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Baisse des naissances : la Belgique entre crise de natalité et crise de société

5 200 naissances de moins en 2023 par rapport à la moyenne sur la période 2019-2022. Ce chiffre, mis en avant par Statbel, l’office belge de la statistique, correspond à une baisse de 4,5% des naissances. Ces données chiffrées, si elles ne sont pas alarmantes, donnent néanmoins de bonnes indications sur l’état d’esprit actuel quant à la natalité.

Même si le chiffre n’est pas définitif, puisque tiré du premier bilan provisoire établi par Statbel (le chiffre définitif sera connu en juin prochain), il en reste pas moins interpellant. Assez en tout cas pour que le Bureau fédéral du Plan révise ses projections à moyen terme sur la croissance de la population dans le pays.
Rythmé par une succession de hauts et de bas depuis la moitié du XXe siècle, entre la fin de la Deuxième Guerre mondiale, le baby-boom, la crise pétrolière du milieu des années septante et les conflits généralisés de par le monde, le phénomène n’est pas nouveau. Seulement, il s’est généralisé à la baisse depuis une quinzaine d’années, avec pour conséquence un nombre d’enfant par femme qui chute inexorablement, passant de 1,86 en 2008 à 1,52 en 2022. La faute à de nouvelles périodes de crise (subprime, covid, guerre en Ukraine…), mais aussi à des phénomènes plus nouveaux comme la difficulté de conciliation de la vie personnelle et de la vie professionnelle, l’écoanxiété, le coût du logement et une certaine « crise » du couple entre instabilité et infertilité.

Du concret pour s’engager   

« Je coche quasiment toutes les cases, sourit Élodie, 36 ans, maman d’un garçon de 12 ans. Je suis avec mon compagnon depuis six ans, ça fait cinq ans qu’on parle d’avoir un enfant ensemble. Mais il y a toujours un frein à la réalisation. J’ai un job qui me prend du temps et de l’énergie, mais que je n’ai pas forcément envie de limiter parce que j’aime ce que je fais. On vit aussi dans un appartement deux chambres. Et, pour couronner le tout, on est tous les deux des ‘écoconscients’, donc les questions d’avenir de la planète et de l’état dans lequel on pourrait la laisser à nos enfants ou petits-enfants, ça nous inquiète. Franchement, je crois que beaucoup de femmes de ma génération sont dans mon cas, avoir un seul enfant est une sorte de choix contraint par le monde dans lequel on vit. »

« J'attends des choix politiques forts. Pas un truc de ‘réarmement démographique’ comme en France, mais des choses concrètes qui permettent à celles et ceux qui veulent devenir parents de le faire dans de bonnes conditions »
Élodie

Maman d'un enfant, hésitante à en avoir un deuxième

Quand on demande à la maman ce qui pourrait faire pencher la balance, la réponse est aussi simple que rapide : « Des choix politiques forts. Pas un truc de ‘réarmement démographique’ comme en France, mais des choses concrètes qui permettent à celles et ceux qui veulent devenir parents de le faire dans de bonnes conditions en termes de logement et de soutien financier, par exemple. Et aussi que la maternité ne soit pas pénalisante pour la carrière des femmes ! Parce que ça, c’est malheureusement toujours un sacré frein ».
À quelques mois des élections, on ne peut qu’une nouvelle fois inviter les politiques à se pencher sur le sujet. Le tout avec intérêt, ouverture d’esprit et véritable envie de faire bouger les lignes.

EN CHIFFRES

En Flandre (- 2,3%), en Wallonie (- 5%) et surtout en Région bruxelloise (-12% ), le constat est le même : le nombre de naissances en 2023 est en nette baisse par rapport aux quatre années précédentes. En chiffres bruts, cela veut dire 110 400 naissances en 2023* contre une moyenne de  115 600 pour la période 2019-2022 ( environ 113 600 en 2022, 117 900 en 2021, 113 700 en 2020 et 117 100 en 2019). 
* Extraction du Registre national au 3/2/24 

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