Développement de l'enfant

C'est bon d'apprendre

Parents, profitez-en ! Votre enfant veut tout savoir, pose mille questions jusqu’à parfois vous épuiser ou vous laisser… coi. C’est qu’à toutes ces questions, apparemment simples mais sacrément futées sur le fond, il faut trouver une réponse, quitte à lui demander de vous laisser du temps pour faire une petite recherche. Car personne n’a la science infuse, même pas papa et maman. Petite leçon pour apprendre à votre ogre des savoirs comment il peut apprendre par lui-même.

L'autre samedi, Sam est rentré de sa réunion de louveteaux. Plein d'enthousiasme, crotté jusqu'au cou, il avait couru dans les bois à la recherche de toutes sortes de trésors. Les bois étaient pleins de champignons et les chefs avaient invité un papa qui s'y connaît afin qu’il leur serve de guide. Depuis, Sam a le nez plongé dans un livre, pourtant ardu, sur les champignons et a fait des recherches sur internet : le voilà prêt à devenir mycologue.
Sa sœur s'est, elle, passionnée pour les élections, s'informant, posant mille questions sur le vote, les partis, la politique mais aussi sur l'histoire de notre pays. Le copain Hugo, quant à lui, est incollable sur le ciel et les étoiles.
C'est que les enfants de cet âge sont avides d'apprendre. Ils ont quitté le monde de la petite enfance. Celui de la crèche où ils ont fait les apprentissages de base : manger, marcher, parler… À l'école maternelle, ils se sont confrontés au social, ils ont découvert qu'ils n'étaient pas seuls au monde et qu'ils allaient devoir composer avec les autres, qu'ils n'étaient pas les plus grands, les plus beaux, les plus forts en tout et que, plus tard, ils n'épouseraient pas papa ou maman.
Les voilà maintenant en primaires. Ils apprennent à lire et à écrire et se débrouillent avec l'ordinateur. Ils veulent tout. Ils sont très sensibles à ce que les autres possèdent, réclament le même jeu que celui du copain, les mêmes bottes que celles de la copine. Ils ont envie de faire du judo, du foot, du dessin, de la musique et, après trois mois, ils veulent essayer autre chose.

Sa tête lui appartient

Bon moment, donc, pour aider votre petit vorace à comprendre que ce qu'il apprend en classe ou ailleurs lui appartient, que personne ne pourra lui prendre ce qu'il a dans sa tête, que jamais il n'oubliera ce qu'il a appris à faire. Et cette richesse-là, il peut la partager avec d'autres sans la perdre. Au contraire ! Le savoir, les compétences, plus on les partage, plus ils grandissent. Bien sûr, quand l’enfant travaille bien en classe, les parents sont contents et fiers de lui, mais ce n'est pas seulement pour cela qu'il faut avoir un beau bulletin.
Mais pourquoi aiment-ils tant l’école à cet âge-là ? Sam, à qui on avait posé la question, a répondu : « Pour apprendre plein de choses et devenir grand pour enfin faire tout ce que je veux ». Devenir grand, c'est pour lui, accéder à l'autonomie, ne plus dépendre de personne. Et dans « faire ce que je veux », il y a cette idée séduisante qu’il ne devra plus obéir à personne et qu’il en saura autant que papa. Sam imagine encore que devenir grand, c'est décider de tout comme on en a envie : aller se coucher à l'heure qu'on veut, manger du chocolat et des frites à tous les repas… Devenir grand et fort comme papa, en savoir autant que lui, cela reste la motivation principale de l'enfant.

Aimer l’école

Mais l'autonomie, ce n'est pas seulement faire ce qu'on veut, comme on veut, quand on veut. C'est aussi être capable de vivre en société sans être dépendant des autres et en participant matériellement à la collectivité. C'est avoir un métier pour y arriver. Et c’est en acquérant savoirs et compétences qu’il pourra se débrouiller dans la vie.
Savoir lire, écrire, compter mais aussi bricoler, être curieux, rencontrer les autres : tous ces apprentissages vont permettre à l'enfant d'avancer vers le métier qu'il aura un jour envie d’exercer.
L'école, quoi qu’on en dise, est le premier chemin pour y arriver. Et les enfants n'ont pas toujours conscience de cet aspect-là des choses. L'école reste, pour beaucoup, l'endroit où on doit aller parce que les parents l'ont décidé. L'endroit du (des) devoir(s), où il faut faire ce qu'on doit par obligation. Oui, l'école est obligatoire et c’est tant mieux. Gâcherait-on une partie du plaisir de nos enfants à apprendre en grommelant trop souvent contre l’institution scolaire ? Sans doute.
Bien sûr, son administration est lourde, bien sûr, les profs ne sont pas toujours de bonne humeur, à la hauteur ou que sais-je encore. Mais l’école serait moins une épreuve si on encourageait nos enfants à s'approprier le savoir et à profiter des heures en classe. Et le prof serait de bien meilleure humeur. Le monde change, les technologies évoluent à toute vitesse, il y a une foule de nouveaux métiers possibles. Nos enfants ont une âme d’explorateurs, ne la gaspillons pas.



Mireille Pauluis

EN PRATIQUE

Apprendre d'abord pour lui-même 

  • Intéressez-vous à ses apprentissages, à ses découvertes lors de vos balades, à son envie de faire des recherches, à ses collections, à ses bricolages, à ses exploits sportifs. Votre intérêt est un encouragement, un renforcement efficace de son plaisir d'apprendre.
  • Soutenez-le aussi quand il veut apprendre à un plus petit ou partager avec d'autres enfants ses compétences.
  • Soyez fier de ses progrès, un peu pour vous, surtout pour lui. Soyez fier de sa fierté et montrez-lui qu’il vous épate !
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