Développement de l'enfant

Depuis près de deux ans, la crise sanitaire a bouleversé les habitudes des ados, entre enseignement hybride, relations sociales annihilées et sorties limitées. Résultat : garçons et filles ont, pour la majorité, largement choisi le camp du moelleux du canapé.
« Franchement, les cours de gym avec les secondaires, c’est compliqué. Ça fait plusieurs mois que ça dure, ils sont mous, pas motivés. À côté des activités classiques auxquelles ils ne peuvent pas échapper comme l’endurance, j’ai beau essayer plein de trucs pour qu’ils se bougent, il n’y a rien qui fonctionne », raconte Olivier, prof de sport bruxellois depuis une dizaine d’années un peu désabusé.
De l’autre côté de la rue, un groupe de jeunes attend le bus. L’occasion est trop belle d’aller prendre le pouls et d’entendre leurs réactions. Le premier à se lancer est Thibaut, 15 ans et un superbe training tout neuf.
« Ben non, c’est pas pour le sport, c’est plus pour le style et le confort. Le sport ? Pff, j’ai rien fait depuis au moins un an. Avant, je jouais au foot avec les copains, mais là, c’est la flemme. Pas envie, pas motivé. Ma seule activité, c’est d’aller de chez moi à l’arrêt de bus et de l’arrêt de bus à chez moi. Comment ça se passe en cours de sport ? Je suis un peu comme les autres, quoi, on est devenus des bêtes en stratégie d’évitement des efforts inutiles. »
Deux témoignages concordants font-ils une réalité ? Pour le savoir, direction la salle de boxe de Stéphane, par ailleurs également éducateur dans des clubs de foot. En entrant dans la salle, une évidence : il y a bien des ados présents, filles et garçons. Et qui balancent en rythme des rafales de gauche-droite dans les sacs de frappe. Au moment de la pause entre deux exercices, le silence se fait. Une gorgée d’eau, un short qu’on réajuste et le ballet des gants reprend de plus belle.