Vie pratique

Brocante en famille, mode d’emploi

Qui dit retour du printemps, dit retour des brocantes, bourses et autres vide-greniers où il fait bon chiner pour dénicher quelques trésors à prix modiques. Et si cette année, vous en profitiez pour désengorger votre intérieur ?

Si les brocantes sont une mine à bonnes affaires - surtout si, comme les pros, on s’y rend aux aurores – y tenir un stand peut s’avérer tout aussi bénéfique. Non seulement cela permet de donner une seconde vie à des affaires délaissées tout en récupérant de l’espace, mais, en prime, cela peut permettre de vivre une activité familiale inédite tout en récoltant quelques deniers.
Pour réussir, la clé, c’est de s’organiser. Dans le cas contraire, l’aventure risque de virer au calvaire, et la tentation de vendre ses mômes, plutôt que son grenier, irrésistible. Pour que l’expérience soit une réussite, on vous a donc compilé les trucs et astuces d’un expert en la matière : Gregory Leclercq, chineur, brocanteur amateur en famille nombreuse et organisateur de la brocante des Dominicaines à Saint-Servais.

1. Faire le tri

Profitez-en, c’est l’opportunité de désencombrer ! Donnez aux enfants la consigne de mettre dans un carton tout ce dont ils n’ont plus usage. « Si les enfants sont jeunes, on peut les aider à trier leurs affaires pour éviter qu’ils ne le fassent pas. Par contre, on évite de faire les caisses des plus grand·es à leur place. On les incite en leur rappelant la date de la brocante le week-end qui la précède. L’idée, c’est que s’ils veulent y aller, ils doivent se préparer. L’avantage d’avoir une fratrie, c’est qu’en voyant les aîné·es se faire de l’argent de poche, cela motive les autres à s’y mettre ».
Soyez indulgent·e : il n’est pas toujours facile de se séparer de ses affaires, tant certains jouets ont, par exemple, une portée symbolique. « On peut tenter de motiver son enfant en liant un objectif d’achat : ‘Si tu veux t’acheter tel jouet, tel jeu ou tel gsm, il va falloir que tu vendes plus de choses que tu n’utilises plus’ ».

2. Réserver les belles pièces

Notez qu’il est parfois plus judicieux de faire quelques photos et de les mettre en ligne sur des sites comme le MarketPlace de Facebook ou 2ememain.be. « Certaines affaires se vendent plus cher sur internet, c’est le cas des Lego, des Playmobil, des collections de manga complètes, des vinyles et des B.D. Surtout avant la Saint-Nicolas ou les fêtes de fin d’année ». À vous de juger la priorité entre le désencombrement ou le renflouement.

3. Arriver tôt et bien équipés

« Arriver suffisamment tôt pour pouvoir s’installer paisiblement, c’est pour moi le conseil principal », insiste Gregory. Par suffisamment tôt, entendez… 5h30-6h ! Pas évident avec des petit·es. « Si on a de jeunes enfants, il est judicieux de trouver un moyen pour qu’ils arrivent plus tard. Afin qu’ils restent frais et dispos. L’idéal est qu’un parent vienne avec le véhicule pour décharger et que le second arrive plus tard avec les enfants. Cela permet d’éviter l’épuisement en milieu d’après-midi ».
Pensez également à venir équipés : « Nous, on prévoit une bâche de fond, quelques tapis ou d’anciennes nappes pour mieux présenter. On prévoit également une seconde bâche pour pouvoir recouvrir le stand en cas de petite pluie. Sans oublier le frigobox et les tabourets pliants ». Les plus pros penseront également à une table pliante, voire à la tringle : « Les vêtements d’enfant se vendent mieux en hauteur et triés selon l’âge et le genre, tandis que les vêtements adultes se vendent mieux sur cintre ».
Pensez également au fond de caisse (de la monnaie et des petites coupures), au sac banane (pour conserver ses affaires de valeur sur soi), à la crème solaire et au chapeau (voire au parasol) en cas de beau temps.

4. Soigner la présentation

Un beau stand attire le regard, et le chaland attire le suivant. « Le mieux est d’organiser son stand par catégories : placez la vaisselle et les petits objets fragiles en hauteur ; mettez les livres, les CD et les vinyles dans des cartons où il est facile de les consulter ; disposez les vêtements adultes sur un portant ; organisez les vêtements enfants par âge et par sexe ; agencez les jouets et les peluches à hauteur d’enfant. Enfin, n’hésitez pas à proposer un bac à jouets à 0,50€ dans lesquels il faut fouiller. Les petits adorent ça ».

5. Adopter une politique familiale

Il est illusoire de croire que vos enfants pourront rester huit heures d’affilée derrière un stand. « Si c’est long pour vous, c’est encore plus long pour eux. Pour éviter qu’ils ne s’ennuient, et s’ils ont l’âge, laissez-les faire le tour de la brocante avec un copain, une copine toutes les demi-heures. Cela fait partie du plaisir de la brocante : découvrir qu’on peut s’offrir des trésors à prix dérisoire. Il est cependant important de ne pas, en tant que parent, se laisser encombrer. L’idéal est de se mettre d’accord en amont sur un critère de quantité et surtout de taille de ce qu’ils peuvent ramener – sinon vous risquez de vous retrouver avec quatre mini-cuisines IKEA (rires) –, comme du montant à dépenser. Le reste ira dans la tirelire. Il est important que ce soit clair dès le départ. Pour le reste, laissez-leur la liberté d’utiliser leur argent avec ce qui leur fait plaisir. Au pire, ils le revendront l’année prochaine… ».

6. Savoir négocier

« Le principe de la brocante, c’est une négociation. Pensez à un prix, en sachant que vous êtes prêt à le baisser un peu, de 20-30 % en moyenne. Mais ne bradez pas vos pièces tout de suite : les pros viennent dès le matin. Ce n’est pas parce qu’ils sont professionnels que vous devez leur vendre vos affaires à des prix ridicules, ils connaissent la valeur de la marchandise. La majorité des ventes se fait les trois premières heures de la brocante. Si quelqu’un revient vous demander le prix trois heures plus tard, c’est qu’il est intéressé… ». Ne baissez vos prix que vers 9-10 h du matin.

7. Un dernier effort

« Soyez parmi les premiers à ranger. Pour motiver les enfants à vous aider, malgré la fatigue, vous pouvez leur promettre une glace ou un dernier tour une fois les affaires rangées ». Autre astuce : en profiter pour faire à nouveau le tri parmi les affaires restantes. « Le bon calcul, c’est de mesurer l’énergie que vous mettrez à trimballer les choses pendant des années sans arriver à les vendre. Le don aux ressourceries est une bonne action sociale ». Satisfaction une fois à la maison, chacun·e peut se réjouir de son butin.

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ZOOM

Les Bourses, une alternative intéressante 

Pas l’envie de se retrouver seul·e à tout gérer ou pas l’envie de fouiller toute une journée ? Les Bourses de la Ligue des familles sont une alternative intéressante. Deux options possibles : soit vous devenez bénévole et bénéficiez de certains avantages, soit vous déposez votre marchandise et d’autres la vendent pour vous.

Laurence Demanet en charge depuis onze ans, avec son mari Éric, de l’organisation de la Bourse de la Ligue des familles à Charleroi, nous explique son fonctionnement.

Comment participe-t-on à une Bourse ?
Laurence Demanet : « Dans notre cas – car les organisations peuvent diverger –, celles et ceux qui veulent déposer un lot nous contactent par téléphone pour prendre un rendez-vous. Ils ou elles ont droit à deux listes de quinze objets. La veille de la Bourse, vous êtes accueilli·es par une équipe de bénévoles qui va encoder et étiqueter votre lot. Le lendemain, en fin de journée, vous venez rechercher l’argent de vos ventes. 3€ de frais de fonctionnement sont déduits par liste. Si vous n’avez rien vendu, cela ne vous coûte donc rien. Vous pouvez également faire don de vos invendus à des œuvres de charité. »

Et si on veut devenir bénévole ?
L. D. :
« Il suffit de le demander. Nous avons en moyenne quarante à cinquante bénévoles par Bourse, parfois les enfants nous aident aussi (dès qu’ils sont en âge, vers 6/7 ans). Le travail des bénévoles commence le vendredi à 17h : on se retrousse les manches pour installer le matériel, on accueille les vendeurs et vendeuses, on trie les affaires. À 21h, quand le dépôt est fini, les bénévoles ont le privilège de pouvoir choisir leurs articles en primeur. Autre avantage : pouvoir bénéficier de huit listes de dépôt, dont quatre sont gratuites. À 22 h, tout le monde rentre chez soi. On se retrouve le lendemain à 8h30 pour terminer les installations. On ouvre les portes de 11h à 15h. Une fois la vente terminée, certain·es rangent toutes les affaires par code couleur, d’autres les mettent dans des sacs, pendant que le restant range et torchonne l’école. Le soir, on est crevé·es, mais satisfait·es. »

Quels sont les avantages d’une Bourse par rapport à d’autres ventes de seconde main ?
L. D. :
« Par rapport à une brocante traditionnelle, les vêtements sont triés par âge et par genre : on trouve donc directement ce pour quoi on vient. Par rapport à Vinted, on peut voir, toucher et essayer la marchandise comme dans un magasin. »

 

Retrouvez ici l’agenda des Bourses

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