Développement de l'enfant

Au revoir les langes, bonjour le pot

Aujourd’hui, on ne parle plus d’apprentissage de la propreté, mais d’acquisition du contrôle des sphincters

Les semaines de vacances sont propices pour aller en famille à la plage, se balader en forêt ou sur de jolis chemins de campagne. L’occasion aussi d’entamer ou de terminer un passage tant attendu pour les plus jeunes : l’abandon des langes.

Aujourd’hui, on ne parle plus d’apprentissage de la propreté, mais d’acquisition du contrôle des sphincters. Pourquoi ? Parce que l’enfant n’a rien à apprendre, c’est une étape naturelle liée à sa maturation neurologique. Un jour, l’enfant est prêt à se passer de couches car il est capable de contrôler ses sphincters, ces muscles qui permettent l’ouverture et la fermeture de la vessie et de l’anus.
Certains enfants disent eux-mêmes quand ils se sentent prêts et passent au slip ou à la culotte du jour au lendemain, sans incident. D’autres mettent un peu plus de temps à consolider cette acquisition. Si votre enfant n’en parle pas, ne lui mettez pas la pression, comme c’est souvent le cas juste avant la rentrée scolaire.

Les escaliers comme point de repère

Souvent, l’acquisition du contrôle des sphincters coïncide avec la capacité de monter et descendre des escaliers seul·e. Si votre enfant se débrouille bien dans les escaliers, il y a donc de grandes chances qu’il soit prêt à passer à la grande étape du pot. Pour l’accompagner, les parents peuvent l’aider à être à l’écoute de son corps et de ses sensations. On peut aussi au préalable décrire ce qu’on fait lorsqu’on change une couche. Parce que l’urine et les selles ne disparaissent pas par magie.
Autre point d’attention : le pouvoir super absorbant des langes empêche parfois l’enfant de sentir qu’il a mouillé sa couche alors qu’elle est remplie. Profitez des beaux jours pour laisser votre enfant courir les fesses à l’air. Si le pipi vient, vous pourrez le voir observer son pipi qui coule, parfois intrigué, parfois fier. Laissez également un pot à sa disposition, vous serez peut-être surpris de voir votre enfant s’en servir, parce qu’il aura vu les copains/copines de la crèche, un grand frère/une grande sœur le faire.
Après la théorie, on passe à la pratique, avec les experts du quotidien que sont les parents. « On m’a toujours dit qu’avec un garçon, ce serait plus simple, mais, à 3 ans, il n’a pas encore compris qu’il devait tenir son zizi pour ne pas mouiller ses habits. Du coup, s’il veut faire pipi debout, c’est quasi tout nu ! », témoigne Morgane, maman solo de Jules, 3 ans et demi.
« Idem pour ma fille de 4 ans, renchérit Sophie, maman de Jade. Elle a passé un weekend chez ses cousins et elle est revenue avec une idée fixe en tête : elle veut faire pipi dans le jardin, comme ses cousins. Elle relève sa jupe, enlève sa culotte et écarte bien les jambes avant d’arroser l’herbe dans un grand éclat de rire ».
Romina, maman de Victor, 2 ans, enchaîne avec sa technique particulièrement… musclée. « Nous, on a trouvé une super technique en attendant que Victor puisse faire pipi debout comme son papa. Ça nous muscle un peu les bras mais il n’éclabousse rien du tout. On abaisse bien le pantalon et le slip de notre petit bonhomme, on met une main au niveau de son torse, l’autre à mi-cuisse et on le porte en planche, parallèle au sol. On écarte bien nos pieds pour la stabilité et pour éviter les éclaboussures éventuelles. Et voilà comment il fait pipi dans la nature. C’est pratique, on a besoin de rien de particulier et c’est assez drôle ».

S’équiper pour plus de confort

À côté des parents débrouillards, certains préfèrent s’équiper pour faire face à tout imprévu. « Nous, on prend toujours un petit pot dans le coffre de la voiture et quelques culottes de rechange. On vide le pot dans le caniveau et on le rince à l’eau. C’est quand même plus confortable de faire pipi assis, au début », explique Marilyn, maman de Malika, 2 ans et demi.
« Nous avons acheté un ‘My carry potty’ pour nos dernières vacances, précise Odile, maman de trois enfants de 3 mois à 5 ans. Ce petit pot est pratique car il est facile à transporter et on peut le refermer comme une petite valise si c’est nécessaire. On l’a testé sur la plage, en ville et même dans l’avion. On n’a pas eu de fuite ni d’odeur ». Dans le même genre, mais moins encombrant pour les enfants qui aiment être assis, ‘Pottette plus’ est un réducteur de toilettes et pot de voyage, à poser directement dans l’herbe ou au-dessus d’un sac en plastique si vous êtes à l’intérieur.
Et puis, parce que pour les petites filles, c’est un peu plus compliqué de maîtriser le pipi accroupi, il existe aussi des mini-pots pliables et jetables, comme le petit pot ‘Tron’, fabriqué en carton et matériaux recyclés. Sa particularité, c’est qu’il contient une substance biodégradable qui transforme urines, selles en une sorte de gel, donc aucun risque de fuite jusqu’à la poubelle (Environ 3,50 €, mais ne s’utilise qu’une seule fois).

POUR ALLER + LOIN

Des livres à raconter (dès 18 mois)

  • J'y vais, Matthieu Maudet (l’école des Loisirs)
  • P'tit loup va sur le pot, Orianne Lallemand (Auzou)
  • Le Ça, Michaël Escoffier et Matthieu Maudet (l’école des Loisirs)
  • Non, pas le pot !, de Stéphanie Blake (l’école des Loisirs)
  • Je veux mon p'tit pot, Tony Ross (Gallimard Jeunesse)