Crèche et école

Améliorer l’école

Un coup de pinceau. Un coup de marteau. Un coup de neuf. Un coup de mieux. Un coup de main. Pour toutes. Pour tous. Tout à coup, l’école s’améliore, sans le moindre coût.

Attention, voici l’instant convergence. La quintessence de la collaboration entre l’école et les parents. Soit, toutes ces fois où les parents relèvent leurs manches. Dans l’intérêt commun. Allez, voyageons dans ce monde où l’école est une communauté soignée par tous et toutes.

On n’est pas venu pour cuire des gaufres

On retrouve Julia, la professeure qui ouvre ce dossier avec son témoignage. En nous accueillant dans son école, elle nous montre tous les reliquats de la collaboration parents-enfants-équipe éducative. Au beau milieu de la cour, trône un impressionnant train en bois dont la commune comptait se débarrasser. C’était sans compter l’idée de la direction et de l’AP de le récupérer, de le retaper, armées de ponceuses et de peinture. Idem pour l’accès condamné et légèrement glissant qu’une poignée de parents ont stabilisé avec quelques palettes et quelques planches.
« Il y a deux façons de réagir quand on fait partie d’une école, qu’on soit profs ou parents. On se dit que c’est malheureux, que les administrations communales laissent mourir le lieu, faute de moyens. Ou participer ensemble à une école qui nous ressemble vraiment. »
Des exemples comme ce que nous montre Julia, vous êtes nombreux et nombreuses à nous les partager. Ensemble, vous avez planté des arbres, aménagé des jardins potagers. Vous avez créé des signalétiques, des aménagements adaptés aux besoins du plus grand nombre. Bernard Hubien (Ufapec) ne peut se résoudre à contenir son ardeur : « Quand la collaboration fonctionne, c’est un moteur pour l’école. On met en place des projets formidables. Les parents veulent jouer un autre rôle que celui de personnes qui cuisent des gaufres pour les acheter ensuite aux fancy-fair ». Voilà qui pourrait presque devenir adage : « On n’est pas venu pour cuire des gaufres ».

Un constat n’est pas une attaque

Tout cela doit se faire dans le dialogue et avec entente. À ma droite, l’école doit savoir accueillir les parents et accepter qu’elle ne peut pas tout sans eux. À ma gauche, les parents doivent se mobiliser par esprit de collaboration, sans arrière-pensée. On retrouve Élizabeth*, directrice d’école, qui nous dessine la limite à ne pas franchir.
« Nous avons inauguré une grande fresque pour embellir ce qui était jadis une horrible cour en béton. Au passage, ça a été l’occasion de faire se rencontrer des parents dans le bâtiment avec d’autres, artistes. Ils ne se seraient peut-être jamais parlé autrement. On fait quelque chose de formidable. On s’extasie sur la façon dont ça va changer le quotidien. Puis j’entends un petit groupe de parents médire entre eux, arguant que ‘Ce ne sont pas les profs qui auraient pu faire ça, parce que trop fainéants et occupés à compter leurs heures de travail’… Ça m’a coupé l’envie de refaire quoi ce que ce soit. »
Il est bien entendu que tous ces projets collectifs doivent se faire sans a priori. De son côté, Véronique de Thier complète : « Oui, il faut sortir de l’a priori de l’autre. L’intérêt commun, c’est l’élève, entouré des compétences de chacun·e. Ça fonctionne des deux côtés. Souvent, mener des projets de fond peut être perçu comme une remise en question de l’équipe éducative par les familles. Un parent qui interroge, il pose des questions, il n’attaque pas l’école. »

* Prénom modifié

ZOOM

Comment on utilise l’argent de l’AP ?

L’évocation de tous ces projets est corrélée à la question financière. Le plus souvent, c’est l’AP qui met la main au portefeuille. Tout cela est-il bien légal ? On vérifie auprès des deux syndicats de parents. La réponse est unanime : les associations de parents font ce qu’elles veulent de leur argent. Bernard Hubien (Ufapec) a une formule rassurante : « Il n’y a pas de folles dépenses, sauf celles qui sont reconnues comme telles par les parents ». Il est conseillé, pour une totale transparence, de communiquer annuellement sur les finances de l’association lors de l’AG annuelle. C’est le rôle du trésorier ou de la trésorière. À son propos, attention de faire en sorte de pouvoir changer facilement son nom lié au compte une fois qu’il rend son mandat. On nous a relaté quelques cas où, pour d’obscures raisons, ce dernier ou cette dernière souhaitait conserver la main mise sur le trésor de l’AP…
Enfin, le PO et l’école peuvent suggérer quelques dépenses, mais pas les exiger. Cette trésorerie est totalement indépendante. Mais rien n’empêche de contribuer aux frais qui concernent l’école. Un exemple ? Une école qui finance un grand plan sanitaire en collaboration avec Ne tournons pas autour du pot (netournonspasautourdupot.be), parce qu’ils n’en peuvent plus de voir leurs enfants se faire remettre des coupons de papier toilette par le secrétariat. Voilà un super pouvoir de parent pour améliorer le quotidien des enfants. Même si dans un monde idéal, ça ne devrait pas être à eux de financer ce genre d’initiatives. Voilà le genre de considérations avec lesquelles il faut jongler.

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