Canicule (Le Genévrier) & Suzanne et les lunettes de piscine (Voce Verso)

La canicule s’invite au cœur de nos étés. Et si nous faisions une virée à la mer pour nous rafraîchir ! Le mot canicule vient du latin et signifie ‘petite chienne’. Sans le préciser, Doug Salati, l’auteur du livre éponyme publié par les éditions Le Genévrier, met en scène une petite chienne qui souffre de la chaleur, d’autant qu’elle vit en ville. L’histoire est dessinée à sa hauteur, celle des trottoirs torrides, du béton qui se fissure, des sirènes hurlantes, des piétonꞏnes presséꞏes. A hauteur d'enfant aussi. La petite teckel n’en peut plus. Mais sa maîtresse aux lunettes surdimensionnées la comprend d’autant plus qu’elle aussi veut fuir cette ville surchauffée. Elle saute dans un taxi, puis dans un train pour rejoindre la côte et sa fraîcheur bienvenue. Dépouillé à l’extrême, le texte se limite au discours intérieur de notre ami à quatre pattes. Le contraste vient davantage des cases. Cernées de cadres noires griffonnées, les cases verticales de la partie urbaine suggèrent l’impression d’écrasement, impression d’accablement renforcée par couleurs orange, ocres, rouges et jaunes. L’album glisse ensuite dans des cases essentiellement horizontales où s’inscrivent des paysages marins verts tendres et bleus ciels. Le récit se termine sur un rêve de chien particulièrement plaisant. L’édition originale de Canicule a été publiée et plébiscitée aux Etats-Unis où elle a reçu d’innombrables récompenses, parmi lesquelles la plus prestigieuse d’entre elles, la Caldecott Medal 2023, décernée par l'association des bibliothécaires américains. Les éditions Le Genévrier ont créé leur collection patrimoniale baptisée Caldecott qui reprend un choix de titres ainsi primés outre-Atlantique. En anglais, le livre est paru sous le titre… Hot Dog ! Cela ne s’invente pas… (dès 3 ans).

Autre direction à privilégier cet été : la piscine municipale. C’est ce que nous proposent Sophie Hirsch dans ce texte pour lecteurs et lectrices débutantꞏes et Julie Ferblantier qui a opté pour un nuancier rafraichissant entre vert tendre et vert émeraude, ponctué de quelques touches de rouge pour les maillots, bonnets et jeux d’eau. Tout le monde est paré pour ce moment de détente sauf… Suzanne. Celle-ci, et gageons que nombre d’enfants et d’adultes dont l’auteur de ces lignes, déteste la piscine, l’eau, la promiscuité, le chlore, le brouhaha, etc. Elle suit vaille que vaille la maîtresse et ses condisciples. D’où viendra la solution ? Du hasard qui l’amènera à dépasser ses craintes par amitié… La fraîcheur de l’eau est à l’égal de cette histoire parue dans la jolie collection Ginko des éditions nantaises Voce Verso qui y proposent des lectures simples labellisées « 1 Ginko : je commence à lire », « 2 Ginkos : je lis toutꞏe seulꞏe », « 3 Ginkos : je dévore ». Celui-ci est à ranger en 2 Ginkos (Dès 6 ans).