemagne. Pour moi, ce tirage au sort a été l’occasion de m’impliquer dans la vie de cette région qui nous a accueillis. C’était un peu mon devoir de citoyen de participer ». Un choix sans regret. Le dispositif étant bien encadré et soucieux de donner la parole à toutes et à tous.

Pour les générations futures

Lors de cette expérience en Assemblée, Louis a pu mettre à profit son expérience de papa. Lorsqu’on évoque l’importance des cours de langue pour les migrant·es, il épingle la nécessité de pouvoir s’occuper des enfants des parents qui pourraient être amenés à participer à ces cours. « C’est un exemple parmi d’autres, mais je suis content d’avoir apporté ce point de vue-là au groupe. Je crois aussi qu’en tant de parents, le côté investissement pour les générations futures peut aussi résonner très fort en nous et jouer un rôle ».
Un impact et non des moindres, Louis se dit aujourd’hui davantage sensibilisé aux réalités politiques. « Je n’étais pas un ignare dans le domaine, mais ça m’a vraiment convaincu que c’est la responsabilité de tous de s’intéresser à ces matières. Je sensibilise à mon tour mes enfants, mes proches. Ce n’est pas la solution qui va sauver la planète, mais je pense vraiment que c’est ce type d’initiative qui va rattacher un peu plus le citoyen au processus démocratique ».

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